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« Viens, souffla une douce voix enchanteresse. Viens avec moi. »
Penchée par-dessus sa silhouette allongée sur un matelas creusé par son poids, la déesse au miroir laissait ses ailes de papillons battre au rythme de la respiration de Kim Seokjin et soufflait des fleurs aux corolles blanchâtres dans sa direction. Chaque pétale rencontrant la peau lisse de son visage alourdissait ses paupières et le faisait sombrer toujours plus profondément dans les bras de la belle Morphée. Il la laissait l'emporter dans les limbes du sommeil et ses bras vinrent encercler son corps lourd dans une étreinte chaleureuse. Puis le visage doux de la déesse se transforma peu à peu pour afficher une moue mauvaise. L'agréable sensation disparut soudainement et de petites aiguilles glacées venant rencontrer son derme fin vinrent la remplacer. Seokjin se sentit étouffé alors que la machiavélique Morphée l'entraînait dans les angoisses abyssales.
Un cri silencieux déformant ses lèvres charnues, le jeune homme se débattit pendant une durée qui lui parut interminable. Combien de temps s'était-il enfoncé dans cette mer poisseuse et obscure ? Cinq minutes ? Cinq heures ? Seokjin l'ignorait. Ses mouvements, oscillant entre une brusquerie colérique et une lenteur désespérée, étaient vains. La déesse aux yeux rieurs refusait de l'abandonner au confort de son matelas. Son rire amusé résonnait dans sa boîte crânienne et l'entraînait toujours plus dans une folie brutale. Ses mains venaient recouvrir ses oreilles pour étouffer le son. Ça ne fonctionnait pas. Les notes se faisaient toujours plus fortes et accentuaient l'agitation de ses os.
Puis plus rien. La sensation de s'enfoncer dans une eau cauchemardesque avait disparu. Le rire de la déesse s'était éteint. Il ne restait plus rien. Seokjin eut l'impression que son corps était traversé d'un épuisement soudain et que l'étreinte glacée de Morphée disparaissait à mesure que ses mouvements se calmaient.
« Amuse-toi bien au pays du joueur de flûte. »
Ce furent les dernières paroles que la déesse des rêves susurra aux creux de son oreille sensible avant qu'elle ne disparaisse dans une danse de papillons colorés et que le corps de Seokjin ne s'effondre telle une lourde masse sur un matelas. Le jeune homme se redressa dans un sursaut. Son épiderme, recouvert d'une fine couche de sueur, avait été parcouru d'une désagréable chair de poule., son buste se soulevait au rythme irrégulier de sa respiration et son cœur battait à toute allure dans sa cage thoracique.