Chapitre 3

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Xue Lan était assis autour d'une immense table en bois sombre et imposante. Il prit une seconde tasse de thé et la sirota en évitant les regards dégoutants qui semblaient le parcourir de toute part. Peng Jin n'était pas un personnage décrit dans le roman numérique qu'il lisait dans sa vie d'avant. Il ne connaissait rien de ce vieil homme au regard pervers, mais son instinct lui disait de négocier avec prudence. Malgré son malaise, il s'efforça donc de rester assis et de sourire quand il le devait. Son objectif était clair : ne pas se mettre cet homme à dos pour vivre une vie calme et sans problème jusqu'à ce qu'il atteigne la majorité et puisse voler de ses propres ailes.

-"Vous êtes donc le second fils de la famille Xue. Que me vaut la charmante visite de ce beau jeune homme dans cette contrée si lointaine ? demanda le chef du village avec un ton se voulant innocent et légèrement enjôleur.

- Ce jeune cultivateur a été envoyé par le maître Xue pour se repentir et pratiquer afin de ne plus entacher le nom de l'illustre famille Xue. répondit simplement Xue Lan en essayant de faire abstraction de la chair de poule naissante sur son avant-bras.

- Oh, je vois, je vois. Vous êtes donc un enfant rebelle. Ah, la fougue de la jeunesse. Votre père a bien fait de vous envoyer ici. Un si beau garçon doit savoir être élégant et distingué.

- Je remercie le maître Peng de m'accueillir dans son village. Je saurais rendre votre faveur. dit-il en camouflant une grimace de dégoût.

- Hm, c'est bien. Que dirais-tu de commencer ton remboursement dès ce soir ?"déclara-t-il finalement avec un sourire dégoulinant de perversion.

Xue Lan manqua de s'étouffer avec son thé. Cet homme, était-il complètement fou ? Il avait bien compris ce que Peng Jin voulait de lui, mais il ne s'attendait pas à ce que ce vieux pervers lui demande de manière si direct. Comment pouvait-il croire un seul instant que Xue Lan était intéressé par ce genre de choses obscènes, surtout avec un tel homme ?! Il faillit l'insulter, mais se retint juste à temps de lui couper les parties intimes avec son épée. Il ne voulait pas salir Yueliang avec le sang de ce fumier. Il posa donc doucement sa tasse et dut prendre quelques secondes pour ajuster son expression afin de ne pas trahir sa colère et son dégoût. Il sourit et reprit la parole d'une voix posée et douce :

-"Que voulez-vous dire par là maître Peng ? Ce jeune cultivateur ne comprend pas le sens de vos paroles. osa-t-il demandé pour voir jusqu'où ce pervers irait.

- Oh, je vois. Vous ne devez pas au courant de ce genre de paiement au vu de vos nobles origines. Voyez-vous, dans les terres à la limite de la frontière démoniaque, c'est une pratique très courante. Un jeune maître immaculé comme vous ne doit pas être adepte de ce genre de coutume, j'imagine. Ce n'est pas un problème. Je peux vous apprendre." expliqua-t-il sans aucune gêne.

Xue Lan se souvint que, dans le roman, il était fait mention de cette "coutume" plus qu'immorale. Cela avait d'ailleurs donné lieu à une des scènes de sexe des plus passionnante entre le personnage principal et une de ses concubines. Payer "en nature" était quelque chose de tout à fait normal pour la frontière. Cela expliquait la présence de l'enfant qu'il avait vu juste avant. Il devait être un "paiement", offert par ses parents pour payer des dettes ou quelque chose du genre. En maudissant l'auteur de ce fichu bouquin, Xue Lan réprima une envie de vomir. Il ne pouvait pas faire cela ! Il avait encore sa dignité et il n'était pas prêt à la laisser tomber, surtout pour cet homme ! Si cela avait été avec un bel homme, il aurait serré les dents, mais là, il ne pouvait tout simplement pas s'y résoudre. Il serra sa tasse pour contenir sa colère et releva un sourcil nerveusement.

-"Je vous remercie pour votre sollicitude, mais je vais devoir décliner votre offre. N'y a-t-il pas d'autres moyens de vous rembourser ?

- Malheureusement, vous allez vivre à mes dépens pendant au minimum quatre années avant d'avoir atteint votre majorité. Avez-vous les moyens de me payer autrement dans votre situation ? répondit-il avec un air faussement désolé. Si vous êtes sage, je vous traiterez de la plus douce des manières."

A l'encontre du Destin [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant