𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑

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FLORA

Cela doit bien faire au moins dix minutes que l'on se regarde dans le blanc des yeux, il n'a toujours rien dit. Les larmes qui coulent sur ses joues parlent pour lui. Malgré cela, comment a-t-il pu tromper Joyce?! Je croyais qu'elle était tout pour lui. J'entreprends une approche pour tenter d'éclaircir la situation...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'était qui cette fille ? Raconte-moi, murmurai-je pour ne pas le brusquer.

- Je l'ai embrassé, mais... il passe sa main dans ses cheveux et essuie ses larmes avec le revers de sa manche. Je ne l'ai pas repoussé tout de suite, j'ai même rendu le baiser... J'ai aimé l'embrasser et depuis, je n'arrive pas à la faire sortir de mon esprit.

- Raph, il faut le dire à Joyce, tu ne pourras pas la cacher éternellement, si elle l'apprend par quelqu'un d'autre que toi, ça pourrait tout empirer, émis-je.

- Non Flora ! Je ne peux pas faire ça ! Il faut que tu m'aides à le lui cacher ! dit-il en me tournant vers moi.

- Espèce d'imbécile ! Je ne vais pas mentir à Joyce et encore moins lui cacher ta connerie ! Tu l'as trompé, alors il faut que tu assumes tes responsabilités, criai-je.

   Je sortis de la voiture en colère tout en claquant la portière, Raphaël baisse la vitre et me crie;

- Nan, mais tu crois aller où comme ça !

- Je retourne m'amuser ! criai-je en retour.

- Non Flora, je te l'interdis !

   Le problème avec moi, c'est que plus tu me dis de ne pas faire quelque chose, plus j'ai envie de le faire. On ne m'impose pas les choses, c'est moi qui décide.

- Je n'ai aucun ordre à recevoir de ta part, je t'écouterais quand tu auras parlé à Joyce !

- Très bien, tu connais le chemin si tu veux rentrer, il ferme la fenêtre, démarre la voiture et part.

   Je retourne devant la maison de Beverly, la fête bat encore son plein, mais je me résigne et m'assois sous le porche. Je ne crois pas que cela soit une bonne idée. Imaginez une fille sur le palier de la porte voulant être convaincante en vous disant : tu ne vas pas me croire, mais je viens de me disputer avec mon cousin et je me suis barrée. Le problème, c'est que je ne connais pas le chemin du retour ! J'aimerais savoir si je peux rentrer chez toi parce qu'actuellement j'ai super froid dehors. Fait chier...

   Bon avant ça, est-ce que Raphaël va le dire à Joyce ? Nan, il ne va pas oser... Je fais quoi ? Je lui annonce moi-même ? Où on fait genre il s'est rien passé, comme ça tout le monde fera genre de rien et on empirera la situation.

   Je commençais à taper un message à Joyce voulant lui expliquer les faits, mais je me suis une fois de plus résolue. C'est vrai, personne ne voudrait apprendre qu'on la trompe par message...

   Est-ce que je devrais l'appeler ? J'ai commencé à chercher le nom de Joyce dans mes contacts, son nom apparaît sur mon écran... J'hésite, est-ce vraiment une bonne idée ?

- Ne me dis pas que tu envoies un message à ton copain qui vient de partir en voiture ? Je risque d'être jaloux sinon, dit une voix masculine que je ne connais que trop bien, Caleb.

   Je regarde par-dessus mon épaule et lui répond.

- Ce n'est pas mon copain, mais mon abruti de cousin. D'ailleurs, depuis quand tu m'espionnes ? ricanai-je.

- Je ne t'espionne pas, je viens fumer, dit-il en portant sa cigarette dans la bouche.

- Je ne savais pas que tu fumais, tu baisses dans mon estime Anderson.

- Je ne fume que très rarement, comme là parce que l'on est en soirée, t'en veux ? me demanda-t-il.

- Nan merci... dis-je sans le regarder plus absorbé par le nom de Joyce de mes contacts.

   Il rigole de ma réponse et vient s'asseoir à mes côtés sur les marches du perron.

- C'est qui Joyce ? me demanda-t-il.

   Je n'avais pas remarqué qu'il s'était penché vers moi pour regarder mon téléphone. J'éteint l'écran de celui-ci puis range mon téléphone dans ma poche, puis je fixe Caleb dans les yeux.

- Une amie, répliquai-je. Je vais y aller, je dois rentrer et parler à mon cousin, merci pour la soirée, dis-je.

   Je me lève et entre dans la barre de recherche de mon téléphone mon adresse, il m'annonce quarante-cinq minutes de marche, bon si il faisait jour et chaud pourquoi pas, mais il fait nuit et froid. À tout moment, je tombe sur un taré qui me kidnappe.

- Attends, je vais te ramener, je n'ai pas envie qu'il t'arrive un truc, me fît Caleb.

- Ça se trouve, c'est toi le psychopathe qui va m'enlever.

   Il esquissa un sourire tout en écrasant sa cigarette et me dit de le suivre jusqu'à sa voiture.

Je monte dans une voiture noire avec des sièges en cuir, qui est froids sous ma peau.

- Si je te ramène, aurai-je le droit à un bisou ? me demande Caleb.

- Hum peut-être, si tu es sage... répondis-je, puis il s'engage sur la route avec un sourire en coin.

- Tu es en état de conduire au moins ? m'inquiètai-je.

- Oui, je n'ai bu qu'un verre, répondit Caleb.

- J'ai combien de doigts alors ? lui dis-je pour rigoler en lui montrant 2 doigts.

- Je ne sais pas, peut-être six, me dit-il avec un sourire.

Je commençai alors à mettre ma main sur la poignée de portes et il reprit ;

- D'accord deux, je me rassis puis il conduit pour me ramener chez moi où Raph devait m'attendre.

   Une fois arrivé, on commence à sortir de la voiture, je le remercie et commence à partir, il m'attrape le poignet et m'attire contre lui.

- Ai-je le droit à mon bisou maintenant que sa majesté est arrivée à bon port ? me dit-il.

   Je m'approche de lui et me mets sur la pointe des pieds pour poser mes lèvres sur ses joues. Je le vis alors rougir, c'est mignon.

   Depuis notre moment intime dans le placard, je me suis remise en question, je ne parvenais pas à mettre un mot sur ce que je ressentais, je crois que je suis en train de tomber amoureuse de Caleb Anderson.

- Merci de m'avoir ramené Caleb, dis-je en me détachant de lui.

   Je marche jusqu'à la grande porte contre la brise tiède du mois de novembre, je me retourne, il me regarde intensément et je le regarde aussi, mon cœur bat la chamade. Je souris et finis par rentrer dans le hall.

   Bon allons-y, il faut que je parle à Raphaël avant que tout ne parte en éclat, comme quoi les relations à distance ne marchent pas toujours. Je monte mes trois étages et arrive devant la porte de notre appartement prêt à en découdre.


𝓪̀ 𝓼𝓾𝓲𝓿𝓻𝓮...

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Début : Mercredi 17 avril 2019

Fin : Vendredi 19 avril 2019

Posté le :

EJW

RESET FEELINGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant