Son amour m'a détruite

2.Fin 2011

Mon coeur s'arrête. Jamais je n'aurais pensé ça de lui, qu'il oserait ouvertement me demander mettre en couple avec lui. Je ne sais même pas quoi répondre, je suis confuse. Je ne m'étais en aucun cas préparé à ce qu'il me pose ce genre de questions. Mon pouls s'accélère, je ne sais pas quoi dire.

-Pardon, m'exclamais-je. Enfin, jveux dire t'es sérieux là ?

- Pourquoi? J'rigole là?

-Non, pas du tout, mais c'est inattendu...

-Mens pas Rickie ! Tu savais qu'on allait finir ensemble...

-Non..., dis-je timidement.

-Quoi "non" ? Y'a pas de non frère !

-Bah non... non, je veux pas sortir avec toi...

- Genre la tu me recale?

-J'ai pas ton temps, si tu veux on reste pote...

-Des potes j'en ai pleins, pas besoins d'en rajouter !!! Bref ciao.

J'ai tellement attendue ce moment, que maintenant que j'y étais confrontée, j'ai préféré fuire. De toute façon la fuite c'est l'une de mes meilleures solution. Je pleur intérieurement et me sens totalement vidée.

Je retourne chez moi avant que ma mère ne rentre et j'appel directement Johana.
Je lui raconte ce qu'il vient de se passer et elle me traite de conne.

-Mais pourquoi t'es conne comme ça Rickie, hein ?!? Ça fait trois ans que tu me casse les couilles avec ton Yaniss, et maintenant qu'il était à porter de main, toi tu le recale. Putain mais tes trop culotté comme meuf, tu t'es trop prise pour Beyoncé ma gueule. Mais redescend frère, t'es que Rickie, comorienne fatigué de seize ans qui vient d'entrer en classe de seconde. Tu te rend pas compte que tu viens de niquer ta seule chance d'avoir Yaniss pour toi... t'es trop bête comme meuf...
T'as pleuré ?

-Non, lui répondis-je la voix enrouée.

-Et ben pleure, et ne viens plus me parler de Yaniss...

-Jte laisse...

-Va s'y, bonne nuit.

Johana a été la première à qui j'ai avoué aimé Yaniss. Elle m'a toujours encouragé à aller vers lui, à lui parler et tout ça. Je l'ai tellement soûlé avec Mon Yaniss que forcément ça lui a mit un coup le fait que je refuse de sortir avec lui.

Aujourd'hui c'est samedi, le premier jour des vacances d'hiver. Neima et Nila m'ont invité à une soirée, mais comme je ne sors pas ni en soirée, ni le soir, j'hésite à leurs dire oui. Il est dans les coups de dix - sept heures lorsque je rentre chez moi accompagné de Neima et Nila.

-Salut les filles, s'exclame ma mère en leurs faisant la bise.

-Bonjour Madame, poursuivent les deux amies en choeur.

Pendant que mes deux amies discutent avec ma madre, moi je fais mes devoirs. Les filles se préparent à partir et tente une dernière de me convaincre de sortir avec elles ce soir.
Ma mère aux premières loges de la conversation, m'incite également à y aller, ayant un mariage au même moment, elle préfère me savoir entourée, que seule à la maison un samedi soir. Je cède sous la répression de ma mère et va me préparer. Neima et Nila viendront me chercher au moment de s'en aller.

Ma mère s'en va à dix-neuf heures et demi, tandis que moi, j'attend impatiemment les filles. C'est la première fois que je vais en soirée dans cette ville. Heureusement que la fête n'est pas loin de chez moi.
J'étais habillé d'un simple legging et un débardeur, j'avais pris soin de m'acheter un Capri - sun étant donné que je ne bois pas d'alcool. À vingt deux heures, nous sommes au centre ville, nous attendons Miya et des amis à cette dernière.
Et avant vingt trois heures, nous sommes en train de danser sous les néons et autre boule à facettes. Il est une heure du matin quand la soirée prend fin suite à une intervention des forces de l'ordre. Alors que mes amies sont déterminés à poursuivre leur soirée, moi je n'ai qu'un intérêt, celui d'aller retrouver mon lit. Nila trouve un ami à elle, d'accord pour me raccompagner en voiture jusque chez moi.
Je monte aux côtés de deux turcs un arabe et un noir.

-C'est quoi ton nom petite ?

-Petite ou quoi ?! Je m'appelle Rickie.

-Petite parceque si t'es la pote à Nila tes forcément plus petite que moi !

-Je m'en fou, elle c'est peu être ta petite mais pas moi.

-Vous parlez mal les filles d'aujourd'hui, s'exclame l'arabe.

-Et va s'y déposez moi chez moi, parceque jvais bêtement me prendre la tête avec vous et j'ai pas spécialement envie.

Les gars ont commencé à me tailler sur ma façon de parler, j'ai pas calculé. Dieu merci j'suis vite arrivé chez moi. Le soir même, j'me connecte sur Fb et poste un statut: Je lève mon verre aux vies bousillés, aux cœurs trépassés, aux larmes arrachées et aux avenirs piétinés. Je lève mon verre aux remords et leur enfer et aux nuits passées sans sommeil.

Au même moment j'reçois un message de Yaniss. J'avais pas spécialement envie de lui parler, mais va tout de même voire ce qu'il me veut.

Yan's: Ah dc mwa on mrecal mé qd c pr sucé d bites de renoi et ketur la t présente sale khemja
Moi: OH MAIS MEC TA UN COUP, VA S'Y VTF !!! T'ES RIEN POUR MOI OK ! J'AI PAS À ME JUSTIFIER JFAIS ENCORE CE QUE JVEUX DE MA VIE !
Yan's: Parle pa av moi sal keh va
Moi: J'ai pas le tps de m'embrouiller sur fb, t'es un rajel ? Porte t'es couilles et viens m'taper, vieux mec va !
Yan's: Crois pa j'vai mdeplacer pr ta gueule
Moi: Bah nique alors !

J'étais en larme dans mon lit, quand sa sonne en bas, je me dit que sa devait être ma mère et va répondre.

-C'est qui ?
-Ouvre ta race !

J'appuie sur le bouton qui permet l'ouverture de la grande porte du bâtiment. J'essuie rapidement mes larmes et sort dans le palier. Yaniss s'assoie à mes côtés.

Je n'ose pas respiré, cela fait une semaine que je ne l'ai pas vu, ni même parler et là, il est si proche de moi et pour tant inaccessible.

-T'as pleuré?

-Pleurer pourquoi ?

-Oh Rickie, avec moi tu fais trop des manières et tu te permet d'autres choses avec des inconnus.

- Quelles choses, nan mais dit, parceque si c'est gars ils avaient pas étaient là, la j'serais peu être dans une autres soirée avec d'autres gars, ou j'sais pas, en train de marché seule la ligne. Toi tu parles, tu parles mais à aucun moment tu réfléchis à ce qui sort de ta bouche en faite.

-Ouais, hessoul, fais juste pas la ouf avec moi Rickie, fais pas la miss avec moi, jte dis juste ça.

- Mais de quelle miss tu m'parles frère ?!? Je m'en bas les couilles de toi cas, t'es rien pour moi, alors arrête de te faire des films!!!

-Toute l'année sur Fb tu fais des subli et la tu veux parler chinois avec moi?!?!

-En faite wallah j'perd mon temps à parler avec toi Yaniss...

Il me prend par le cou et me plaque contre le mur. Je soutiens son regard et m'amuse même à le provoquer.

-Quoi, tu vas me frapper Yaniss ?

-Va s'y casse toi, vieille meuf !

Il me pousse contre le mur et s'en vas en dévalant l'escalier. Je retourne chez moi, me glisse dans mes draps, mais n'arrive pas à fermer l'oeil.

J'aime Yaniss et je l'ai recale...

《Si ton coeur savait m'aimer, il ne me manquerait sûrement pas autant de respect...》