Chapitre 3

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_ Elle est trop belle ta voiture, Papy ! 

_ Eh oui, petite grenouille. Et un jour, elle sera à toi. 

_ Ah bon ? Pourquoi ? 

_ Parce qu'un jour, je serai trop vieux pour la conduire, ou alors je ne serai plus là. 

_ Tu seras où ? 

_ Avec des amis et ta mamie. 

_ Mamie me manque parfois. 

_ Moi aussi. Tu sais que c'est grâce à cette voiture que j'ai rencontré mamie ? 

_ Ah oui ? 

_ Oui. Peut-être que toi aussi, dans plusieurs années, tu feras une belle rencontre grâce à elle. 

_ Bof. On va faire un tour, dis, papy ? 

_ D'accord, ma puce. 

_ C'est moche, une puce. 

_ C'est ce que je dis. 

_ Eh !! 

Je me réveillai difficilement, les yeux tous collés par les larmes. Je les essuyai doucement, à la fois triste et émue de ce souvenir. Une rencontre grâce à la voiture, hein… Je doute que mon grand-père parlait d'une femme bizarre qui avait détruit son cadeau le plus précieux. 

Après un succinct petit déjeuner et une douche bien méritée, j'enfilai ma tenue, doucement. Un tee-shirt à l'effigie de Peter Pan, le Disney, rentré dans jean taille haute. Mes Doc Martins, une veste en jean, mon sac à dos eastpack, et hop c'est partie.

En ne voyant pas ma belle BMW devant ma maison, je soupirai. C'est vrai… Je mis alors mon casque sur les oreilles, lançai ma playlist "chill" et commençai mon trajet. 

Seulement quinze minutes après, j'arrivai enfin au garage. Je fus soulagée d'y voir ma voiture devant, encore accrochée au camion de dépannage. Je rentrai dans le bâtiment quand j'entendis : 

_ Cléo, tu veux prêter quelle voiture à ton amie ? 

_ Je sais pas, elle regarda ce qu'on a. 

Amusée, je demandai, un peu fort pour me faire entendre : 

_ Car j'ai le choix ? 

La blonde sortit d'une pièce, en souriant. Bordel, elle était jolie. Elle portait un bleu de travail, et même comme ça, on voyait ses formes. 

_ Parfois on récupère des voitures qu'on retape, pour le plaisir. Vous voulez que je vous montre ? 

J'hochai la tête, et en la suivant, je la taquinai : 

_ J'ignorais que nous étions amies… 

_ Oh, dit-elle en rougissant légèrement. N'écoutez pas mon oncle. Je ne prétendrai jamais au poste d'amie après avoir défoncé votre voiture. 

Je fis une petite moue sans savoir pourquoi, mais elle poursuivit : 

_ Cela dit, après savoir enfin votre prénom et avoir fini de réparer votre voiture, peut-être que je tenterai. 

Je lui rendis son sourire, sincèrement. Decidemment, cette femme avait vraiment confiance en elle. On arriva sur le côté du garage, où se trouvait un hangar avec plusieurs voitures. 

_ Vous avez le choix entre les quatre de devant. 

Je les regardai, sans trop savoir quoi dire. Je me mis finalement devant une vieille Peugeot 106. 

Tomber amoureuse par accident (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant