✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖛𝖎𝖓𝖌𝖙 𝖘𝖊𝖕𝖙 ✝

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Je me retrouve seule dans le couloir

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Je me retrouve seule dans le couloir. Mes bras retombant le long de mon corps. À une autre époque, j'aurais réagi. À une autre époque, j'aurais tout simplement fondu en larmes, imploré sur mes genoux.

Mais je suis morte.

Je ne sais même pas si mes genoux sont réellement des genoux.

Et aucun homme... Quel qu'il soit, ne me ferait encore plier à ses exigences. Madden peut crier. Peut dire ce qu'il veut... Penser, ce qu'il veut. Mais s'il a la conscience frêle au point de se faire retourner par le diable au bout de deux minutes de conversation, je n'y peux rien.

Je me retourne brusquement pour repartir, mais fait face à la carrure de mon séraphin. Sachiel n'a plus le même regard que d'habitude. Je 'e pense plus qu'il me perçois comme "détestable".

— J'attends.

— Quoi donc, Rhym ?

— Et bien les moqueries.

Le séraphin souffle en secouant la tête.

— Je ne comprends pas comment tu n'arrives toujours pas à voir à quel point tout ce que l'on veut... C'est de vous aider.

— Ah oui ? D'où Azazel ?

Sachiel referme la bouche et pendant un instant, je jurerai voir de la peur briller dans ses prunelles enrobées de pourpre. Cependant, c'est très vite éclipsé par sa certitude angélique qu'il ne cesse d'afficher depuis que nous nous sommes rencontrés.

— Les nephilims ne rentrent jamais à la Maison Grise, Rhym. Si Azazel est là, c'est parce que Lucifer lui en a donné les moyens.

— Et pourquoi Lucifer est là ?

— Il a été invité. Reste à savoir quel archange a fait couler son sang pour qu'il puisse pointer son nez maudit dans ces lieux. Alors, Rhym. À ton avis ?

J'ouvre la bouche, incomprise, mais il me vole les mots de la bordure des lèvres en expirant bruyamment.

— Enfin, peu importe. Viens avec moi, Rhym. Nous avons peut-être dépassé la moitié de ta purge, mais ce n'est pas encore fini.

Le séraphin reprend la direction de la cathédrale principale qui se retrouve petit à petit dépourvu d'âmes. J'accélère mon pas afin de le rejoindre et mon bras vient effleurer quelques-unes de ses plumes, déployées dans son dos.

— Ce qu'il s'est passé hier...

Nous n'allons pas en parler.

— Tant mieux. Je ne le désire pas.

Répliqué-je aussitôt, rassurée. Enfin, mon sentiment s'évapore aussitôt lorsque je capte le regard d'Azrael, debout entre les deux escaliers immenses qui mènent à la grande horloge de la Maison Grise. Droit, parfaitement immobile, il ressemble aux statues angéliques qui ornent les étages supérieurs. La seule différence, est la lueur des vitraux qui fait resplendir ses grandes ailes ambrées. Il en devient compliqué de détourner le regard. Au point où je manque de percuter Sachiel qui me devance encore une fois. Je déglutis bruyamment et le suit jusqu'aux couloirs des portes. Son pas ralenti enfin au gré des bougies des chandeliers. Un frisson parcourt mon échine lorsque je vois à nouveau l'obscurité pointer au bout. Est-ce qu'Azazel apparaîtra à nouveau ? Sentirai-je son souffle de soufre me caresser le bout du visage ?

Until Heaven ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant