Chapitre 5

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La milice sur place, enquêtait. A priori, la victime de la veille était allée chercher hospice à la bibliothèque pour tenter d'échapper à son triste sort. Le cadavre a été retiré avant notre arrivée et finalement Adam, avec son uniforme de milicien nous avait suivi : il ferait donc partie de l'équipe en charge de nous tenir compagnie pour la journée, enfin, surtout de nous surveiller et nous interroger. Étrange d'être fliquée par un ami proche.

Ils passèrent la matinée à nous scruter et ils ont plusieurs fois interrogé ma mère – notamment quant à la pièce contenant les DVD et machines d'un autre temps. Lors de notre pause méridienne, Adam m'a prise à part, à l'abri des regards :

- Lou. Ils vous surveillent.

- Je sais, merci, ce n'est une surprise pour personne, dis-je en détournant mon regard

- Moi, je vous protège.

- Pardon ?

- Oui, je vous couvre. J'ai toujours eu confiance en toi et ta famille, mais particulièrement depuis les révélations d'Oly, hier soir. Je tiens à toi, on tient tous à toi, on dirait pas comme ça mais tu es notre pilier.

- Votre, pilier... ? Je ne te suis pas, surtout que c'est Olympe qui nous a à nouveau...

- Non, je m'en suis rendu compte hier, quand on a – presque, tous dormi chez toi. Olympe est treès très attachée à toi particulièrement, plus que nous tous. Axel est attaché à Olympe mais l'a connue grâce à toi. Tu as également fait ami-ami avec Aïcha au jardin d'enfant alors qu'il était très solitaire et en avance sur les autres, tout le monde avait peur de lui et encore aujourd'hui. Quant à moi, je sais qu'on se disputait beaucoup auparavant, mais sans toi je n'aurais jamais eu de bande d'amis sur qui compter : regarde les autres autour de nous, une fois adultes à part leur famille ou leur partenaire de vie, ils n'ont personne.

Je marquais une pause. Adam avait raison en un sens. Les autres...les autres...Le boulanger, les cuisiniers, les messagers, les agriculteurs, les miliciens, les rats – c'est comme cela qu'on appelait amicalement ceux qui travaillent au laboratoire, notamment pour nous créer de faux œufs pour nos rations quotidiennes, ...Et tant d'autres...Eux tous n'appartenaient à d'autres groupes que leur famille ou éventuellement quelques collègues de profession mais en dehors de la famille personne ne fait assez confiance à personne à part nous pour se réunir en groupe.

- Adam, qu'attends-tu de moi ?

- Lou, je tiens à toi...Survis ce sera bien suffisant à mes yeux. Du côté des miliciens, je te couvre.

- Je...je te remercie.

Il est vrai qu'Adam et moi n'avons pas toujours été tendres entre nous. A l'école c'était la grande rivalité que ce soit en cours théoriques ou en pratique ou bien encore au sport. En grandissant, on s'était éloignés, alors que nous étions les premiers amis de la bande, peut-être ceux avec le plus de fierté personnelle, en grandissant la nouvelle rivalité était devenue à celui qui trouverait son partenaire le plus vite et surtout que ce ne soit pas nous deux à tomber ensemble, oh ça non. Finalement nous avions chacun pris un inconnu par défaut pour les groupes de devoirs de qui nous nous sommes aussitôt éloignés, de qui s'agissait-il, déjà ?

En revenant à l'intérieur de la bibliothèque, un milicien s'approcha de trop près de la salle secrète de ma mère...

« Euh, excusez-moi, avez-vous le droit de la part du conseil d'aller voir ces documents ? » Avançai-je timidement

« Nous sommes autorisés à tout fouiller ici, c'est eux qui nous ont envoyés. » Me répondit-il sur un ton presque monotone

Heureusement Adam le doubla et dit alors : « Euh, ahem, excuse-moi Karl, je vais m'en charger, les gars t'appellent là-bas ! »

Loup-garouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant