Chapitre huit

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— C'est moi qui vais le faire je suppose ? soupira un adolescent roux en se calant plus confortablement contre son fauteuil.

Hermione lui lança un regard qu'il interpréta comme une confirmation, et Ron soupira.

— Si tu n'avais pas trouvé le moyen de mettre Malfoy en rogne, peut-être que nous ne serions pas obligés d'en passer par un tel stratagème, fit remarquer Harry, agacé en pensant au début de cette soirée, datant de deux jours.

— Oh, mais Mr Potter a trouvé un moyen de le réconforter, pas vrai ? sourit Ron en adressant un clin d'œil explicite à son meilleur ami, qui rougit rapidement.

— Je ne te permets pas, balbutia-t-il. J'ai réussi à ne pas l'embrasser même sous l'emprise de l'alcool, et Merlin sait que j'en avais envie !

Réalisant ses mots, Harry plaqua sa main contre sa bouche, alors que ses amis partaient en un éclat de rire audible jusqu'au couloir, il en était certain.

— Vous le vivez mieux qu'avant, on dirait ? supposa Hermione alors qu'elle se reprenait.

S'arrêtant immédiatement de rire, Ron lui décrocha un regard lugubre.

— Tu te moques de moi, c'est ça ? dit-il d'un ton cassé qui amusa Hermione.

— Tu ne lui as pas raconté, Ron ? s'étonna Harry, encore hilare suite au fou rire de ses amis.

La brune lança un regard interrogateur à son ami, qui se prit la tête entre les mains, rouge écarlate.

— Ce matin, Zabini m'a pris à part dans un couloir pour me faire payer mon comportement envers son stupide maître — parce que je vous jure, aussi physiquement que psychologiquement, ce gars n'est que le clébard de Malfoy — il m'a plaqué contre un mur, à l'écart. Il était si proche de moi que je sentais son souffle contre mon visage. Je... — Ron grimaça, mal à l'aise au possible — je l'ai embrassé. Il m'a vite repoussé, dégoûté. J'ai vu dans ses yeux à quel point ça le répugnait. Le point positif, c'est qu'il s'est barré, le négatif, c'est cet énième coup à ma dignité.

— En conclusion, non ça ne se passe pas de mieux en mieux. J'ai évité Malfoy toute la journée. Ce n'est pas le plan, j'en ai conscience, mais je commence à douter de son efficacité : c'est dur à dire, mais passer la soirée avec Malfoy n'a fait qu'accroître ce que je ressentais, avoua Harry, pensif.

Hermione soupira, puis prit la parole :

— Je doute que nous puissions quoi que ce soit pour le comportement de Zabini, en plus de nous exécrer, il semble purement et simplement homophobe, l'idée de le séduire ne conviendrait vraiment pas. Et puis, te connaissant, plutôt te couper le bras que faire une telle chose, pas vrai, Ron ?

Le garçon hocha la tête.

— Quant à toi, Harry, tu as ouvert la voie en lui tendant cette main, c'était courageux. Et pour votre dispute... je pense que ces choses là devaient bien sortir à un moment ou à un autre. Est-ce que par hasard il te paraît... réceptif ?

Harry songea à la proximité de Draco, le premier jour, vite suivi de ses interrogations à la tour d'astronomie, son éternel silence sauvant la vie au brun, leur espèce de complicité étrange aux Trois-balais, la poignée de main, et les quelques heures qu'ils avaient passées à flâner à Pré-au-lard, s'apprivoisant au possible.

— Une chose est sûre, il n'est plus le Malfoy que nous avons connu. À voir si ce revirement de comportement est intéressé, mais j'en doute. Rien de ce qu'il a dit aux Trois-balais n'était préparé, je l'ai vu dans ses yeux, et ce simple constat suffit à me convaincre que la guerre l'a changé, indéniablement.

" 𝓁𝑜𝓋𝑒 𝓅𝑜𝓉𝒾𝑜𝓃 " - DRARRY/THEOMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant