Je hais mes émotions, mais ce que je hais le plus, c'est de ne pas réussir à les gérer.
Parfois, j'ai l'impression de réagir comme une sociopathe. Quand je devrais me sentir triste ou heureuse, je ne le ressens pas.
Ce n'est pas que je n'ai pas envie de ressentir les choses, c'est juste que je n'y arrive pas.
Je ne me rappelle plus comment on doit faire pour pleurer ou même pour sourire. J'ai ce "je m'en foutisme" si royal que même pour moi-même ça en devient incompréhensible.
Alors que les autres fois, j'ai une pile d'émotion aussi forte qu'insupportable. Même quand je suis heureuse, c'est du trop.
Il n'y a jamais de juste milieu. Je passe d'extrêmes émotions positives à d'autres plus sombres ou plus vides.
J'ai raté mon permis cette semaine et malgré le fait que je ne m'attendais à rien, le sentiment d'échec m'a fait mal. Mais plus que mal, les flots d'émotion à ce moment-là étaient tant atroces que mes pensées ont elles aussi subi ces immondices noirceurs.
Après 1 mois ou 2 sans m'être senti ainsi, j'avais oublié à quel point les douleurs pouvaient être aussi vives.
Toute la journée j'ai été mal, j'avais du mal à contenir mes larmes, mon cœur battait à tout rompre, j'avais l'impression qu'à n'importe quel moment j'aurai pu m'écrouler au sol.
Et le pire c'est que je ne pouvais pas le contrôler. Je me suis haï. Haï parce que j'avais encore fait des erreurs, haï parce que je n'ai pas su contrôler mon stress, haï parce que le contrôleur, le moniteur et mon père ont vu mes larmes alors que j'avais dit que je ne pleurerais pas.
Je ne pleurais même pas de tristesse mais de colère et de haine, toutes dirigées envers l'unique responsable, moi.
J'ai souffert cette journée car au-delà du fait de me rappeler à quel point j'avais tout foiré, d'autres souvenirs se sont mêlés à mes émotions.
Mes frères dans leur chambre, mon père parti et moi, assise sur la chaise j'ai fini par penser : "putain je suis une merde".
Et de cette pensée qui fut en trop j'en suis arrivé à cette dernière conclusion : "j'ai envie de mourir"
Il a fallu un échec, pour que tout remonte à la surface et que ce désir vienne me violenter le cœur et l'esprit.
J'ai l'impression que je n'arriverai jamais à guérir. Je n'arrive même pas à gérer mes émotions, toujours pas bordel. Je me hais tant pour ça.
Et ce sentiment de solitude qui ne me quitte pas. Je finis toujours par me poser cette question : est-ce que je mérite vraiment de vivre ?
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A Cœur Ouvert
Non-FictionHello, c'est moi, eva, bienvenue dans mon monde. Ce journal traite de beaucoup de sujet, notamment celui de la dépression, du mal-être, de la famille, de la mort mais aussi de l'amour et tout ce qui l'entoure (comme les doutes, le fait d'avoir le co...