De la Pénombre au Soleil

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- C'est toi Nielle Lou.....Ben....
- Oui c'est moi, Nielle BENTSA.
- Ah ok, désolé d'avoir écorché ton nom; et l'autre ?
- Si celui-ci est compliqué alors l'autre l'est encore plus, appelez-moi Nielle Bentsa.
- Bien! Alors, on m'a parlé de toi et on m'a dit que tu pourrais nous aider.
- De quoi s'agit-il ?
- Toi et d'autres personnes vous irez compétir face à plusieurs autres écoles et peut-être même pays car c'est dans le cadre de l'Union Africaine.
- Ah bon ! Et c'est quand pour que je puisse réfléchir ?
- Demain.
- QUOI ? Demain ? (J'essayais vraiment de contenir ma stupéfaction de peur de paraître malpolie car mon interlocutrice était bien plus grande que moi.)
- Oui. Ce qu'il y a c'est que le groupe était déjà formé, elles ont même fait les premiers manches. Cependant l'une d'entre elles est malade et le groupe ne doit être composé que de filles et le nombre de participantes se veut fixe du début jusqu'à la fin de la compétition.
- Mais...
- Écoute, tu auras aujourd'hui et demain matin pour te préparer. Si on m'a conseillé de te voir pour ça, c'est que tu en as la capacité, le potentiel quoi !
- (Comme si je ne comprenais pas ce que veut dire dans ce contexte le mot capacité.) Ah!
- Tu passeras à mon bureau rencontrer les autres filles et prendre les questionnaires à bosser.
- Madame, je ne peux pas vous aidez, demain c'est une journée particulière pour moi.
- Oui j'imagine. Écoute, tu assisteras à une première partie puis on ira. Comprends que tout l'honneur de l'école repose sur toi. Donc à tout à l'heure.

Cette dame venait de me mettre, en quelques secondes, hors de moi. Après s'être retournée, je me mis à parler seule:
- Non mais vraiment pour qui elle se prend ?D'un ton énervé.
- Donc comme ça l'une décide d'aller je ne sais où et c'est moi qu'on appelle comme si j'étais la roue de secours ?
- Genre, comme ils n'ont plus le choix, ils se tournent vers moi maintenant ? Donc je suis deuxième choix ? Non mais pour qui se prennent-ils? Et puis qui lui a parlé de moi-même ?
- Elle est tellement égoïste. Cette journée de demain, j'en rêve depuis le début de l'année et je dois laisser tomber juste pour son travail à elle ! Je suis sûr que c'est parce qu'elle va toucher une commission, c'est pour ça.
- Et puis qui va bosser en cette fin d'année ? Ah! Je m'exclamai sur un ton vraiment agacé.

Toutes ces interrogations commencèrent à défiler une par une et remplissèrent mon esprit. Cette dame ne m'avait pas laisser le choix, elle avait pris sa décision sur ma vie pour que je réponde à ses attentes et non les miennes. Deux choses me freinaient véritablement: demain et la peur.
Demain j'allais être présenter devant l'école, j'allais recevoir le prix que j'attendais depuis. Mais il semble qu'avant même de l'avoir reçu je devais aller chercher un autre. En ce qui concerne la peur -la raison fondamentale- j'avais la phobie des compétitions, ce type d'adrénaline n'était pas à mon niveau selon moi. J'avais trop peu confiance en moi pour m'engager dans ce genre de défi. Pour moi, les compétitions étaient pour une catégorie bien particulière d'élites. Je devais me contenter de regarder des films dans lesquelles les compétitions interviennent, être spectatrice mais pas actrice.
Or en outrepassant ces deux éléments cette femme venait de me confronter à ma destinée.
J'étais la plus petite en âge, comme en classe, celle qui avait le plus peur, celle qui avait le moins confiance en elle, celle qui a été la dernière à être avertie. Toutes les circonstances semblaient être réunies pour que ma première compétition soit le plus grand échec de ma vie; seulement, c'était la réalité mais pas la vérité, selon Dieu.