Chapitre 15

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J’avais très peur que Patafix ne se souvienne pas de moi après une semaine. C’est pour ça que j’étais encore dehors, devant ce portail, à stresser. Et si finalement, elle n’était pas heureuse avec moi ? Si une autre famille l’avait rencontrée cette semaine et qu’elle s’était montrée beaucoup plus à l’aise avec elle ? Et si finalement…. Je secouai la tête, fatiguée de moi-même. Arrête de stresser autant, tu adoptes un chien, pas un enfant ! Enfin, je me connaissais, j’allais clairement considérer Patafix comme ma fille. Bon, allez, du nerf, Lau ! 

J’avançai, et dès que je fus entrée dans la cour, Patafix se mit à aboyer joyeusement, en sautillant dans sa cage. Un bénévole proche d’elle l’observa, étonné. Visiblement, elle n’était pas souvent comme ça. C’est à ce moment que Cléo arriva. Habillée de la même manière que la dernière fois, elle s’approcha de moi en souriant. 

_ Dès que j’ai entendu Patafix aboyer, j’ai su que vous étiez arrivée. 

Elle avait de petites cernes sous les yeux, et me semblait un peu fatiguée, même si elle était toujours aussi belle. Inquiète, je lui demandai :

_ Vous allez bien ? 

_ Juste fatiguée. Oli était très en forme, hier soir ! Il n’arrêtait pas de venir me voir pour me parler de vous, de votre brownie… J’ai tellement entendu votre nom hier soir que j’ai fini par rêver de vous !

Réalisant ce qu’elle venait de dire, Cléo s’empourpra, et je ne pus m’empêcher de sourire. 

_ Je suis curieuse de savoir ce qu’on faisait, dans ce rêve…

_ Je…. 

Elle était vraiment rouge, malgré sa peau dorée de base, et cela m’amusa beaucoup. La taquiner était vraiment agréable, et ses réactions mignonnes. 

_ Arrêtez de me taquiner, dit-elle finalement en faisant mine de me frapper le bras ! 

_ Vous rêvez toujours, mademoiselle Rossi, jamais je ne n'arrêterais de vous taquiner, voyons… 

Je me mordais la lèvre pour ne pas éclater de rire devant son air boudeur, et elle finit par me demander :

_ Bon, vous êtes venu pour m’embêter ou pour voir Patafix ? 

Les deux. Evidemment, je ne pouvais pas lui dire, et j’étais là principalement pour adopter la jolie chienne. Mais j’avoue que, eh bien, que Cléo soit là et aussi réceptive à mes taquineries, ça me plaisait un peu trop…  

_ Vous n’êtes malheureusement pas la star de la journée, aujourd’hui. Promis, mardi je viendrai au garage seulement pour vous…. et pour ma voiture. 

Elle soupira, un petit sourire au coin de sa lèvre. 

_ Donc vous ne viendrez pas pour moi non plus…

_ Trouvez mon métier et je vous inviterais à boire un café. Là, je ne viendrais que pour vous. 

J’avais dit cette phrase très sérieusement, et Cléo fixa son regard dans le mien un bon moment avant de secouer la tête, et de s’éloigner en direction de la cage où était mon futur bébé. 

Aussitôt la porte ouverte, l'animal me fonça dessus. Debout et appuyée sur mon ventre, elle réclamait des caresses. Après plusieurs léchouilles, je me mis à genoux, et lui fit un câlin. 

_ Olalala, toi aussi tu m'as manqué, Patafix ! Tu vas voir, on va jamais se lâcher… 

Pendant bien dix minutes, je restai là, assise par terre, à jouer avec ma future chienne. Elle était adorable, et toujours aussi chouette. 

_ Bon, déclara soudainement Cléo en souriant ! Je crois qu'on va aller signer les papiers avant la promenade. Raoul, tu peux préparer Patafix ? 

Le jeune homme s'exécuta, et je suivis ma belle bénévole dans le bureau. Dès qu'on fut seule, mes yeux roulèrent sur les formes de son jogging. Cléo devait bien faire dix centimètres de moins que moi, mais elle me surpassait concernant ses attributs… Sa poitrine était bien plus grosse, et ses fesses beaucoup plus attirantes. Mon esprit l'imagina allongée sur le meuble, me dévoilant chaque partie de son corps, et je devins toute rouge automatiquement. Lorsqu'elle se retourna et me vit dans cet état, Cléo fit un pas vers moi, intriguée. 

_ Vous avez chaud, Laura ? 

Ouf, elle n'avait pas remarqué ma session de matage. Je lui souris, et me forçai à baisser mon rythme cardiaque, tout en m'asseyant. Depuis toujours, j'étais plutôt douée pour contrôler mes émotions. Bon, j'avoue, après l'accident avec la mécanicienne, j'étais paniquée et énervée alors j'ai haussé la voix, mais pourtant, ça arrive rarement. Et même si je suis taquine et plutôt sarcastique de base, je ne me laisse jamais surpasser par ce que je ressens, que ce soit de la colère… ou du désir comme maintenant. 

Durant une demie-heure, je remplis des documents et payai, tout en apprenant ce que je devais faire concernant la carte i-cad, si jamais je voyageais, les rendez-vous au véto, le toilettage, l'anti-parasite à prendre souvent, les rappels des vaccins… Heureusement pour moi, le refuge avait préparé un livret avec toutes les informations importantes. Je pouvais ainsi me concentrer sur Cléo plutôt que sur ses paroles. 

Elle était vraiment magnifique, et on voyait la passion qu'elle avait pour son rôle de bénévole lorsqu'elle me parlait. Je ressentais le même enthousiasme qu'elle degageait quand elle m'expliquait son métier de base, ou lorsqu'elle était avec Olivio. Clairement, voir une femme épanouie par ses passions, c'était… sexy… J'étais complètement perdue dans mes pensées perverses lorsqu'elle me tendit un sac. 

_ Qu'est-ce que… ? 

_ Un petit cadeau de la part du refuge pour Patafix. Il y a quelques jouets et quelques friandises. Et son dossier, du coup ! Félicitations, vous venez d'adopter un chien ! 

Je regardai le contenu, étonnée, et souris. J'avais bien fait d'aller dans ce refuge-là. Puis au moment de sortir, la jeune femme me demanda : 

_ Vous avez pensé à prendre un collier ou un harnais ? J'ai oublié de vous en parler la dernière fois… 

Automatiquement, je me grattai la tête, gênée de ne pas avoir pensé à ça. 

_ J'ai pris une laisse comme vous me l'avez conseillé, mais j'ai oublié le harnais… 

Alors que je m'attendais à une remarque, Cléo sourit et sortit de la pièce en passant à côté de moi. Elle me glissa à l'oreille : 

_ Vous me le rendrez dès que vous en achèterez un, ne vous inquiétez pas.   

Je frémis en sentant son souffle près de mon oreille, expirai longuement, et retournai dehors. La chienne m'attendait en remuant la queue. 

_ On va faire une balade pour qu'elle s'habitue à vous un peu plus, et dès qu'on revient, elle monte dans votre voiture ! 

Trop heureuse, j'attrapais la laisse que me tendait Cléo, et on s'éloigna du refuge, toutes les deux avec Patafix, en prenant le même chemin que la dernière fois. 

Tomber amoureuse par accident (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant