L'amour des Sens Tome 2 (Terminée)

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Il n'a pas changé, son visage est toujours impassible. Même lorsque nos regards se croisent, il n'a aucune réaction. Tout devient flou, en un instant, je retourne au moment où ma vie s'est brisée. Comment peut-on imaginer à quel point, notre relation est passée du couple de l'année à des sentiments de dégoût et de colère. Lui, qui me promettait la lune, lui, qui parlait de futur avant même que je me projette dans cette relation. J'avais cru à son amour, cru à sa sincérité mais il a fallut un premier obstacle pour qu'il me quitte d'une façon horrible. J'aurai même voulu qu'il soit l'un de ses hommes qui envoient un message de rupture. Parce qu'au moins je n'aurai pas vu toute cet écoeurement dans ses yeux.

Je venais à peine de sortir de l'hôpital, lorsqu'il m'a rejoint chez Mme Murphy, une collègue de ma mère. Elle a été la seul à accepter ma présence avant que ma grand-mère se décide à venir nous voir.
Le bras en écharpe, espérant que ces médicaments anti-douleur calme ma profonde tristesse. Une détresse que je n'avais pas réussi à camoufler lorsque James a frappé à la porte. Allongé sur le lit de la chambre d'ami, je suis heureuse de le revoir enfin.

- James.

Il s'approche de moi, en gardant une certaine distance. A ce moment-là, j'avais vraiment cru qu'il avait peur de me faire mal. Pourtant j'aurai voulu qu'il me prenne dans ses bras. Qu'il accepte les larmes et la tristesse et qu'il estompe toute cette douleur.

- Hayley. J'ai besoin de te parler.

La distance entre nos deux corps, son visage froid et le ton de sa voix on refroidit tout désir de retrouvaille. Lui qui avait été silencieux depuis cette fameuse nuit. Il n'était pas venu me voir à l'hôpital, ne répondait ni à mes appels ni à mes messages. Mais je ne ressentais aucune colère, j'imaginais ce que j'aurai ressenti à sa place. Je pensais qu'il avait peur, peur pour moi et même pire peur de moi.

- Je t'écoute.

- Je ne peux imaginer ce que tu ressens et ce que tu traverses actuellement mais j'ai besoin d'être honnête avec toi. Je pense qu'il est nécessaire pour nous, de s'éloigner un peu. De prendre du recul pour te laisser l'espace nécessaire pour faire ton deuil.

C'est étrange comme ses mots ne sont pas si douloureux, j'aurai peut être pleuré, imploré ou hurlé si je n'étais pas déjà en pleine détresse. Mais je reste silencieuse, stoïque et impassible. J'écoute sans vraiment l'entendre et je le regarde sans vouloir le voir.

- Tu m'entends ?

- Oui.

- Tu comprends qu'avec tout ce qui s'est passée et ce...

- Et quoi ?

- Bah. Avec la mort de cet homme enfin .. tu l'as quand même tué Hayley.

Je n'ai aucune envie de me défendre parce que je suis coupable. J'ai fait ce dont on me reproche et je n'ai aucune énergie pour justifier mes actes.

- James. J'aimerai rester seul.

- Très bien. Je te souhaite un bon rétablissement et j'espère vraiment que ton frère ira mieux.

- Ferme la porte derrière toi s'il te plaît.

- Au revoir Hayley.

Je ne sais pas si c'est toujours la douleur de la perte de mes parents où le fait que James est rompu avec moi mais pendant plus d'une semaine je n'ai pas quitté cette chambre. Entre tristesse et colère, j'avais réellement envie de mourir à mon tour. La seul personne qui me rattachait à la vie, c'était Jacob. Et puis, l'arrivée de ma grand-mère a tout bouleversé. Avec toute sa prestance hautaine, elle a mis un coup de pied dans la fourmilière. Retournant tout sur son passage jusqu'au procès.