Jour 11 : Le vide sous tes pieds

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Las Vegas. Une ville titanesque qui s'étant dans un désert infini. Toutes les nuits, la ville se part de toutes ces couleurs pour attirer les accros de la roulette, des cartes et des paris hippique. Les machines à sous sans quant à eux jamais le bras levé très longtemps. Dans un de ces casinos palace, le Palacium, haut de trois cents mètres, je regarde le paysage artificiel de mon bureau au dernier étage. De l'embonpoint bien installé, le restant de cheveux brun et gras glissant sur un crâne dégarni, l'allure d'un texan avec un téléphone dernier cri plaqué or en poche, je regarde avec avidité les autres palaces alentours. Mon établissement fait a une croissance insolante, je réussi à embaucher à coup de milliers, voir de millions, les meilleurs éléments des autres, moins pour exploiter leurs talents que pour empêcher qu'il l'utilise ailleurs. De ma tour d'ivoire je contemple ma future réussite. L'un des palaces qui me faisaient de l'ombre va bientôt disparaitre dans les limbes de l'histoire. Je lui ai tout pris, ces employés, ces clients, sa dignité.
Je reste à attendre qu'il disparaitre. À 20h précise, quelques explosifs bien placé et le tour est joué. Ce n'est pas moi l'auteur de cette actes, pas indirectement. Les services de la ville ont estimé, après une grande précision de ma part sur le conseil, la falsification des plans de construction, et la présence de divers nuisibles introduit par des petites frappes que j'ai payé une fortune, qu'il était plus judicieux de supprimer ce bâtiment inutile. Il appartenait à une veille femme, aucun risque que ma petite affaire puisse aller loin après cela.
Quelques minutes avant le spectacle, quelqu'un frappe à la porte. J'avais pourtant bien dit de ne pas me déranger.
« Entrez, je lance avec virulence. »

C'est ma secrétaire qui entre, 105F, taille fine et des fesses que j'aimerai déjà toucher. Elle vient vers moi, des dossiers en mains :
« J'ai le bilan des recettes de la journée, et les plans du Golden Rush comme vous me l'avez demandez.
- Et je vous ai demandé aussi de me laisser tranquille jusqu'à 20h15, et cela vous ne l'avez visiblement pas fait.
- Oui, c'est juste que je voulais vous parler de quelques chose monsieur...
- 20h15, maintenant sortez !
- C'est horrible ce que vous avez fait à ce palace, vous l'avez détruit juste pour votre satisfaction.
- Miss Ratchet, ce que vous ne comprenez pas, c'est que quand on a de l'intelligence et le pouvoir, c'est un devoir de les utiliser, mais pour cela il faudrait avoir au moins l'un des deux pour comprendre. Maintenant sortez ! »

Je tape du point sur la table pour interrompre cette conversation. Elle me regarde fixement, moitié peur moitié rage, puis tourne les talons après avoir déposé une pile de dossier sur mon bureau. Elle franchit le pas de la porte quand je lui lance :
« Cela va de soit que j'attends votre lettre de démission demain matin sur mon bureau, et cela va de soit que si vous ne voulez pas vous retrouvez comme ce palace que vous chérissez tant, je vous conseille de ne pas faire vague et de connectez vos deux neurones pour comprendre qu'ici, le chef, c'est moi, et pas vous ! »

Elle ferme la porte fermement, me laissant satisfait mais dubitatif. Je ne sais pas si je trouverai une secrétaire aussi jolie et efficace. Je pense que je la garderai, je la materai avec la peur si ce n'est que cela qui la fait réfléchir. Avec tout cela, j'ai faillit loupé le feu d'artifice. Juste le temps de mettre sur ma chaine hifi "Ainsi parlé Zarathoustra" de Richard Strauss, et les premiers explosions retentissent. En quelques secondes, les centaines d'explosif font le tour du bâtiment, et le fait écraser lamentablement sur le sol. Un nuage de poussière entour alors les décombres, mais ne laissant maintenant que du vide là où se trouvé un casino ignoble. J'applaudis avant de décider de me servir un verre de brandy. C'est à ce moment là que le sol commence à trembler. Les secousses gagnent en intensité, menant à terre ce qui pouvait l'être. Je commence à comprendre qu'il faut que je sorte d'ici. Je me précipite dans le couloir, les secousses sont tellement fortes que je vois les longs murs se tordre. Je sens le sol qui commence à se dérober sous moi, je cours, mais je m'essouffle rapidement et le sol me rattrape et me happe. Je sens tout mon corps s'enfoncer et je n'ai que le temps de m'accrocher à l'armature en métal, la seule chose qui tienne encore debout. Je vois tout autour de moi les murs tomber, les fenêtres se briser, les conduites d'eau éclater, jusqu'aux ascenseurs qui tombent. J'entends des explosions et des cris, je sens surtout le vide s'agrandir de plus en plus sous moi. Les secousses disparaissent peu à peu, et je me retrouve sous le vide, accroché à la vie avec mes mains sur cette poutre métallique. Mes mains fatigues de plus en plus, j'essaye de faire le vide dans ma tête pour ne pas faiblir.
J'entend soudainement un hélicoptère approcher, c'est mon hélicoptère qui vient me sauver. Mes mains faiblissent, du sang commence à couler d'elles. Je sers fort, je dois encore tenir, je vais être sauver. Mes muscles se crispent pendant que ma graisse m'entraine de plus en plus vers le bas. L'hélicoptère arrive enfin avec une personne pendue à une corde. Je vois la personne qui me tend la main, je la reconnais, c'est la propriétaire du casino que j'ai fais détruire. Elle me tend la main, ensanglantée des pieds à la tête, un sourire narquois qui lui fend le visage. Ma force psychologique s'effondre alors, mes muscles lâchent peu à peu, mes mains glissent sur mon propre sang, et ne serrent plus le metal. Mon corps rentre alors en apesanteur, je vois autour de moi le décors qui défile de plus en plus vite, ma tête se tourne alors vers ce ciel sans étoile, qui s'assombri alors d'un coup.

On retrouvera le corps du Paladium dans les débris parmi tant d'autres, le regard d'effroi du secouriste qui n'a pas réussi à l'attraper à temps. La cause de ce tremblement de terre était l'effondrement du casino voisin.

Writober 2021 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant