𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑

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GABRIELLA

Le soleil commençait à tomber, la fraîcheur se levait, les guirlandes lumineuses de noël accrochées au perron des voisins venait de s'allumer, nos invités devraient arriver d'ici une heure et la fête allait pouvoir commencer. Moi et Louis avons passé la moitié de la journée à décorer et cuisiner pour son anniversaire. Les préparatifs touchent à leurs fins alors une minute de répit et de calme est la bienvenue.

   Depuis mon emménagement chez les Bowens, la vie me paraît plus simple et légère. Il n'y a plus d'angoisse dû à la pression psychologique de mon père, en parlant de lui, je n'ai pas eu de nouvelles de mes parents depuis que je suis partie. Ma mère me manque, mais je ne peux me résoudre à revenir là-bas, mon père ne me laisserait pas repartir et m'enfermerait une fois de plus dans ma chambre. Quand j'y repense, j'ai été inconscient de sauter de ma fenêtre, j'aurais pu me blesser gravement, mais c'était amusant. Si c'était à refaire, je le referais avec plaisir. Je vis ici maintenant, avec l'homme qui partage ma vie, je le regarde tendrement, il est dos à moi et mets une chemise blanche, je le vois ensuite attraper son nœud papillon rouge et le tordre dans tous les sens en lâchant quelques jurons. Je me lève volant à sa rescousse.

- Attends, je vais t'aider, dis-je en me plaçant devant lui pour ajuster l'accessoire.

- Merci, me fit-il en souriant. Tu es très jolie dans cette robe, j'ai beaucoup de chance d'avoir une femme aussi belle que toi, dit-il en posant ses mains sur ma taille.

   J'étais assorti à son nœud papillon avec ma robe rouge dos nu. Celle-ci est parsemée de micro-paillettes et s'arrête au milieu de mes cuisses.

- Quel beau parleur, tes paroles me vont droit au cœur, dis-je.

   Nous nous regardons intensément avant qu'il ne pose ses lèvres délicatement sur les miennes. Notre moment de répit fut vite coupé par la sonnette de la maison qui retentit. Je tourne la tête en direction de la porte de notre chambre.

- Rassure-moi Louis, tu avais bien précisé dans ton sms de venir à partir de vingt heures ? demandai-je en le regardant un sourcil levé.

- Je l'ai relu trois fois avant de l'envoyer et il y avait bien marqué vingt-heure, c'est peut-être un colis ou un démarcheur ? dit-il.

- Je vais ouvrir, continuai-je.

- Attends, je t'accompagne pour voir qui s'est, finit-il.

   Nous rejoignons la maison en traversant à la hâte, le patio qui sépare notre dépendance de la bâtisse principale. Une fois devant la porte d'entrée, je l'ouvris découvrant la personne cachée derrière et ouvrit la bouche de stupéfaction avant de m'exclamer ;

- Maman ? Mais qu'est-ce que tu fais ici? dis-je choquée de la voir se tenir devant moi.

   Ma mère avait le regard triste, son dessous d'œil été creusé et bleuté, signe qu'elle ne dormait pas bien ces derniers temps. Après tout, sa fille unique a fuit la maison, je peux comprendre qu'elle soit a bout de force, surtout avec mon père comme seule compagnie.

- Ma chérie, tu es vraiment magnifique dans cette robe. Bonjour Louis, comment vas- tu ? dit-elle.

- Bonjour Madame, je vais très bien merci, répond-il par politesse.

- Maman, ça me fait si plaisir de te voir ! dis-je en la prenant dans mes bras.

- J'avais envie de la serrer très fort pour qu'elle ne me quitte plus jamais, mais j'avais aussi très peur de la casser, ma mère n'a jamais été très portante dù a pas mal de problèmes de santé. Je lui demandai si elle voulait entrer quelques minutes, boire quelque chose mais elle refusa.

- Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi ma chérie, j'ai fait un détour en revenant des courses. Ton père ne doit pas savoir que je suis passé te voir. Depuis que tu es partie, il est fou de rage et a coupé tout lien entre lui et toi, il en est même venu à décrocher toutes les photos de toi, c'est un autre homme désormais. Ton départ l'a beaucoup affectée, dit-elle en fermant les yeux.

- Maman, je suis vraiment désolée de ce qu'il t'arrive, mais je ne veux pas rentrer, je ne peux pas, dis-je en prenant ses mains.

- Justement ma chérie, je ne veux pas que tu rentres, affirme-t-elle.

- Comment ? fis-je surprise.

- Gabriella, regarde la magnifique femme que tu es devenue. Tu es rayonnante et souriante, voilà des années que je t'avais pas vu comme ça! Je t'en remercie Louis, cela est aussi grâce à toi. Quand je vous regarde tous les deux cela me réchauffe le cœur, vous auriez fait de magnifiques parents. Je suis tellement désolée de ne pas m'être opposée à ton père face à toutes ses remarques désobligeantes, que dire face à tout cela, j'étais bouleversée aussi. J'aurais adoré pouponner votre adorable bébé, dit-elle en essuyant du revers de sa main une larme qui coulait sur sa joue. Je m'en veux énormément maintenant, j'ai pensé à un moment que si j'avais dit quelque chose le jour où tu as avoué avoir parlé à ton ami, tu serais peut-être encore à la maison, avec nous, en ce moment. Mais ce n'est pas vrai, vous avez cette alchimie qui vous attire comme des aimants, vous ne seriez pas resté loin de l'autre indéfiniment.

- Je suis désolée de la tournure qu'ont pris les choses, je suis désolée pour papa et pour toi, tu me manques terriblement, tu sais. Je pense à toi tous les jours et j'aimerais passer du temps avec toi, mais je crains que cela ne soit impossible avec ce qu'est devenue Papa, dis-je.

- Ton père t'aime beaucoup et tu lui manques aussi, il a juste trop de fierté pour se l'avouer, ricane-t-elle. Je dois partir à présent, je me suis un peu trop absentée. J'ai été très heureuse de te revoir.

- Nous nous reverrons, je te le promets, murmurai-je.

- J'y compte bien. Je te donne ce cadeau pour te présenter mes excuses face à mon inertie de ces dernières années, dit-elle.

   Elle sortit une boite rouge et me l'a tandis. Je l'ouvris délicatement ayant peur de la casser, à l'intérieur se trouvait un magnifique bracelet d'argent qui était gravée de mon prénom.

- Il est magnifique, merci maman, dis-je la voix pleine d'émotion.

- Garde le sur toi, tu penseras à moi et je te manquerais moins, fit-elle en me prenant dans les bras une dernière fois. Je dois partir maintenant, à bientôt ma chérie. Bon anniversaire Louis et merci pour tout ce que tu fais pour elle, dit-elle en se retournant pour partir.

   Une fois sa voiture disparue de mon champ de vision, je me tournai vers Louis qui m'aida à mettre mon bracelet.

- Je m'attendais à voir tout le monde sauf elle. Je suis très contente qu'elle soit venue me voir, je suis soulagée de voir qu'elle ne m'en veut pas, dis-je.

- On ne peut pas en dire autant de ton père apparemment, dit-il lorsque nous rentrons pour finir de nous préparer.

- J'ai arrêté de me soucier de lui depuis bien longtemps, s'il veut rester coincé dans le passé, qu'il le fasse. Mais je ne veux pas qu'il m'emmerde parce que je fais des choix qui ne lui plaisent pas. Maintenant, que ma vie commence enfin à ressembler à ce que désirait depuis longtemps, je ne vais pas lui laisser me la gâcher, dis-je en me retournant vers Louis.

- Tu as bien raison. Tu n'es responsable en rien dans toute cette histoire, tu as juste voulu sortir la tête de l'eau et tu as réussi. Maintenant que nous sommes ensemble pour de bon avec des projets plein la tête, puis-je embrasser comme il se doit ma dulcinée, avant que tout le monde arrive et que je te perde de vue pour le reste de la soirée ? fit-il en se rapprochant de moi.

- Bien évidemment, dis-je en l'embrassant tendrement.

   Revoir ma mère m'a énormément soulagée. Il en aura fallu du temps pour que tous rentrent dans l'ordre, maintenant, je peux complètement lâcher prise et profiter de ma nouvelle vie avec l'homme que j'aime.


𝓪̀ 𝓼𝓾𝓲𝓿𝓻𝓮...

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Début : Jeudi 26 août 2021

Fin : Jeudi 26 août 2021

Posté le :

EJW

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