Chapitre 7 : passage

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Il faisait froid.

Glacial même.

Et sombre.

De la haute voûte rocheuses glissaient quelques stalactites aux reflets noirâtres, semblant menacer les passants éventuels.

Rompant le silence, régulier et monotone, le bruit des gouttes tombant sur le sol, formant de larges flaques où l'obscurité restait captive.

Il était étendu face contre terre, immobile, l'eau venant imbiber peu à peu ses vêtements.

Dans un ahanement, Flowey sortit difficilement du sol, ouvrant de grands yeux en le voyant ainsi.

Flowey = HEY ! Meurs pas ! Faut pas que tu meurs !! J'ai besoin de toi !

Il se mit à pleurer plaintivement.

Flowey = Je veux pas rester tout seul ici... S'il te plaît... Me laisse pas, je sais même pas où je suis...

Sanglotant, il se mit à le secouer en tremblant nerveusement.

Sur le sol, Phantom finit par gémir faiblement, ouvrant les yeux.

Se redressant brusquement, Flowey essuya rapidement ses larmes.

Flowey = Ah bah c'est pas trop tôt !! Je peux savoir ce qui t'as pris, hein ?! Espèce de tête vide sans cervelle !!

Phantom se redressa en se frottant le crâne, observant la plante d'un air sombre.

Flowey = Me regarde pas comme ça ! C'est ta faute tout ça !!

Il haussa les épaules et se releva, secouant sa cape en silence tandis que la fleur vociférait, agitant furieusement ses pétales.

Flowey = Mais quelle idée de se jeter dans le vide comme ça !! Encore une fois tes bêtises vont nous mettre dans la mouise jusqu'au cou !! Imbécile ! Stupide squelette !! Sac d'os égoïste !! A cause de toi tout va s'effondrer et on va crever ici ! Pire ! On va disparaitre, oubliés, effacés ! Comme si nous n'avions jamais existés !

Derrière lui, Phantom le regardait d'un air blasé, sa main imitant une bouche qui caquette avant de venir le ramasser pour le poser dans le creux de sa capuche sans écouter ses cris de protestation.

Il leva la main, faisant apparaître son trident, celui-ci éclairant faiblement les alentours d'une sinistre lueur rouge.

Flowey se tût, frissonnant.

Derrière eux l'eau tombait dans le vide inlassablement, sans un bruit, celui-ci étant comme effacé de la réalité, inexistant.

Devant eux la vaste caverne s'ouvrait, gueule béante et sombre, au fond invisible.

Peut-être même n'y avait-il pas de fond ?

Flowey = Où sommes-nous ? Où m'as-tu emmené ?

Il ne répondit pas, se contentant de lever son trident et d'avancer dans l'obscurité, seul le bruit de ses pas clapotant dans les flaques perçant le silence.

Flowey, recroquevillé dans la capuche, se mit à ronchonner.

Flowey = Pourquoi tu m'emmènes ? J'ai jamais demandé à être ici d'abord, je m'en fiche de votre petite gue-guerre orgueilleuse à tous les deux ! J'aurais pu m'en sortir tout seul !

Phantom esquissa un petit sourire ironique, traçant quelques signes dans les airs. La plante ouvrit la bouche comme pour protester, puis détourna la tête d'un air boudeur, croisant les feuilles tels des bras en bougonnant.

Flowey = J'ai trop bon cœur...

Phantom soupira, levant les yeux au ciel.

Longtemps il marcha ainsi dans le silence de la grotte, le trident éclairant son chemin de sa lueur rouge, la fleur boudant dans sa capuche, silencieux et concentré.

Soudain il s'arrêta.

Devant lui se dressait une haute paroi.

Sombre et lisse.

Le fond de la caverne.

Il existait donc bien finalement...

Flowey releva la tête, contemplant la paroi sur toute sa longueur.

Flowey = Et maintenant ?...

Sans répondre, le squelette s'approcha de la paroi, venant la tapoter par endroit comme cherchant un point précis.

Flowey = Tu vas pas me dire qu'il y a un passage secret ou un truc du genre ?... C'est dans les films ces trucs-là.

Il finit par se redresser, appuyant sa paume sur la paroi et se téléporta de l'autre côté.

C'était une pièce.
Plutôt petite et sombre.

L'atmosphère en était pesante et désagréable comme s'il s'y était passé des choses innommables...

Il n'y avait pas de porte, pas de fenêtre, aucune ouverture pouvant renouveler l'air vicié de l'endroit.

Ils étaient enfermés.

Ça et là gisaient des débris en tout genre, bout de verre, de métal, bout d'autres choses aussi...

Et des machines.
Plusieurs.

Et le silence.

Encore et toujours.

Le silence accompagnant chacun de ses pas, chacun de ses gestes, chacune de ses pensées.

Et, brisant le silence, le petit couinement plaintif d'une plante effrayée.

Flowey = C'est quoi cet endroit ? Ce n'est pas l'ancien labo... Je croyais que tout avait été détruit et puis... Je n'ai jamais vu cette salle...

Sans un mot le squelette se dirigea vers l'une des machines, appuyant sur quelques boutons.

Un sourd grondement résonna longuement dans la pièce.

La fleur se recroquevilla davantage si c'était possible, tremblant comme une feuille.

Flowey = Attend, attend, attend... T'es en train de faire quoi là ?!!!

Il esquissa quelques signes, tirant sur un levier.

Flowey = Attend... QUOI ?!?

Un coup sourd.

Un grand flash de lumière.

Puis plus rien.

La pièce était vide, comme s'ils n'avaient jamais été là.

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