[𝙾𝚗𝚎-𝚂𝚑𝚘𝚝 ✍︎]

Howl's moving Castle//Hauru

-T/p.

La jeune T/p se tourna, souriant faussement à sa supérieur bien que ce soit inutile étant donné que celle-ci fixait la baie vitrée.

- Madame ?

Sulliman fit s'abaisser T/p et rapprocha ses lèvres de son oreille.

Elle savait très bien ce qu'elle voulait, la fille ferma les yeux, écoutant attentivement les instructions chuchotées de la magicienne.

"retrouve moi Hauru et tu seras libre, je le promets"

Elle le promettait tous les jours, lui rappelant à chaque instants son sacrifice, lui faisant regretter avec ces simples mots.

Malheureusement, qui a déjà tenu une promesse comme telle ? Personne, personne d'intelligent ne ferait ça.

Personne d'intelligent croirait ses belles paroles, et la jeune fille le savait mais l'espoir qui faisait gonfler son coeur en décidait autrement, n'importe qui pouvait lui baratiner n'importe quoi, elle le croira à coups sûr, enfin elle se mentira plutôt à elle même, elle voulait croire que la vie pouvait être meilleure qu'elle le voyait jusqu'ici, quitte à être aveugle.

Elle inclina la tête et redevint droite, son corps connaissant ces mouvements par coeur, elle n'y réfléchissait même pas.

Et, comme elle l'avait fait hier, et qu'elle fera encore probablement le lendemain, elle quitta la pièce, monta jusqu'à son foyer, se changea en un vieil homme déclaré "hideux" par le reste des serviteurs, prit un caba en rotin et sortit du château, sous les regards amusés des soldats.

Et aujourd'hui encore, elle allait visiter tout le pays, passant des landes à la ville, de la ville au prés, et des prés jusqu'au château, elle allait fouiller toute la journée, même les rues les plus sombres du continent, au risque de se faire agresser pour des sous qu'elle n'a même pas.

Elle poserait des questions à tous les commerçants, ceux-ci secouant la tête en disant " je n'en ai aucune idée mon bon monsieur, mais allez demander à la demoiselle là bas, elle en saura sûrement plus que moi !" combien de fois devait elle dire que la "demoiselle là bas" ne savait rien non plus ?

Elle soupira de fatigue rien qu'en pensant à la journée qui l'attendait.

Elle maudissait ce garçon qu'elle devait trouver.

Existait-il d'ailleurs ?

Elle rejoignit le marché, les plus âgés soupirant à son passage et les plus jeunes fuyant au croisement de ses yeux.

Etait-elle hideuse à ce point là ?

La société jugeait trop sur le physique à son goût, c'était d'ailleurs à cause de ça que personne ne voulait d'elle, il y a encore cinq ans.

"Mal nourrie" avait dit le docteur de la famille royale, elle ne l'était pas du tout.

-Hmrf !

Elle s'étonna du bruit étouffé qu'elle venait d'entendre, le connaissant.

Ses yeux descendirent jusqu'à ses pieds et elle fronça les sourcils en trouvant Hin, le chien de madame Sulliman.

Avait-elle peur que la jeune fille dévoile quelque chose à un des passants ? Ce n'est pas comme ci elle n'y avait jamais réfléchit mais elle s'était promis de laisser cette idée en une simple pensée, traversant son esprit de temps à autres.

De temps à autres...

L'animal leva à peine les yeux sur elle, s'arrêta, regarda chaque personnes puis décolla son arrière train des pavés pour ensuite repartir, laissant ses pauvres pattes trainer son lourd poids.

" Ingrat de caniche" souffla t-elle, elle avait toujours eu un certain problème avec ce "gros tas" comme elle aimait l'appeler.

Elle souffla de soulagement, faisant relever sa barbichette blanche.

Ses pieds l'emmenèrent dans un café, juste en face du vieux port, deux jeunes femmes déjeunaient sur la terrasse.

Elle hésita à s'approcher mais son accoutrement la ferait seulement passer pour un de ces pervers qui longent la plage, collant chaque femmes avec un morceau de peau à l'air libre, et le but n'était certainement de les effrayer.

Elle entra donc sans leur jeter un regard de plus puis s'installa sur une banquette, non loin du comptoir.

C'était la meilleure place pour avoir une vue totale sur l'entrée.

Un jeune homme d'un blond clair, assit sur la table d'en face, la fixa un moment avant de s'approcher et de demander la permission de s'installer à ses côtés.

T/p rougit légèrement, flattée puis s'insulta mentalement après s'être rappeler que ce n'était pas son physique et qu'il était peu attirant ( pour ne pas dire "pas du tout").

Alors elle acquiesça et le garçon s'assit.

-C'est un très beau chien que vous avez là, comment s'appelle t-il ?

Chien ?

Elle baissa la tête et pus constater que Gros tas était affalé au sol.

-Il n'est pas à moi, il me colle depuis que je suis sortie, et je trouve ça très agaçant d'ailleurs.

Elle jeta un lourd regard à la bête qui ne réagit pas, ne se sentant visiblement pas concerné.

Le blond ricana puis s'abaissa afin de l'effleurer.

Le chien releva la tête, fixa l'homme puis ouvrit grand les yeux et se tourna vers T/p.

Elle ne comprit pas directement mais une fois que ce fut fait, elle réagit comme Hin et releva les yeux.

- C'est une très belle journée qui s'annonce, on va avoir du beau temps !

Le chien se releva difficilement et sortit en trottinant le plus vite qu'il le pouvait.

-Enfin.

Il se tourna vers elle, lui offrant un sourire qui paraitrait presque sincère.

D'un coup il s'approcha et retira la cape de transformation qu'elle portait, dévoilant au monde son identité.

-Je me disais que tu me rappelais quelqu'un ! dit il comme s'il venait de retrouver un compagnon d'enfance.

-Tu es une des serviteurs de Madame Sulliman, T/p, je t'ai déjà vue auparavant ! Alors elle a vraiment envoyé quelqu'un pour me retrouver...il soupira en passant une main sur sa nuque En tout cas, je suis heureux de voir que tu vas bien, tu n'étais vraiment pas en bon état la fois dernière...

Elle fronça les sourcils et il plongea ses yeux dans les siens.

-Rappelle toi, je dormais dans le dortoir en face du tiens ! J'avais volé les bijoux de la vieille !

Soudain, ça lui revint en tête.

Madame Sulliman lui avait bourré le crâne de choses absurdes, lui faisant oublier tout passé.

Le garçon qu'elle cherchait depuis des semaines était en fait son ami d'enfance, le garçon qui ne savait pas se tenir correctement à table, celui qui la faisait sortir tard le soir pour aller voir l'océan, celui qui a fugué du jour au lendemain sans même lui demander de le suivre.

Elle se rappelait.
Hauru.