J'avance lentement dans ce désastre, je suis perdue. Je ne comprends pas. Mon sang se glace, j'ai du mal à respirer.
C'est alors que des bribes de souvenirs me reviennent. Le gouvernement, il est instable... Les élections ont mal tournées, et elles seront renouvelées dans quelques jours. Il y a eu un débat hier soir à la télé. Papa était hors de lui. Je ne parviens pas à me souvenir pourquoi.
Je creuse dans mes souvenirs mais tout est flou, brumeux.
Mes mains sont glacées. Je les rassembles pour les réchauffer. C'est alors que je vois une petite cicatrice, toute ronde, à la naissance de mon poignet. Je regarde de plus près, elle n'a pas l'air récente. Qu'est ce que c'est que ça...?
La peur me prends. Des larmes ont coulées le long de mes joues sans que je m'en rende compte. J'ai peur. Tellement peur. Peut être n'est-ce qu'un vulgaire canular ? Je sais très bien que non, au fond de moi, jamais mes parents n'auraient organisé une chose pareille, pas leur genre, pas du tout. Alors quoi...?
Peut être que je ne suis pas toute seule, je n'ai pas encore bien cherché... Je cours tant bien que mal chez moi prendre quelques affaires.
J'ouvre mon vieux placard en bois à la volée, en sort presque tous les vêtements bien empilés et empoigne mon collant de course, celui pour les compétitions. Je saute dedans et enlève mon haut de pyjama. J'enfile un pull et un sweat noir à capuche ainsi que mes vielles baskets.
Je sors sur le pallier où le chien semble m'attendre. Je vais retourner courir. Mais cette fois ce n'est plus un marathon. Ou peut être que si. Une course contre la solitude.Je m'avance dans la fameuse rue, appréhendant ce que je vais découvrir.
Et je m'élance dans ma course.________________________________________________________________
Cela faire presque trois heures que je cherche... Rien, aucune trace de vie...
"Ohé ! Y a quelqu'un ?! Montrez vous !"
Seul le vent me répond. J'ai fouillé la moitié de la ville et tout ce que j'ai rencontré, ce sont des morceaux d'immeubles écrasés par terre.
Je marche dans les débris, essoufflée par ma course, au bord du désespoir.
C'est alors que mon pied butte dans quelque chose de dur et métallique.
Je baisse les yeux et soulève la branche qui cache l'objet. Un cadavre.
Mais pas un cadavre humain, non, un cadavre... de robot. A moitié détruit, rouillé, il gît au sol. Je ne comprends pas. Tout est si étrange.
La nuit commence à tomber, je me recule alors, puis me retourne et regarde autour de moi.
Le silence me donne des frissons. Mon imagination déforme les ombres sur les murs.
Mon sang ne fait qu'un tour et je cours jusque chez moi.Je suis exténuée. J'ai couru toute la journée, malgré mes muscles engourdis, en vain. En arrivant au portail de mon jardin, j'entends un bruit. Comme si on avait toussé... Je me retourne vivement dans cette direction mais n'aperçois rien.
"Qui est là...?!"
C'était un bruit humain. Sûrement sorti de mon imagination...
Je ferme le portail à clefs et m'enferme chez moi. Soudain je suis prise d'un spasme et je cours aux toilettes pour recracher le contenu de mon estomac.
L'acide me brûle la gorge. Mon corps est si faible... j'ai l'impression de rien avoir avalé depuis une éternité. Je ne me souviens plus de ce qu'on a mangé hier.Mon corps ne se décide pas à bouger et je m'assoupis sur le carrelage de la salle de bain.
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Je me réveille en sursaut, le carrelage froid contre la joue. Mon estomac gronde à m'en faire mal.
Il faut que je mange.
Sunae~
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Juste moi. Et les rayons du soleil.
Adventure2177. Ou du moins la dernière fois que Louise vit sa famille, c'était le 8 Octobre 2177. Mais un matin censé être banal, elle se réveille avec l'étrange sensation d'être totalement seule au monde... Où sont-ils tous partis ? L'ont-ils abandonnée...