Chapitre 4

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Six heures plus tard, me voilà dehors. J'hésite un instant entre l'envie de rester lire jusqu'à la fermeture, et celle de rentrer regarder Netflix... Une notification m'a annoncé la sortie de la saison trois de Sex Education, alors vous comprenez, j'aimerai m'enfermer et la mater d'une traite. D'un autre côté, je suis en train de lire Le Chant d'Achille et d'après ce qu'on dit la fin est terrible. Je ne voudrais pas verser mes meilleures larmes en public, alors je prends le chemin du retour.

Sur ma ligne, de Monceau à Victor Hugo, je regarde les dernières actualités du BDE. Une soirée d'intégration est annoncée jeudi. J'envoie un rapide screenshot de la publication à ma voisine de conférence, Coraline , avec qui j'ai échangé mon numéro. Elle me répond dans la minute : "Enfin quelque chose d'intéressant, compte sur moi !".

Je souris en sortant du métro.

En rentrant dans mon studio, je me rends compte de ma nouvelle vie. Je veux dire, je suis à Paris, je VIS à Paris. J'ai les études que je veux et j'ai fait de belles connaissances en deux jours. Je me laisse aller sur le canapé et allume la télé. En voulant mettre Netflix, je suspends mon geste. Une journaliste annonce qu'une affaire de meurtre qui traîne déjà depuis plusieurs années a trouvé un coupable. Une jeune femme avait été tuée par un malade lors d'une promenade dans les Alpes. Le profil du coupable est alors affiché à l'écran. Un certain Joshua Durnalis, qui avait disparu des radars de la police depuis seize ans. On le voit menotté et entouré, forcé à monter dans un véhicule. Au moment où la caméra zoom sur son visage, il regarde l'objectif avec intensité. Je ne peux supporter cela une seconde de plus et je lance Netflix.

Je me réveille en sursaut, allongée sur mon canapé, j'ai du m'assoupir car mon portable m'annonce quatre heures du matin. J'éteins la télé et me dirige vers mon lit, je n'ai même pas la force de me changer et m'écrouler. Cette nuit-là, je rêve d'Oscar, je m'imagine aller à la fac avec lui, seulement il m'annonce qu'il ne veut pas passer du temps avec une provinciale comme moi. Alors, lui et sa copine se moquent de moi, l'air de me dire "tu croyais vraiment pouvoir devenir amie avec nous ?" Sous leur rire démoniaque mon réveil sonne.

Aujourd'hui, c'est deux heures de TD qui m'attendent, de 9h à 11h. Sans grande conviction je me prépare et sors à la rencontre du bruit parisien. 

La ligne d'AryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant