Sur le coup, j’ai ressenti une joie énorme. Je devais partir à l’étranger pour la première fois waouh! C’était un rêve qui était en train de vouloir se réaliser. Je devais aussi prendre l’avion. Non mais j’étais tellement heureuse!
C’est vrai qu’après, j’ai pensé à mes amis, à ma famille et à tout ce qu’il y avait de beau au pays et j’ai un peu eu mal. Mal parce que tout allait me manquer. Mal parce que je devais me séparer de tout pour épouser une autre culture…
Mais bon, il fallait que j’aille retrouver maman et ça faisait même un peu longtemps que je ne l’avais pas vue.Comme je savais que je devais partir, j’ai commencé à profiter du pays au maximum. Je mangeais trop de plats traditionnels, je jouais avec mes amis, je me baladais avec eux et à l’école, je passais de beaux moments avec mes camarades.
Mais à chaque fois que je voyais monsieur Feudjeu, je me dis que c’était sûrement ma dernière fois de le voir et j’avais mal.
Je voulais lui dire que j’allais voyager pour qu’on se dise au moins au revoir mais je ne pouvais pas le faire.À quelques jours du voyage, j’ai cessé d’aller à l’école pour préparer mon départ.
Mon prof de français me manquait énormément. Le pauvre, il n’était au courant de rien et je sentais au fond de moi que lorsqu’il allait apprendre la nouvelle de mon départ, il allait avoir mal puisque j’étais une élève qu’il appréciait beaucoup et dont il était selon moi, amoureux.
J’avais mal de savoir que j’allais voyager sans même avoir eu l’occasion de vivre cet amour fort lui mais bon, c’était le destin et je ne pouvais y faire.Nous étions un 30 novembre quand nous sommes allés à l’aéroport de Yaoundé. Il devait être 8h je crois. Mon oncle et ma tante étaient là, ainsi que Noé mon grand frère, Sharel ma cousine, Wilfried mon cousin et d’autres membres de la famille.
Je devais voyager avec ma petite sœur qui avait 4 ans je crois.Nous avons présenté nos passeport à l’accueil et on nous a conduit à la salle d’embarquement. Les membres de la famille ne pouvaient nous suivre là-bas. Ils sont donc restés en bas, le temps que notre avion décolle avant qu’ils ne rentrent à la maison.
Je me souviens qu’on nous avaient fouillé avec des machines électriques.
J’ai directement pensé aux émissions que je voyais souvent à la télé. Ces émissions où on fouille les gens à l’aéroport et on trouve des stupéfiants sur eux comme de la drogue par exemple et j’ai commencé à avoir peur qu’on trouve ça sur moi alors que je n’avais rien. La peur qu’on trouve ça sur ma soeur aussi m’a envahie non mais, ces émissions avaient eu un impact sur moi au point où je me soupçonnais d’avoir quelque chose alors que j’étais clean.Après cela, nous avons attendu que notre avion se positionne bien devant la salle d’embarquement et a pris un couloir qui longeait directement l'avion.
La joie qui était dans mon cœur, Dieu seul sait!
J’ai vu des gens qui avaient l’air riches, ça ne voyait que ce n’était pas leur première fois de voyager. J’ai vu des jeunes qui étaient bien habillés et bien mignons. J’ai vu des personnes âgées voyager aussi. Il y avait des noirs et des blancs. C’était ma première fois de prendre le vol mais je me suis comportée comme si ce n’était pas le cas. J’évitais par exemple de dire « waouh c’est trop beau » en regardant de partout. J’admirais le décor discrètement et je parlais dans mon cœur pour exprimer ma joie.Une hôtesse de l’air nous a fait asseoir et quelques minutes plus tard, l’avion a roulé sur le sol puis, a décollé.
Ô mon Dieu quand ça s’est détaché du sol, j’ai senti comme si j’étais dans le vide et que j’allais tomber. Non mais la peur de ça!!!!J’avais l’habitude de voir une émission intitulée « Air Crash » à National Geo Chanel et j’avoue que c’est revenu dans ma tête.
Sur le coup, j’ai eu peur le l’avion crash, j’ai eu peur de mourir mais à un moment donné, j’ai prié dans mon cœur et j’ai dit « Dieu, je te fais confiance » et la peur est partie.

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Mon Prof De Français
HumorNouvelle au collège et tombe amoureuse de son de professeur de Français, plus tard qui sera son mari