✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖈𝖎𝖓𝖖𝖚𝖆𝖓𝖙𝖊 𝖙𝖗𝖔𝖎𝖘 ✝

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Quelque chose cloche

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Quelque chose cloche.

J'entends des voix, mais elles sonnent fausses, dans ma tête. Une cacophonie à peine perceptible qui me force plusieurs fois à tourner la tête.

Mais à part mes compagnons d'infortune, il n'y a qu'un bar miteux dont l'air devient de plus en plus épais sous l'alcool fort et la cigarette.

Il n'y a qu'un noël dépressif, un hiver Alaskan rude et une main baladeuse sur ma cuisse.

L'impuissance me gagne.

Quelque chose cloche.

Quelque chose cloche.

Quelque chose cloche.

Je porte une main à ma bouche. Arrête mes doigts sur ma lèvre coupée. Étouffe mes narines avec ma paume épaisse. Je plisse les paupières. La lumière fadée parvient à m'aveugler, aussi étrange que ça puisse paraître.

L'impuissance se mue en détresse. Un geignement franchit mes lèvres lorsque la main sur ma cuisse se fige sur mon entre-jambes.

Mon sexe ne tarde pas à gonfler sous des doigts taquins. Le rythme de mon cœur s'emballe et mes veines pulsent sous mon épiderme brumeux.

Quelque chose cloche.

Mais quoi ?

J'arrête de regarder autour de moi, de chercher la raison et mes yeux se prosternent sur Alma.

Sur cette magnifique blonde dont les pupilles dilatées s'accordent à son pincement de lèvres.

Sur son décolleté qui n'a pas lieu d'être, dans ce dur hiver nordien.

Sur son parfum délicat qui s'empare de mes narines.

Sur ses putains de doigts qui tirent ma braguette.

Alma se penche sur mon oreille. Son souffle chaud m'arrache un autre frisson.

J'ai l'impression de m'être réveillé d'un songe. Un long et tortueux songe. Quelque chose de profond, de malsain et de stupide.

— Ça te dit qu'on s'éclipse dans un endroit plus... Discret ?

Ses dents se plantent avec hargne dans le lobe de mon oreille et je réalise.

J'ai rejoint le rebord du gouffre...

Et je viens de basculer dans le néant.

Je viens de glisser de la falaise et de heurter le sol. Je viens de perdre mes poumons.

Je viens de recracher mon cœur, si tant soit peu j'en avais, jusque-là.

Moi qui croyait avoir perdu cette merde dans l'explosion à Beyrouth...

Je peux littéralement voir le sang tacher ma peau. Les giclées se dessinent devant mes rétines, brisent et embrument ma vision.

La chute me casse au point où pendant un instant... Juste un putain d'instant, j'envisage de retourner Alma sur ce même comptoir, à la vue de tous, déchirer sa lingerie et la prendre sauvagement. Enfoncer ma queue si profondément que la dernière chose qu'elle crierait, c'est mon prénom.

Until Heaven ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant