Prologue

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Les rayons du soleil qui passent à travers le rideau me réveillent doucement. C'est l'automne. Mon corps est lourd, j'ai la gorge sèche. J'ai l'impression d'avoir dormi un siècle. Je m'extirpe de mon lit avec difficulté, les muscles de mes jambes me faisant atrocement mal. Je réfléchis. La veille, j'ai couru lors du marathon régional des lycées. Aujourd'hui, je n'ai pas cours, on est samedi. 

Je regarde par la fenêtre pour voir si la voiture de ma mère est toujours là ou si elle est déjà au travail. Les rayons du soleil me transpercent le crâne et je détourne aussitôt la tête. Lentement, j'essaye d'entrevoir le jardin. La voiture est là, étrangement crasseuse, on dirait même que les pneux sont crevés... Je regarde le réveil sur ma table de nuit, 9H54. Elle devrait être partie depuis 2h00 au moins...

Je descends les escaliers du mieux que je peux et parcours toutes les pièces de la maison à la recherche de trace de vie. Ni ma mère, ni mon père, ni mes frères...

Je sens mon pouls s'accélérer. Mes mains deviennent moites. La panique me gagne. Mais il faut que je me calme, je prends une grande inspiration et enfile une veste et des chaussures pour sortir sur le pallier.

L'air frais de l'automne m'agresse le visage et un coup de vent fait voler mes cheveux. J'appelle ma mère et mes frères en criant leurs prénoms dans le grand jardin qui entoure ma maison. J'en fais 4 fois le tour. Seul un chien errant me regarde de ses yeux tristes et vitreux. Je marche jusqu'au portail puis le franchit.

Le chien ne bouge pas. Il me regarde toujours, puis tourne le regard vers la rue.

Je me tourne alors dans la même direction et c'est là que je découvre la rue que j'ai traversée tellement de fois. D'abord, lorsque mes parents m'emmenaient à l'école maternelle du village, puis lorsque que Paul, le plus jeune de mes deux frères m'accompagnait à l'école primaire, puis lorsque mes amis et moi, allions d'un pas enjoué au collège, et enfin lorsque moi, Louise, marchais, traînarde, jusqu'au lycée.

La rue en question était délabrée, comme si... Comme si personne, jusqu'à moi n'y avait mit les pieds depuis 50 ans... Je pose mon regard sur le sol, sur lequel des feuilles brunies par l'automne glissent à cause du vent. Je peux voir à plusieurs endroits des enseignes fracassée sur le béton, leurs magasins complètement vides de mouvements.

Presque tout est cassé, abandonné. On dirait qu'un ouragan est passé là, et qu'il a tout emporté sur son passage. Il ne reste rien. Juste moi. Et les rayons du Soleil.

~Sunae~

Juste moi. Et les rayons du soleil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant