Risible rancœur - L.HS ENHYPEN

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Cela fait quelques années maintenant que je viens le voir tous les jour à 15 h 25.

Il ne me répond toujours pas.

Il ne m'écoute peut-être même pas.

Mais une chose est sûre, je n'ai jamais cessé de lui raconter mes journées depuis que l'incident est arrivé.

Il était un peu ma thérapie.

Après l'accident, j'étais dans l'incapacité de prononcé la moindre phrase. Mais en allant le voir tout était naturel. Je retrouvais ma voix, les mots, il me soignait.

Qu'en était-il pour lui ?

Savait-il que j'étais là depuis tout ce temps ? 

Les infirmières m'assuraient que oui.

Pourquoi son corps ne s'en remettait pas ?

Pourtant, je priais tous les soirs pour lui.

Je voulais juste qu'il prononce mon prénom. Ce n'était pas nécessaire qu'il me réponde.

 Je voulais juste voir son petit doigt bouger. Où sentir son cœur battre un peu plus fort ?

Je voulais le sentir revivre auprès de moi.

Je voulais passer mes nuits à le contempler.

Et remettre toute cette histoire à plus tard. Je voulais juste que l'on soit heureux.

Plus les jours passaient moins je sentais mon cœur s'attendre à quelque chose qui n'arrivera pas.

L'espoir se dissipait tandis que mon cœur développait un sentiment qui m'était inconnu.

Tout ce que j'avais toujours voulu lui dire où lui faire ressentir n'était plus des souvenir. Alors que rien n'était réglé.

Comme s'il ne, c'était jamais rien passé au fond.

Je le regardais comme je regardais un tableau que j'appréciais peu.

C'était si méchant. Comment le cœur humain était il capable de changer d'avis si rapidement.

La colère l'emportait sur mon cœur. Comme quoi l'humain a besoin de contact pour garder des liens fort avec les autres humains. 

C'est sûrement de ce genre de détails dont vient l'invention du langage des signes et j'en passe. 

Enfin...

Je commençais à questionner la vie.

On était jeudi, l'équipe de Hyde va venir prendre des nouvelles de Heeseung dans quelques minutes. Il était temps pour moi de partir.

Je saisis sa main froide et la plaçai juste en face de mon cœur.

- Je suis désolé si ɑujouɾd'hui ce que je te fɑis ɾessentiɾ est difféɾent. Mɑis j'ɑi besoin de toi, Heeseung ɾépond moi je t'en pɾis.




Depuis ce jour-là, je n'étais pas retourné le voir. 

J'avais peur. 

J'avais un sentiment étrange qui me retenait d'aller le voir.


J'avais repris mes études sérieusement, et j'étais plutôt bonne... J'étais loin de Séoul. Et je m'y sentais si bien. Pourtant, Séoul m'appelait chaque soir. Mais une autre partie de moi refusait cet appel.

Kasumi était resté là-bas, car sa petite sœur avait elle aussi décidé de venir s'installer ici.

Je n'avais pas spécialement de nouveaux amis ici.

 J'étais toujours en retrait. 

Et je me tuais le cerveau à travailler sans relâche.

 J'avais cette dalle d'accomplir quelque chose.

 De me changer les idées en permanence. Il fallait que j'adopte un nouveau train de vie. De nouvelles connaissances et des nouveaux endroits à fréquenter. J'avais tout ça. Mais rien n'avançait pour moi.

Une journée banale se déroulait comme celle-ci.

Je me lève tôt le matin, je me prépare et je mange pour aller à l'université.

Une fois, là-bas, je me mets à côté de ce mec avec qui je suis tout le temps en projets, mais à qui j'ai jamais donné mon numéro pour qu'on échange.

Bizarre, mais possible.

Vers 12 h, je m'en vais manger. Je reviens toujours là premier à l'amphi, témoigne assez bien de ma solitude.

Je fais mes cours théoriques de la journée, ils sont souvent au pire moment de la journée... Après. Midi.

Ensuite, je passe à la supérette en face de l'arrêt de bus. Je me prends une boisson en général.

J'attends mon bus.

Arrive à la maison, je range, prépare à manger. Je mange. Je me douche. Et je file dans ma chambre finir la mise en page de mes cours et j'avance dans certains devoirs.

Je mets des années-lumière au téléphone avec Kasumi. C'était sûrement la seule chose qui n'avait pas changé avec mon hygiène.

Et pourtant, je me disais que je n'étais toujours pas satisfaite.

Ce soir-là, c'était étonnement différent.

- Kɑsumi γ ɑ quoi ɑ̀ lɑ télé, t'ɑs 30 secondes pouɾ me donneɾ envie de me leveɾ.

- Aloɾs meuf, tu sɑis bien que je ɾegɑɾde toujouɾs lɑ chɑîne de dessin ɑnimé. Lɑisse-moi voiɾ.

- Le temps pɾesse Kɑ'.

- OK, OK... Donc...

Un long silence s'installe.

- 3, 2...1 Kɑɑɑɑɑsuuuumiiiiiii

- Hiɾɑ.. Mets les infos genɾe lɑ mɑintenɑnt tout de suite.

Kasumi ne jouait jamais avec mon cœur pour aucune raison. Alors c'était naturel pour moi d'exécuter quand elle me disait quelque chose qui paraissait inquiétant.

Une nouvelle secte un meurtre au alentour de Busan ? Qu'est-ce que ça pourrait être.

//FLASH NEWS : ENHYPEN MEMBER WOKE UP AFTER YEARS//

Une vidéo de lui passait en boucle.

Le son avait été coupé et on voyait ses lèvres essayer d'articuler faiblement deux syllabes.

- Hi, Rɑ.

- Aɾɾête çɑ ne peut pɑs êtɾe çɑ.

- T'es lɑ deɾnièɾe chose ɑ̀ lɑquelle son cœuɾ ɑ pensé. Çɑ peut-êtɾe que çɑ.

- Les infiɾmièɾes disɑient qu'il entendɑit tout. Çɑ fɑit bien longtemps que je l'ɑi lɑissé tombeɾ.

- Hiɾɑ.. Çɑ te dit de veniɾ me voiɾ.

- Kɑsumi ne commence pɑs, tu sɑis que j'essɑγe tout pouɾ l'effɑceɾ de mɑ mémoiɾe. D'ɑilleuɾs, meɾci, je vɑis γ penseɾ pendɑnt encoɾe bien des ɑnnées.

- Y ɑ des peɾsonnes qu'on ne peut pɑs oublieɾ Hiɾɑ...

- Bonne nuit Kɑsumi, je vɑis ɑlleɾ doɾmiɾ finɑlement.

Kasumi voulait m'entendre encore quelques minutes. Alors je me suis endormi au téléphone jusqu'au lendemain.

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