9h30. Je me lève péniblement, enfile mes vieux chaussons et commence a descendre les escaliers. Les courbatures du marathon me font marcher comme un pantin.
"Ah enfin debout, Usain Bolt ! J'ai mangé ta brioche tu m'en voudra pas !" Balance Paul.
Pas d'humeur à répondre. Je lui envoie un coup dans l'épaule et me fait un café avant d'aller m'affaler devant la télé.
"Au fait, où sont les parents ?
-... j'en sais pas plus que toi. Ça fait 3 jours que je les cherche."
Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il raconte ? Je me lève. Je me dirige vers la cuisine. Je m'arrête dans un hoquet de surprise.
Assise à la table, une jeune fille aux cheveux longs, le teint translucide, les joues creuses, un corps squelettique, me regarde, l'air fatigué."Ça fait 3 jours que je les cherche..."répète-t-elle.
Soudain la cuisine devient sombre, poussiéreuse, délabrée, abandonnée de toute trace de vie. J'ai si froid...
J'ai du mal à respirer. Tout m'échappe. Où est Paul ? Où sont mes parents ?!
Une douleur me lance dans la main.
Je baisse le regard. Je découvre avec stupeur que celle ci a disparu... Puis mes pieds, mes jambes, tout s'efface...J'ai mal dans tout le bras maintenant... c'est insoutenable. Je me met à hurler, à m'agiter dans tout les sens. Je ne veux pas disparaître aussi !
Puis ma tête cogne quelque chose qui grince. J'ouvre les yeux, l'un après l'autre. Je reprends mon souffle. Je suis étalée sur le parquet de la vielle maison aux herbes folles. C'était un cauchemar. Enfin presque. Puisque je suis toujours seule...
Je tends l'oreille. Aucun bruit. Seulement des oiseaux et le bruit du léger vent dans les arbres. Mes assaillants ont du partir, du moins je l'espère....
Mon bras est tout raide. Je ne sens plus ma main... une flaque de sang s'est formée autour de mon membre. Je tremble de froid. Mes vêtements sont trempés. La pluie a du passer par des trous dans la maison pendant la nuit.
"Merde.. !"
J'ai perdu beaucoup trop de sang.. Et pour ne rien arranger je crois que je me suis endormie sur mon bras...
J'arrache un morceau de mes vêtements pour me fabriquer une sorte de garrot. La plaie est infectée, j'appuie de ma main droite sur celle de gauche avec le tissu afin de stopper les saignements, tout en essayant de faire abstraction de la douleur.Je suis affamée. Encore et toujours...
J'ouvre une conserve avec une pierre qui se trouvait dans mon sac. L'odeur qui arrive à mes mes narines me fait hoqueter de dégoût. Je me penche sur le côté et vomit tout ce que j'ai. C'est à dire rien. La bille et l'acide me brûlent la gorge et la trachée. Mon estomac hurle de famine. Des vertiges me prennent. Je dois m'en aller. Je ne peux pas rester ici.Je fais un pas sur le sol grinçant et ce que je vois me stoppe dans ma lancée. Juste à mes pieds, un petit rang de coccinelles passe lentement sans faire attention à mes baskets qui leur coupent la route. Elles me font oublier un instant mon estomac.
Dans le mur à ma gauche, il y a une énorme ouverture. C'est par là que la pluie est passée cette nuit. La lumière du jour y passe, m'éblouit et me fait mal au crâne. Si violemment que je tombe à genoux et saisit ma tête de ma main droite. Une plainte de douleur s'échappe de ma gorge.
Je me tourne dos à l'ouverture pour éviter la lumière. Il y a une autre pièce en face de moi, étonnement lumineuse. C'est étrange...
Malgré la douleur je me relève en plissant les yeux et serrant les dents, et m'avance dans sa direction pour franchir la porte.
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Juste moi. Et les rayons du soleil.
Aventura2177. Ou du moins la dernière fois que Louise vit sa famille, c'était le 8 Octobre 2177. Mais un matin censé être banal, elle se réveille avec l'étrange sensation d'être totalement seule au monde... Où sont-ils tous partis ? L'ont-ils abandonnée...