TharnType - One-shot

La fin

MAME  avait publié un tweet avec ce qu'elle avait imaginé pour la fin de l'histoire de TharnType. J'ai donc décidé de l'écrire. 

o0o0o0o

- Joyeux anniversaire, Type.

- Joyeux anniversaire.

Je souris à mon mari, alors qu'on souffle les bougies. Aujourd'hui, on fête nos 70 ans de vie commune. Je n'en reviens toujours pas.

Mes yeux s'embuent de larmes. Je nous revois, lors de notre premier anniversaire ensemble. C'est Tharn qui avait voulu marquer le coup, en m'invitant dans un restaurant chic. Je me souviens surtout de la nuit qui a suivit. J'ai remercié longtemps le ciel de ne pas avoir cours le lendemain, tellement mon corps avait été douloureux. Je rigole à se souvenir. Ce genre d'exploit serait bien compliqué à nos âges.

- Qu'est-ce qui te fait autant rire ?

- Notre premier anniversaire.

Il ouvre de grands yeux, je vois bien à quel moment il se souvient de quoi je veux parler. Il se met aussi à rire.

- J'avais été un peu dur avec toi ce jour-là, non ?

- Un peu. Mais bon, je t'ai quand même épousé...

- Et tu as fait de moi l'homme le plus heureux.

Il se penche vers moi, pour déposer un doux baiser sur mes lèvres ridées. Malgré les années, je le trouve toujours aussi beau. Il n'a rien perdu de ses yeux perçants, et même ses cheveux blancs sont toujours aussi doux. Toujours plus doux que les miens en tout cas !

On est à la retraite depuis quelques années, mais on a décidé de rester vivre dans notre maison. Elle est grande, et on a tous nos souvenirs ici.

On s'est marié pour nos 25 ans, une fois nos études terminées, et qu'on avait tous les deux assez travaillés pour se le permettre. Mon père était là, bien sûr. Même si il a râlé tout le long, ma mère m'a confié un secret : il a pleuré.

Je regarde distraitement l'anneau à mon doigt. Depuis toutes ses années, il en a vu des choses. Mais il est toujours resté fidèlement à sa place. Rien ni personne n'a pu nous séparer. On a même pas eu envie d'avoir des enfants. On en a parlé durant un moment, ça nous paraissait naturel. Mais on se sentait tellement bien tous les deux, qu'on a finalement pas ressenti le besoin de compléter notre famille.

No en revanche nous a souvent confié sa petite fille. On a aussi pu garder les neveux et nièces de Tharn. Et puis leurs enfants à eux. On a vécu une belle vie, ça c'est sûr.

C'est pour ça que, ce matin-là, quand je me réveille dans ses bras froids, je ne suis pas triste.

Bien sûr, j'aurai aimé qu'il continue sa vie avec moi, et j'aurai aimé mourir avec lui. Mais il a eu la fin qu'il a toujours désiré : avec moi dans ses bras.

Je pose un baiser sur ses lèvres froides, avant de me lever. Je couvre précieusement son corps, et me dirige vers le téléphone.

Une fois que l'ambulance est là, je reste assis dans un fauteuil. J'ai demandé à l'accompagner, mais ils préfèrent que je le rejoigne un peu plus tard. Ils veulent d'abord faire quelques tests pour savoir de quoi il est mort exactement.

Je n'ai pas besoin de savoir, mais ils disent que c'est nécessaire. Alors je finis par accepter. Je pourrai le revoir dans deux jours.

Ça fait longtemps qu'on a pas été séparé. Quand le silence revient dans la maison, je me tourne vers sa photo. Je caresse doucement son image, alors que les premières larmes s'échappent de mes yeux.