Chapitre 37

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Les coups de feu ont cessé et les hommes des deux gangs se sont approchés mais Cameron est le seul à briser le silence :
- "Tu es le sniper que Angel a engagé ?"
Je suis à deux doigts de rire à cause de tout se qu'il ne sais pas sur moi et mes identités mais je me contiens et hoche juste la tête avant de sortir mon téléphone se qui provoque un léger mouvement de recule, sûrement par peur que je sorte une arme. Je tape vite fait un message et le montre à Cameron qui le lit à haute voix puisqu'il est aussi adressé à Rodrigo Ramirez :
- "Les deux qui sont plus ou moins vivant sont des traîtres de chaque gang pour si vous aviez envie de les faire parler mais pour les morts c'est vous qui gérez."
Rodrigo rigole mais Cameron fronce les sourcils et me fixe pour essayer de voir mon visage sous la capuche et malgré la pénombre ainsi que le masque il semble quand même comprendre le lien avec l'une de mes identités :
- "Attends, c'est quand même pas toi Angel ?"
Je vois que les Blacklights buguent un peu mais quand je hoche la tête ils sont totalement choqués. Ramirez est plus réactif et ordonne à ses hommes d'embarquer les morts et leur prisonnier avant de s'approcher tout près de moi pour me chuchoter :
- "Si vous le souhaitez je peux vous trouver une place de choix chez les miens."
Je relève légèrement ma capuche et le regarde dans les yeux avant de lui souffler à l'oreille pour que personne d'autre n'entende :
- "Les Delarosa ont toujours eu une place chez les mexicains."
Son expression lorsqu'il comprends qui je suis est mémorable. Voir un homme aussi important et cruel que lui déstabilisé par une simple phrase est tellement satisfaisant.
Il reprend quand même assez vite ses esprits et un grand sourire se place sur son visage avant de me dire sur le même ton que moi :
- "Je suis certain que tes grands-parents seraient très fiers de toi. Je vous ai invité toi et ta famille à notre bal annuel mais comme chaque année je n'ai aucune réponse et vous ne vous y êtes plus présentés depuis leur décès mais j'apprécierais que vous veniez cette fois-ci ou au moins toi."
Ces bals ont toujours été les moments les plus heureux de mon enfance mais après la mort de Kiara je n'y suis plus retourné car ça n'avait plus aucun sens sans elle et après le décès de mes grands-parents je n'avais même plus le courage de faire face à cette invitation qui me promettait des souvenirs aussi formidables que compliqué à supporter.
Ramirez attends une réponse mais je ne suis pas décidé à lui en donner une alors je récupère seulement l'invitation qu'il me tendait avant de remonter sur le toit en escaladant la façade puisque j'ai laissé mon fusil là-haut. Je rentre dans le bâtiment par la fenêtre de la chambre que j'avais déjà pris puis range toutes mes armes avant de sortir dans le couloir et d'aller les déposer dans ma pièce avant d'aller rejoindre Matt a qui j'ai envoyé un message pour le prévenir que c'était fini.
Il m'attend avec le visage beaucoup plus détendu qu'une heure avant et il m'offre un grand sourire quand je passe la porte que je referme derrière moi.
- "Je ne veux pas savoir se qui c'est passé je veux seulement que tu me dises si tout va bien." M'annonce il directement.
Je retire mon masque et ma capuche et lui sourit légèrement moqueuse avant de lui répondre :
- "T'es vraiment une flippette Matt. Il y avait des taupes malgré toutes nos précautions mais ça n'a rien changé à l'échange qui a bien été effectué donc rassure toi tout va bien."
Il souffle de soulagement et voulant simplement dormir je remets mes accessoires et sort de sont bureau pour aller récupérer mes affaires et reprendre la route jusqu'à chez moi.
En rentrant tout est silencieux alors je ne fait aucun bruit n'ayant aucune idée de si mon géniteur est présent mais par chance il n'est pas là et je peux me détendre un peu. Je cache mon sac d'arme derrière ma commode et retire tout mes vêtements pour me glisser sous les draps. Je ne mets que quelques secondes à m'endormir en sachant que toutes les personnes que j'aime sont en sécurité.

A mon réveil le lendemain j'ai des courbatures mais je me sens bien et plus heureuse que d'habitude étonnement. Je prends une douche et enfile un jean avec un pull à col roulé et une veste large. Je petit déjeune en savourant cette tranquillité qui ne dur jamais, aussi bien à la maison que dans ma vie. En allant récupérer les enfants je passe à mon box et y range mes armes puis reprends ma route. Lorsque j'arrive je tombe sur une vision plutôt agréable de Cameron torse nu qui est venu m'ouvrir la porte. Je lui place devant le visage le sachet que j'ai acheté à la boulangerie et il le récupère et me fait un bisou dans le cou qui suffit à me donner des frissons.
- "Merci Georgia t'es la meilleure ! On peut les garder plus souvent ton frère et les filles si tu ramène le petit dej' à chaque fois." Me dit-il avec un grand sourire.
- "Lorsque l'un d'entre eux pleurera toute la nuit tu n'en aura rien à faire des viennoiseries." Lui dis-je un peu moqueuse et il semble s'en rendre compte :
- "Qu'est-ce qui te mets de si bonne humeur ? Ah je sais, voir un mec torse nu avec ce visage parfait ça a embelli ta journée." Me dit-il en pointant son visage du doigt.
- "Puisque tu semble joueur et que tu aime me voir souvent ça ne te dérange pas de me garder Louis ce matin bien sûr." Lui dis-je ironiquement même si il accepte de s'en occuper car Max ne fait que réclamer de jouer plus souvent avec mon petit frère.
Je dis bonjour à toute la famille qui se trouve dans la cuisine puis récupère les affaires des filles avant de les mettres dans leur poussette. Cameron qui a enfilé un tee-shirt m'accompagne jusqu'à ma voiture et m'aide à attacher Maggie pendant que je m'occupe de Jade. Je démarre lorsque tout est chargé et roule pendant plus d'une quinzaine de minutes avant d'arriver devant le bâtiment de l'association. Aujourd'hui il y a une réunion et je me sent prête à en dire plus sur moi à ces femmes qui n'ont pas peur de raconter toutes leur plus grandes peurs et leurs traumatismes.
Quand j'entre dans la salle avec les filles dans la poussette double, j'installe toutes les chaises en attendant que se soit l'heure. Maggie finit par se réveiller alors que quelques femmes sont déjà arrivées alors je la prend dans mes bras et elle s'amuse avec un livre en tissu. Je vois bien que toutes se demandent qui sont ses enfants et surtout si se sont le miens. Lorsque je constate que tout le monde est là et qu'il n'y a pas de nouvelles je me lève en replaçant un peu Maggie dans mes bras puis prends la parole :
- "Bonjour à toutes. Je sais que vous vous posez des questions sur moi et ma vie alors aujourd'hui je vais éclaircir un peu tout ça. Déjà mon vrai prénom est Georgia et non Kay, je ne souhaitais pas le dévoiler lorsque je suis venu ici la première fois et j'ai pris l'habitude de ne pas le faire. Comme vous vous en doutez ma vie n'est pas toutes rose et j'ai un passé assez sombre mais je ne suis pas prête à en parler. Cette petite fille que j'ai dans les bras s'appelle Maggie et s'est ma petite soeur dont je m'occupe depuis sa naissance, elle a 9 mois. Elle est la principale raison de mon absence d'il y a quelques temps car j'élève aussi mon petit frère de 5 ans. L'autre petite fille dans la poussette est Jade la petite soeur de Lily, je m'en occupe pour que Lily puisse continuer ses études et je n'en suis plus à un enfant près. Maintenant je vous laisse me poser des questions parce que je sais que vous en mourrez d'envie."
Kate devance tout le monde et me demande directement :
- "Quelle âge as-tu ?"
Je souffle m'attendant à cette réponse puis finit par répondre :
- "Je fait plus âgée que se que je suis, j'ai 16 ans."
Un silence s'abat sur tout le monde et je vois qu'elle ont du mal à se faire à ma révélation. Suzanne est la première à réagir :
- "Je suis là depuis que tu es arrivé dans le groupe donc ça veut dire que tu m'a donné des conseils alors que tu n'avais que 13 ans. Comment c'est possible d'avoir une telle maturité a cette âge ?"
Je la regarde puis au bout de quelques instants je lui répond :
- "Depuis très jeunes je me débrouille toute seule et des événements ont fait que j'ai grandi trop vite, à cette âge là je m'occupais déjà de mes frères."
Léa me sourit tendrement puis me demande :
- "Tu veille sur combien de tes proches ?"
- "J'ai perdu ma sœur jumelle il y a 3 ans et depuis mon grand frère est addicte à la drogue alors je le surveille autant que je peu et j'essaye de l'aider à se sevrer. J'ai aussi un cousin qui a deux ans de moins que moi et qui est en centre psychiatrique suite à une enfance difficile et un événement qui a tout changé. Donc je m'occupe de eux, ma sœur, mon frère et Jade."
Elles mettent un peu de temps avant d'assimiler les informations et Jessica me demande finalement LA question :
- "Et tes parents dans tout ça ?"
Je prends une grande inspiration et réfléchis à la meilleure façon de leur expliquer la situation.
- "Mes parents n'ont aimé aucun de leur enfants et ne s'occupaient pas de nous lorsqu'on était enfant donc on allait assez souvent chez nos grands-parents, les parents de ma mère. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait des enfants mais en tout cas ils ne se sont pas arrêté à ma soeur et moi et ont eu mon frère dont je m'occupais dès que ma mère n'en voulait plus c'est à dire souvent. J'ai eu beaucoup de responsabilité très jeune mais j'ai su les gérer assez habilement sauf qu'un jour ma mère est partie de la maison et a quitté mon père se qui ne lui a pas plu du tout alors j'ai envoyé mes frères et sœurs chez mes grands-parents mais je n'ai pu les rejoindre seulement un mois après et j'y ai découvert ma soeur, les veines ouvertes dans la baignoire. Elle m'a avoué être enceinte et que le père l'avait déjà trompé et qu'elle ne voulait pas que son enfant naisse dans notre famille. Je n'ai pas pu la sauver et ça a mis beaucoup de bazar dans ma famille sauf pour mon père qui ne c'est même pas rendu compte de son décès. Mes parents ont eu une aventure après que ma mère soit partie et elle est revenue il y a 9 mois avec un nouveau né d'à peine une journée dans les bras. Elle me l'a donné et est repartie. Donc en résumé je n'ai jamais vraiment eu de parents mais ma mère nous a abandonné, mon père est alcoolique et ne sert à rien à par dilapider l'argent que je ramène, mes oncles et tantes sont morts tout comme mes grands-parents."
Un grand silence s'abat sur la pièce mais il est vite coupé par les pleurs de Maggie dans mes bras alors je me lève et la berce se qui l'endors rapidement.

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