Drice - D'ombres et de lumières [PARTIE II]

37. Changement de plan

Tout en parlant, il avait enroulé son bras autour de ma taille et passa la main le long de mon dos... Descendant beaucoup plus bas que ce qu'il n'aurait dû.

Je lui jetai un regard noir et le repoussai.

- Tu n'es pas mon style, laisse tomber.

- Benji, ta copine me semble particulièrement coincée ! se vexa-t-il.

- C'est bon, Fred. Fout-lui un peu la paix, répondit le brun en arborant un air amusé.

Les souvenirs de la nuit passée avec Jon au Firenights me revinrent en tête... Benjamin m'avait l'air sympathique. En même temps je ne le connaissais pas. Je n'avais vraiment pas envie de revivre la gêne ressentie ce jour-là, quand je m'étais retrouvée dans la même chambre que mon petit copain et ses amis...

- Ecoute, Benji... Ce soir ça risque de ne pas être possible, expliquai-je après un temps de réflexion. Tu n'as qu'à me passer ton num et je t'appellerai demain...

- Sérieusement ? Fred voulait seulement rigoler, tu sais ?

- Je n'en doute pas mais je préfère qu'on se trouve un moment juste à deux... mentis-je avec un battement de cils. Profite de cette soirée avec tes potes, je suis crevée de toute façon.

- Bon. Ok, accepta-t-il avec un visage abattu. Passe-moi ton tel, je te fais un appel en absence...

Après avoir recueilli ses coordonnées, je m'étais précipitée au dehors. 

Il n'y avait plus grand monde ce qui rendait les lieux encore plus sinistres. J'espérais pouvoir appeler un taxi qui ne mettrait pas une heure à arriver. Mon téléphone en main, je cherchais un point de repère ou un numéro de rue à indiquer mais il était difficile de se repérer dans un quartier en construction.

Merde, et en plus je n'avais pas de réseau !

***

Un scooter s'arrêta non loin de moi. 

Son conducteur enleva son casque et me le tendit.

J'observai Drice sans savoir si le fait d'accepter son aide serait vu comme une marque de faiblesse. 

L'espace d'un instant je failli refuser l'offre mais son air accablé me fit changer d'avis.

Sans rien dire, j'enfourchai la selle du véhicule et pris place derrière lui. Il dû sentir que je me tenais moins franchement que l'autre soir parce qu'il roula beaucoup plus prudemment. Secrètement, j'espérais qu'il me reconduirait chez lui mais c'est au pied d'une habitation beaucoup plus familière qu'il me déposa.

Il reprit son casque et s'apprêta à repartir.

- Je te souhaite une bonne nuit, Charlie.

- Attends...

- Oui. Qu'y a-t-il ?

- Je ne pensais pas que... Tu me reconduirais jusqu'ici.

- C'est bien ici que tu habites, non ?

- Oui mais... Je ne pensais pas rentrer seule ! Tu n'as pas envie de monter ?

- Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée... 

- Mes parents ne sont pas là cette semaine, précisai-je. Je n'ai vraiment pas envie de passer encore une nuit seule. Ou peut-être que tu avais autre-chose de prévu ?

- Non. Soupira-t-il. Je n'avais rien de prévus mais...

Il coupa le moteur de son scoot et retira son casque.

- Bon. Très bien, Charlie... Je suppose que ça nous donnera l'occasion de discuter un peu.