~Chapitre 07~

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~Chapitre 07~

(ou quand l'amour rend un peu idiot)

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Travailler chez les détectives, ça apporte beaucoup d'inconvénient. Ça, Atsushi le savait. Surtout quand tu sors avec un hors-la-loi. Mais le pauvre Atsushi ne pensait pas que ça le rendrait aussi paranoïaque. La veille, il avait soulevé le problème, parce que problème il y avait, et Akutagawa avait haussé les épaules, déclarant que ça servait à rien de cacher ou de mentir sur un truc comme ça dans une Agence de détectives ou dans une mafia de commères. C'était certes très vrai, mais cela n'empêchait pas Atsushi d'avoir peur de potentielle représailles. Et ça ne faisait pas 24h qu'entre lui et le mafieux c'était clair, qu'il avait déjà l'impression que tout le monde le fixait. Le pire, c'est qu'il savait que c'était dans sa tête, mais ça le rendait fou. 

-Un problème Atsushi ? interrogea Kenji, le faisant sursauter. 

-Désolé, j'ai mal dormi je suis un peu à fleur de peau. 

-Tu peux te reposer si tu veux ! 

-Non, ne t'en fais pas. De toute façon Dazai ne travaille déjà pas, je ne vais pas l'imiter, Kunikida en deviendrait fou. Mais merci !

-D'accord ! 

Il retourna à ses dossiers, soupirant. Il fallait qu'il se détende. Mais un certain rouquin le fixait, ce qui le mettait mal à l'aise. 

-Quoi ? 

-Je me demandais, déclara Tanizaki en approchant sa chaise, c'est qui la brunette de la dernière fois ? Celle de l'hôpital. Genre c'est vraiment pas ta copine ? 

-Non, vraiment pas ! Pourquoi ça ?

-Et bien... enfaite j'ai lu le dossier à son sujet, parce que ça m'intriguait ce que tu racontais avec Ranpo. Je sais que j'aurais pas dû mais...

-T'es sûr que ça va ? 

-Euh... Je te retourne la question. T'as vraiment aidée une Lézard noire ? Enfin déjà, je savais même pas que c'était une fille les rares fois où je l'ai croisé. 

Atsushi éclata de rire. 

-Ça reste une humaine, déclara-t-il finalement. Elle mérite d'être aidée comme n'importe qui. 

-Et tu ne sors vraiment pas avec elle ? 

-Mais pourquoi tu fais une fixette ? Non, c'est pas avec elle que je sors ! 

-Je sais pas, vu que c'était une mafieuse ça serait logique que tu le caches !

-Oui mais non ! Je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où on s'est croisé !

-Et l'adresse de la discothèque ? 

-Hein ? 

-La fois où elle t'a écrit l'adresse de la discothèque sur la main. 

Il fallut un temps à Atsushi pour se rappeler de quoi il parlait et il fixa son ami avec des yeux ronds. 

-Tu sais que tu fais presque peur ? 

-Je suis détective je te rappelle, fouiller la vie privée de mes potes est un passe-temps à temps plein. 

-T'es vraiment pas obligé tu sais ! 

-Essaye, c'est fun. Bon, je fonce dans le tas. Tu sors avec qui du coup ? 

-Hein ? Mais avec personne ! 

-Tu as dit, je cite, "Non, c'est pas avec elle que je sors". Du coup c'est qui ? 

Atsushi ne remercia jamais assez Kunikida de s'énerver sur la flemmardise de Tanizaki, qui lui jeta un regard voulant clairement dire "Je finirai par savoir" avant de se remettre au boulot. Atsushi se demandait presque comment pouvait-il s'entendre. Peut-être parce qu'ils avaient le même âge. Et qu'ils s'entendaient bien. Sans raison, juste ils aimaient bien travailler ensemble, même s'ils faisaient les cons parfois. 

-J'en ai maaarre, s'en plaint-il le soir à Kyôka. Il ne peut pas se mêler de ses affaires ? 

Kyôka haussa les épaules, bien qu'amusée.

-Il faut admettre qu'à part moi, personne ne doit vraiment connaitre ta vie nocturne. 

-Mais vous vous faites tous des films ! 

Kyôka lui lança un regard blasé. Atsushi prit une mimique blessé, et ils éclatèrent de rire. Lorsqu'ils se calmèrent, ils entendirent toquer à la porte. Atsushi se leva aussitôt pour aller ouvrir et le pu retenir son étonnement. 

-Ryûnosuke ? Un problème ? 

-Trois fois rien, une commission de Kôyô pour Kyôka. Elle est là ? 

Atsushi de décala pour le laisser entrer et se mordit la lèvre devant l'air suspicieux de la jeune fille. Elle se tourna néanmoins vers le mafieux et ils discutèrent rapidement de l'invitation de Kôyô à prendre le thé. 

-Par contre... déclara Kyôka alors que le noiraud allait partir, je sais que vous vous voyez pas mal tous les deux, mais pas au point de vous appelez par vos noms ! Ça y est ? Vous vous détestez plus ? 

Atsushi s'apprêta à répondre mais Akutagawa fut le plus rapide. Il lui attrapa la cravate et le tira vers lui pour l'embrasser. Lorsqu'ils se séparèrent, Atsushi était rouge tomate et le mafieux se tourna vers son ancienne collègue, son habituel air blasé au visage. 

-Ça répond à ta question ? 

-Oui. 

-D'ailleurs, poursuivit-il à l'intension de son amant, j'ai deux choses à te dire. 

Et, sans lâcher la cravate il le traina sur le perrons de la porte. 

-C'est si important pour que tu ne veuilles pas le dire devant Kyôka ? 

-Non mais je préfère être seul avec toi. 

-Alors, dit moi tout.

-C'est pas toi qui craignait hier d'avoir des emmerdes si tes collègues apprenaient pour nous deux ? 

-C'est toi qui m'a embrassé devant elle je te signale. 

-Tu m'as appelé par mon prénom, elle a dû deviner. 

-En quoi c'est un indice ? 

-À part Gin, personne ne le fait. Enfin si, toi. 

Atsushi éclata de rire. 

-Bon d'accord c'est ma faute, désolé. Et c'est quoi la deuxième chose que tu voulais me dire ? 

Akutagawa tira de nouveau sur la cravate pour l'embrasser, faisant sourire l'argenté qui s'y fondit avec plaisir. Ils y auraient peut-être passé des heures si Kyôka n'avait pas cogner la porte, accompagné d'un "Dépêchez vous, ça va être froid" qui fit rire Atsushi et râler Akutagawa. Le mafieux l'embrassa rapidement une dernière fois et repartit, laissant Atsushi rentrer chez lui sur son nuage. 

-Tu disais quoi déjà ? On se fait des films ? 

Et Atsushi vira tomate et se mit à bégayer. 

Pour oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant