Extrait - Wolf Year

Chapitre 4 : Emmy Wenfield

Quelle n'a pas été ma stupéfaction de découvrir Kalei en pleine chorégraphie ! Clairement, ça en était une. Malaka l'a bien instruite. Je suis surprise. Je ne pensais pas que derrière cette fille se trouvait autant de potentiel. Dans son débardeur noir et son short de sport assorti, mes yeux hésitent à se perdre à nouveau sur ses courbes. Elle est belle. J'aime son côté garçon, ses cheveux cachés, noirs, lisses et courts, dont les pointes caressent son cou. Dire que je suis venue pour aider Alyson. Kalei pourrait vraiment m'épauler si elle l'entraînait. Après tout, elle a l'air de bien connaître nos techniques. Cela dit, à la vitesse à laquelle elle a voulu filer, je doute qu'elle ait envie de prendre part à tout ça.

Je souris en voyant les deux jeunes femmes devant moi et annonce :

— OK, Alyson ! On va commencer par quelques mouvements simples.

Montoya se prête au jeu de bien plus mauvaise grâce. Elle se met en place à ma droite et Alyson à ma gauche. Nous y allons progressivement et je me rends compte de l'ampleur du travail nécessaire pour que la nouvelle recrue puisse se présenter sur le terrain. La meilleure chose que je puisse constater à présent, c'est qu'Alyson est souple. Et ça, c'est vraiment important. Quelques mois ne suffiraient pas à acquérir des années d'entraînement de ce côté-là.

Je me renseigne :

— Qu'est-ce que tu fais comme danse ?

— Du Rockabilly, swing et un peu de breakdance.

— OK ! On va s'arrêter là, vous avez déjà beaucoup travaillé. Quels soirs seras-tu libre pour t'exercer ?

— Tous, je n'ai aucun autre objectif qu'être des vôtres.

Du coin de l'œil, je vois Kalei lever le regard au ciel.

— Super ! Considère que tu as des entraînements tous les jours à partir d'aujourd'hui. Je pourrais venir t'aider trois soirs dans la semaine.

Les yeux d'Alyson se mettent à briller comme une enfant devant le sapin de Noël. Je lui dis avec un sourire :

— Arrête de me regarder comme ça.

Je ramasse mes affaires et m'adresse à Kalei :

— Je suis arrivée en voiture, je vais te ramener.

— Pardon ?

Elle me suit sans tarder dès que je quitte la maison. Rapidement, je me dirige vers ma superbe berline. La jeune femme m'observe et attrape son VTT.

Elle me dit :

— À quoi tu joues ?

— Grimpe, on parlera sur le chemin.

Je lui ouvre la portière après m'être chargée de son vélo et lui fais savoir :

— Alyson tient beaucoup à rejoindre l'équipe. Ça me contrarierait de devoir l'assigner aux distributions de serviettes.

Mes propos attirent Kalei jusqu'à la fenêtre. J'attache ma ceinture en la regardant. Je me demande si elle va oser monter. Une nouvelle fois, je la vois lever les yeux au ciel. Finalement, elle s'assied dans ma voiture. Je souris.

— Oh oui, bien sûr, ça t'ennuierait tellement, souffle-t-elle.

— Évidemment, c'est une belle fille qui trouverait merveilleusement sa place sur le terrain, mais je ne peux pas la laisser faire ça pour l'instant. Aucune des cheers ne voudra l'aider, du moins pas encore. Tu sais qu'elle doit sa position à ta sœur.

— Eh bien, tu n'as qu'à t'en plaindre à elle. Je suis Kalei, moi, pas Malaka.

Elle se tourne soudainement vers moi et annonce :