chapitre 22

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#Narrateur
Karim s'était débrouiller pour rassembler l'argent que lui avait demandé Momo. Momo lui de son côté, mettait tout en oeuvre pour masquer cette irrégularité à la hiérarchie. Comptant sur la discrétion des auditeurs, il remuait ciel et terre pour trouver l'homme qu'il faut afin de rectifier cette situation inconfortable que vivait Karim. La vérité, c'est que même si Momo s'obstinait à croire jusqu'à sa dernière énergie que Karim n'avait rien à voir avec ces faits, c'était bien lui le coupable. À un moment il devait continuer à maintenir l'illusion d'opulence. Nous sommes dans une société où, la priorité est accordée aux personnes qui distribuent sans compter et qui ne se retiennent pas. Le paraître est l'élément essentiel qui détermine notre place dans la société. Une fois que la société chante nos éloges et se gratifie de notre générosité plus rien ne pourrait nous empêcher de verser dans des choses moralement inacceptables pour continuer à plaire. Nous avons été façonné comme tel et Karim en était l'exemple parfait. Non pas qu'il avait l'intention de nuire à l'entreprise mais il ne reconnaissait plus sa poche et celle de l'entreprise. Malgré les efforts de Momo pour régler la situation, les auditeurs avaient déjà informé la hiérarchie de son détournement avec l'ensemble des éléments qui incriminaient Karim. Fort heureusement, ils avaient préconisé de régler le problème à l'amiable en l'honneur des nombreuses années de bons et loyaux services. En plus, ce n'est pas comme si Karim n'avait pas les moyens de rembourser le différentiel, en tout cas selon leurs à-prioris. Seulement, peu importe le traitement qu'on lui accorde par respect, lui même il connaît l'avenir que lui réserve cette entreprise sachant qu'elle ne lui fera plus jamais confiance. Pour préserver le peu d'honneur qui lui reste, l'idéal pour lui serait qu'il démissionne après cette épisode s'il espère retrouver un jour un autre travail. À défaut, les raisons que donnera l'entreprise pour justifier le licenciement d'un haut cadre risque de gâcher sa carrière et de passage le reste de sa vie. Une seule chose passait par la tête de karim, "comment vais-je expliquer ça à Aminata?". Devoir changer de vie du jour au lendemain risque de la déstabiliser pour un bon bout de temps. Sans compter le luxe dans lequel elle est déjà habituée mais il comptait bien trouver une solution  pour éviter le pire.
Au même moment, Aminata elle vivait dans son enfer et cherchait le moyen de s'en échapper. Elle luttait constamment contre ses envies et ses pulsions qui conditionnaient ses pensées vers Momo et la faisait se sentir sale et ingrate. Elle était juste impuissante face à la rigidité de l'amour et sa nature complexe. Son mari l'étouffait mais elle ne pouvait rien dire ni même rien laisser paraître malgré que c'était difficile. Hier elle tournait le dos à un homme pensant s'éloigner à tout jamais, aujourd'hui la voici face à ses démons désirant un homme qu'elle ne pouvait avoir. Absolument tout l'empêchait d'insinuer ou même d'oser imaginer une quelconque forme de plaisir aussi minime soit-il venant de l'être qu'elle désire. Elle qui était pourtant si heureuse avec son mari, maintenant se force pour coucher avec lui, n'arrive plus à être la femme qu'elle était mais son mari n'avait ni le temps, ni la tête à ressentir ce changement. Au contraire il se débattait pour masquer ce que tout le monde avait déjà deviné sans savoir comment l'expliquer. Le temps passe, et de jour en jour l'homme généreux, financièrement stable, beau et épicurien qu'était Karim se transforme en quelqu'un d'autre de beaucoup plus préoccupé. Il réalise maintenant qu'il n'avait qu'un seul ami et tous les autres n'étaient là que pour profiter de sa largesse. Il se cramponnait jour et nuit pour retrouver sa situation. Mais chaque jour qui passe lui faisait réaliser que ç'en était fini pour lui. Personne, aucune entreprise, aucun DG peu importe le secteur ne voulait prendre le risque de le recruter. D'abord c'est sa voiture qu'il vend, mais c'est à peine si cette somme pouvait aider à entretenir sa maison et sa femme convenablement. Il était juste désabusé et le soutien que lui apportait Momo était loin d'être suivant malgré leur récurrence. Avec sa femme Aminata la vie de couple qu'ils connaissent maintenant n'avait plus rien à voir avec ce qu'ils vivaient jadis. Cette maison qui était rempli de joie, de passion, d'amour et de vie s'apparente aujourd'hui à une cimetière. Ils ne se parlait plus que rarement et l'un comme l'autre se perchaient dans leur petit monde avec leurs lots de problèmes qu'ils ne pouvaient partager. La communication les auraient certainement aidé à surmonter ces obstacles mais qui a vraiment envi d'avouer à son mari qu'elle en aimait un autre? Comment Karim pouvait il dire à sa femme qu'il était un voleur et que pour l'impressionner il a dû vivre au dessus de ses moyens au risque de la perdre?
Aminata malgré sa ténacité avait fini par céder à l'envi et à la tentation de revoir Momo. Elle s'était résignée à céder à sa faiblesse face à Momo et de sortir de sa dépression. Non pas qu'elle voulait abandonné son mari en ces périodes difficiles, mais elle n'avait plus la force de résister. Absolument tout de sa vie d'aujourd'hui lui font penser à la vie qu'elle aurait bien pû avoir avec Momo. À l'époque il n'avait rien, il n'était qu'un simple jeune en quête de réussite et aujourd'hui elle réalise que son choix, malgré toutes les valeurs qu'elle se savait, était en partie dû à l'argent et la pression de sa famille qui voulait coûte que coûte la voir entre les mains de Karim. Mais elle ne l'a jamais aimé. Ou du moins, pas autant qu'elle aimait Momo. Et de loin, elle ne désirait plus son mari. Elle était maintenant convaincu que la seule manière de ne pas devenir folle et de vivre malheureuse pour le restant de sa vie s'était d'être près de Momo mais sa morale l'en empêchait. Elle voulait juste l'entendre, qu'il le pardonne. Elle savait que même si la possibilité d'être ensemble était exclue, que lui seul avait les mots pour la rassurer et la rendre radieuse à nouveau. Parfois, l'amour outrepasse même le charnel et n'importe quoi pourrait suffir à combler un manque. Le pire c'est quand on en est au point qu'aucun autre homme ou femme ne pourrait nous faire ressentir une émotion quelqu'en soit la nature. Être avec une personne que l'on aime pas renvoie à un vide. Sinon, comment expliqué le fait que plusieurs personnes acceptent de vivre dans la souffrance au nom de l'amour, dans l'humiliation ou même dans le déshonneur ? Parcequ'elles se sentent vivantes; parcequ'elles l'acceptent sciemment en espérant ressentir un jour d'autres émotions mille fois plus joviales. Ce n'est qu'au point où ressentir le malheur, la faiblesse, la souffrance ne saurait nous dissuader de continuer à aimer et à désirer la même personne,  que l'existence d'un fort sentiment en devient évidente. Mais plus rien était maintenant comme avant. Momo était l'homme de Dialika et Ami de son mari. Seulement, dans sa conscience, il était éternellement à lui et ça aucune situation ne saurait l'en dissuader. Momo aussi n'était point indifférent. Même s'il est convaincu que tout ce qu'il ressent vis à vis d'Aminata n'est que de la haine, du mépris et du dégoût,  son âme réclamait ces explications auxquelles il n'avait jamais eu droit. Mais il était convaincu que Dialika etait la femme parfaite pour lui. Il ne cherchait rien de plus et cupidon l'avait épargné de cette idylle. Mais sait il vraiment que ce même cupidon était au service des femmes? À votre avis pourquoi dit-on ce que femme veut, dieu le veut? Malgré qu'il voulait de ces explications il n'a jamais rien fait pour les avoir. Pourtant ç'aurait mille fois plus simple pour Aminata si le premier pas venait de lui. Mais comment étant donné qu'il n'en voulait pas du tout. Il n'a jamais cherché à avoir son numéro ou même de revenir chez Karim espérant que l'occasion se présente. Ce qu'il avait oublié parcontre, c'est qu'il s'agit là de la même Aminata qu'il s'agissait dans le temps. Elle n'a jamais reculé devant les obstacles ou calculé l'avis des autres s'agissant de lui. Il tenait le cape et oubliait même parfois l'existence d'Aminata. Jusqu'au jour où, elle se décida de l'appeler car elle n'en pouvait plus de résister.

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