Extrait - Wolf Year

Chapitre 3 : Kalei Montoya

Assise sur mon lit, je joue avec mon téléphone lorsqu'il se met à sonner. Je décroche rapidement.

— Eh, petite sœur !

Je souffle et me laisse tomber sur le dos. Mes yeux sont rivés au plafond. Je demande :

— Qu'est-ce qu'il y a, Lady Trémaine ? Pourquoi diable m'appelles-tu ?

Malaka déteste que je la surnomme comme ça. C'est la méchante dans son dessin animé préféré : Cendrillon. Elle m'a obligée à le regarder tellement de fois que je ne peux même plus entendre les trois fameuses notes de musique de la fée bleue.

Elle reprend, légèrement contrariée :

— Eh ! Je viens d'aider ton amie à réaliser son rêve, tu pourrais être plus gentille !

— Tu m'as plantée dans un trou paumé, prétextant je ne sais quels devoirs !

Ma grande sœur se met à rigoler. Je secoue la tête de droite à gauche, désabusée. Après s'être calmée, elle me dit sérieusement :

— Oh allez, mon petit loup, ne sois pas fâchée. J'avais vraiment des examens. Je reviens pour les prochaines vacances. Promis, si les parents ont encore des plans tordus, je te kidnappe.

Je me redresse avec un certain entrain. Malaka arrive toujours à trouver les bons mots. Quand elle entend mon changement d'émotion, elle reprend :

— La rentrée s'est bien déroulée ?

— Oh, oui ! Je n'ai cassé le nez de personne. C'est une bonne première rentrée.

Mon aînée rigole et j'en profite pour lui dire :

— Au fait, Arley te passe le salut.

Je sens l'attitude de ma sœur se transformer au bout du fil. Elle demande avec empressement :

— Kalei, qu'est-ce que tu fabriques avec cette fille ? Elle n'est même plus au lycée.

Devant la nécessité de tout lui expliquer, je raconte intégralement ma journée. Malaka se fout de moi avant de me dire de faire attention. Elle me souhaite bonne nuit et raccroche.

Le lendemain matin, je suis obligée de prendre mon VTT pour me rendre en cours. Je vais directement au parking à vélo. Je n'ai même pas fait un mouvement que déjà un bras agrippe le mien. Je tourne la tête avec surprise. Mes yeux s'ouvrent grand et je recule de plusieurs pas. Devant moi, j'ai une mini réplique d'une Vampirette de la mode et, bizarrement, je reconnais Alyson.

Je prends la parole :

— Oh, mon Dieu ! Où est mon amie, qu'avez-vous fait d'elle ?

Je ne l'avais jamais vue habillée autrement qu'avec des vieux jeans troués et ses fidèles bottes cloutées depuis le début du lycée. Elle croise les bras sous sa poitrine et rigole :

— C'est ça, marre-toi ! Mais je suis une nouvelle recrue.

— Félicitations ?

— Oui ! C'est génial, ta sœur est une Déesse !

Je lève les yeux au ciel et déjà elle reprend mon biceps. Elle m'entraîne vers nos casiers.

En cours de route, elle se penche à mon oreille :

— Alors, maintenant je fais partie de l'équipe et il est clair que je suis bien en dessous de leur niveau. Il se pourrait donc que j'aie besoin de toi, Kalei.

Je me stoppe au milieu du couloir et me tourne vers mon amie. Je fronce les sourcils.

— Attends, tu n'es pas sérieuse ?