Chapitre n°11 - La carte et les mots

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CHAPITRE N°11 - La carte et les mots

        Trois semaines. Voilà trois semaines que Drago s'inquiétait pour sa belle. Et son état, tant à lui qu'à elle, empirait au fil des jours. En trois semaine, sa peau avait pris des teintes grisâtres, ses yeux chocolat n'avaient de chocolat que le nom, ses cheveux avaient perdu leur éclat... Et surtout, son sourire avait disparu. Vingt-et-un jour. Rien. Personne n'avait réussi à lui décrocher un sourire, ou même un trésaillement de lèvres. Elle ne dormait plus : des cernes lui bouffaient le visage, et des poches se formaient sous ses prunelles. Elle ne mangeait plus : elle picorait un peu à midi, mais sans plus. Le résultat était sans équivoque. Hermione, déjà pas bien grasse, avait perdue presque six kilos. Sa concentration en cours était plus basse que jamais, au point que sa professeure de métamorphose fut contrainte de lui mettre une heure de retenue. Ses notes étaient en chute libre. Elle ne prenait plus ses cours. Ne travaillait plus. Ne lisait plus. Ne parlait plus. Tout ce qui faisait de Hermione Hermione avait disparu. Envolé. Parti en fumée. Il ne restait plus qu'une carcasse vide, qui survivait. Car la rouge et or ne vivait plus : elle survivait tant bien que mal au maux qui l'assaillait. Personne ne comprenait d'où venait son mal. Ils étaient heureux pourtant. Elle était heureuse. Rayonnante. Si elle ne l'avait pas été, jamais il ne serait parvenu à lancer un patronus corporel - en forme de lion qui plus est -. Il n'y comprenait rien, tout comme Ginny et Blaise. La pauvre rouquine se sentait coupable. De quoi, personne ne le savait, mais elle se sentait coupable. Blaise lui, la calmait tant bien que mal, alors que lui même se faisait du soucis pour la préfète-en-chef... Mais aussi pour son meilleur ami. 

        Depuis ce fameux cours sur le patronus, Drago était dans la lune, dans le mauvais sens du terme. Il était aggressif, renfermé, violent avec son entourage, mais jamais avec elle. Il ne mangeait ni ne dormait plus non plus, et cela se voyait. Pas autant que sur son homologue, mais cela ne passait inaperçu non plus. Depuis trois semaines, il se torturait les méninges, à revivre chacun de ses souvenirs, à tenter de récupérer un indice, quel qu'il soit, dans son passé. Il cherchait une piste, n'importe quoi, un signe, qui aurait pu expliquer la transformation de son ange. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était qu'il aurait beau chercher dans ses souvenirs, il ne trouverait rien : il courait après une chimère. Quelque chose cependant lui disait que la clef se trouvait dans le courrier. Quoi, il ne savait pas, mais il était persuadé que la réponse se trouvait dans le courrier. 

        C'est en suivant cette idée qu'il entra dans la chambre d'Hermione, pendant que cette dernière était absente, et fouilla. Très classe comme attitude Drago vraiment ! Fouiller dans les affaires de celle que tu aimes ! C'est pour son bien. Pour le sien... Ou le tient ? Alors qu'il remit une couverture sur le lit, il souffla.

"- Les deux...."

Quelque chose accrocha soudain son regard. Sous l'oreillet. Une carte bleue pastel. Il la prit et l'ouvrit... Il s'écroula au sol, le souffle coupé. Chaque parcelle de sa peau le piquait, comme si un millier d'araignées le parcouraient. Mais le pire n'était pas cela. Venant de Merlin seul sait où, un sentiment de souffrance morale et psychique le prit, en même temps qu'une sensation étrange... Comme s'il se sentait sale. Quelques secondes plus tard, une douleur horrible naquit au creux de sa poitrine, lui comprimant le coeur, l'étouffant. Une vague d'effroie déferla sur lui sans aucune raison... Avec une irrépressible envie de mettre fin à ses jours. Il suffisait d'ouvrir la fenêtre et de sauter. Ou bien de prendre sa baguette. Il connaissait les formules. Un interdit, pour aller vite. Un inventé, pour mourir à petit feu. Oui il était certain. Sa vie n'était qu'un labyrinthe de souffrance, et la seule sortie était la mort. Comme il l'avait lu dans un livre moldu*, pour sortir de ce labyrinthe, il allait mourir, vite et d'un coup. Il tendit la main vers sa baguette.... Il était presque....

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant