Chapitre 3

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Pdv ...:

Je me trouve à l'entrée de mon patelin avec mes amis et nous sommes au puits. Je n'écoute pas vraiment ce qu'ils disent. Je ne serais expliqué pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment.

Suite à la victoire écrasante des Allemands et la collaboration de Pétain, les allemands ont défilé dans les rues de Paris mais aussi ils sont dans de nombreuses villes pour surveiller les habitants.
Je suis quelque peu inquiète à ce sujet, beaucoup de personnes disent que les schleux déportent les juifs et même : les tuent ! Donc forcément, je me fait du souci pour mes amis Annie et David.
Même si je ne pense pas qu'ils viennent jusqu'ici, rien n'est impossible. Surtout depuis qu'ils sont en France.

"- Ça va Lucie ? "

Je sursaute légèrement, puis me retourne vers la voix. J'observe cette jeune fille légèrement plus grande que moi. Ses cheveux blonds virevoltent en peu avec le vent et puis ses doux yeux bleus me scrutent attendant une réponse de ma part.

"- Oui Aurore

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"- Oui Aurore... Ça va... Je suis juste un peu inquiète...
- Pourquoi donc ?
- Je ne sais pas trop... Mais j'ai surtout peur qu'ils viennent ici et qu'il arrive du mal à Annie et David...
- Oh, tu t'inquiètes pour ton copain, je vois. "

Elle me lance un regard plein de sous entendu. Je détourne la tête un lui soufflant d'arrêter de se faire des idées.
David est un ami d'enfance. Il est grand, pour ne pas dire géant ! Il a les cheveux bruns et les yeux noisettes.

 Il est grand, pour ne pas dire géant ! Il a les cheveux bruns et les yeux noisettes

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Nos familles se sont toujours très bien entendu, parce que mon père et le sein, M.Assayac, ont fait la première guerre mondiale ensemble. D'ailleurs ils veulent que nous nous marions David et moi. Mais même si j'aime beaucoup David, je suis assez réticente à l'idée qu'on se marie.
C'est un bon ami, très gentil et serviable. Il ferait sans aucun doute un bon mari. Mais je n'éprouve pas de sentiments amoureux envers lui...
Et je pense qu'il est normal de vouloir se marier à un homme dont on est amoureux.
Mais ce qui me gène le plus, c'est qu'après que nos pères nous en ont parlé, David m'a avoué ses sentiments.
Et depuis notre relation est assez... bizarre...

J'essaie de remonter le sceau du puits mais avec mes petits bras je n'y arrive pas. Alors David vient m'aider à le remonter. Je le remercie et il me sourit.

On commence, tous, à rentrer chez nous. Nous rions ensemble.
J'arrive enfin à me détendre et à respirer.

Au loin, je distingue le bruit de sabot. Alors je me retourne et j'aperçois plusieurs étalons.
Je bégaye quelques choses pour que mes amis se retournent.

Plus ils se rapprochent, plus mes craintes se concrétisent. Ils arrivent. Ils sont ici.

Bien évidemment David et Annie commence à paniquer alors Aurore décide de les raccompagner rapidement chez eux.
Rémy nous quitte, aussi, précipitamment nous laissant seul Frida, ma sœur et moi.

Ils passent à côté de nous, sans même nous jetter un regard.
Ils sont six et surtout ils sont armés.
Ça paraît logique mais je crois que ça m'a tétanisé. J'ai peur.

Frida crache une insulte en alsacien, elle qui a tout abandonné pour les fuir les voilà de retour et cette fois ci, à Mamirolle.
On se dépêche de rentrer chez nous pour prévenir mon père.

Ma sœur, Françoise, ouvre la porte et s'exclame en disant que les allemands sont là.
Mon père nous demande de nous calmer et de nous assoir à table.

"- Mes enfants, je comprends votre panique et votre détresse, mais il va falloir si faire et surtout que vous vous calmez. Je le sais. Votre mère et moi le savons, on le sait depuis bien longtemps. Notre maison a été réquisitionné pour qu'ils viennent vivre ici pendant une durée indéterminée. "

Frida se lève et tape ses mains sur la table.

"- Monsieur ! Vous vous ne rendez pas compte ! Ce sont des monstres ! Vous aurez pu refuser, il y a plein de belle maison dans votre village !
- Je comprends votre colère demoiselle Schmidt, mais comprenez aussi qu'ils ne m'ont pas vraiment laisser le choix. Alors même si c'est dur pour vous, par pitié, contrôlez votre colère. "

Je regarde Frida complètement désarmé. Elle laisse tomber ses bras le long de son corps, et elle se rassoit sur la chaise avant de prendre son visage entre ses mains.
Sa respiration est irrégulière, et elle se retient pour ne pas fondre en larme.
Je la prend délicatement dans mes bras, essayant de lui apporter mon soutien. La voir comme cela me fait terriblement mal. Elle a fuis sa tendre et si chère Alsace à cause de l'oppression allemande. Elle a dû abandonner ça famille et même son fiancé. Mais malgré tout, elle reste la plus optimiste et la plus courageuse.  Alors la voir dans cet état... Ça me brise le cœur...

Ma sœur prend Frida par le bras et décide l'accompagner dans sa chambre.

Je jette un rapide coup d'œil à ma mère qui est resté silencieuse. Elle tremble.
Je pars donc l'aider en cuisine tandis que mon père reste dans le salon se tenant la tête entre les mains en plaine réflexion.

J'entends frapper à la porte. C'est bon, ils sont devant ma maison.
Mon père se lève doucement et se positionne devant la porte.
Je remarque que lui aussi tremble.
Le silence pesant et maintenant remplacer par l'insupportable grincement de la porte d'entrée.

Le soldat qui est devant père se tient droit et claque des talons avant d'enfin s'adresser à mon père.

"- Guten Tag, Herr Chevallier. Ich bin Fahrenheit Engel, SS-Rottenführer. Ihr Zuhause wurde für eine unbestimmte Dauer angefordert, wie Sie sicher wissen. Wir sind sechs in allen.
- Ja... Wir haben nur noch drei Zimmer... Aber wenn Sie möchten, können wir die Zimmer möglicherweise neu anordnen... sodass Sie jeweils eines haben können...
- Nein, machen Sie sich diese Mühe nicht, Herr, da ist schon sehr freundlich von Ihrem Weg. "
"-Bonjour Monsieur Chevallier. Je suis Fahrenheit Engel, caporal-chef SS. Votre maison a été réquisitionné pour une durée indéterminée comme vous le savez sûrement déjà. Nous sommes six en tout.
- Oui... Il nous reste plus que trois chambres de libre... Mais si vous voulez, nous pouvons peut-être réorganiser les chambres... pour que vous puissiez en avoir une chacun.
- Non, ne prenez pas cette peine Monsieur, c'est déjà bien aimable de votre part."

Cet allemand se retourne pour parler à ses camarades.

"- Armin und Reiner würden sie zusammen schlafen, und Günter, Lorenz und Horst würden dasselbe tun. "
"- Armin et Reiner, vous dormirez ensemble, et Günter, Lorenz et Horst ferez de même."

L'allemand se retourne de nouveau, pour cette fois faire face à mon père. Il enlève son képi, pendant que moi je l'observe rapidement. Il a de court cheveux noirs et des yeux bleus métalliques perçants. Il se tient droit et impose le respect, mais il a surtout une salle tête de schleu ! Tous les soldats, y compris lui, sont vêtus de l'uniforme des SS, et tous le portent fièrement en mettant en mettant en valeur leur brassard rouge possédant une croix gammée.

"- Ich will ihre Freundlichkeit nicht missbrauchen, aber zeigen Sie uns die Ställe ? "
"- Je ne voudrai pas abuser de votre gentillesse mais vous pourriez nous montrer les écuries ?"

Avec mon niveau d'allemand, je n'ai pas compris un seul mot. Mais j'aperçois mon père acquiescer et se tourner soudainement vers moi.
Mon rythme cardiaque accélère... J'ai bien peur qu'il me demande de les accompagner quelque part ou je ne sais quoi encore... Mais si je me retrouve seul avec eux, je ne pense pas m'en sortir vivante...

Die Akelei [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant