Chapitre 18

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Une chronique de L_Graphicapixel

Écrit par : Debora Sylvana

Titre : Au bout du tunnel

Chap: 18

De retour chez lui, Malik ne trouva pas sa femme à la maison. Il s'était maintenant habitué à son absence que ça ne lui disait plus rien. Il ne cessait de repenser à Fridney. Il repensait à la manière dont elle s'assurait qu'il mange avant de partir au boulot ; à la manière dont d'une manière ou d'une autre, elle lui montrait qu'elle était présente pour lui. Hier par exemple, elle l'avait aidé à se déchausser et même installé sur son lit. Elle aurait pu le laisser là-bas dans ce canapé. Mais non, elle a voulu l'aider.

Après être allé jeter un coup d'œil à la cuisine pour voir si elle était, Malik ressortit de là sans avoir trouvé ce qu'il recherchait. Il monta alors dans sa chambre et trouva la jeune femme qui dressait le lit en chantant. Lorsqu'elle se rendit compte de la présence de son patron, elle se tut immédiatement.

– Malik (avec un sourire) : tu ne chantes plus ?

La jeune femme était gênée.

– Fridney (tête baissée) : euh, bonne arrivée, monsieur.
– Malik : merci.

Malik déposa son sac et enleva sa montre qu'il posa sur la table.

– Fridney (en sortant de la pièce) : euh...je vais vous servir votre dîner.
– Malik : Fridney, attend s'il te plaît.

La jeune femme s'arrêta sans se retourner.

– Malik : tu dois sûrement l'avoir remarqué.
– Fridney : vous voulez parler de quoi, monsieur ?
– Malik : de ce que je commence par éprouver pour toi.

Il se rapprocha d'elle et la força tendrement à se retourner pour lui faire face.

– Malik : Fridney, le ciel même m'est témoin que j'ai fait tout mon possible pour que ça n'arrive pas ; mais je ne peux plus continuer par le mentir. Je...je t'aime.
– Fridney : vous ne pouvez pas m'aimez, monsieur. Vous ne devez pas.
– Malik : pourquoi tu dis ça ?
– Fridney : je suis votre employée.
– Malik : je me fous de savoir qui tu es dans cette maison, Fridney. Ce qui importe pour moi c'est la place que tu occupes dans mon cœur.
– Fridney : je ne veux pas d'ennuis, monsieur. Je suis dans cette maison juste pour faire mon travail. Laissez-moi faire ce travail tranquillement.
– Malik : Fridney, je sais que je te plais aussi.
– Fridney (en fuyant son regard) : non, c'est faux.
– Malik : tu sais bien faire ton travail, mais ce qu'il en est du mensonge, ça ne te réussit pas du tout. (Avec un petit sourire) Tu es une très mauvaise menteuse.

Délicatement, de son index, il releva le menton de la jeune femme, qui avait baissé le regard afin de fuir la vérité.

– Malik : regarde-moi Fridney...je t'aime.

Et contre toute attente, il la serra très fortement dans ses bras.
Il savourait cet instant magique lorsqu'un cri d'effroi ce fut entendre. C'était Rania qui venait de les surprendre.
Fridney se dégagea rapidement des bras de son patron.

– Rania : Malik ! C'est donc avec mon employée que tu me trompes ? Astarfoullah !

Malik garda le silence.

– Rania (s'adressant à Fridney) : j'ai eu pitié de toi après que Hana m'ait raconté ton histoire et j'ai voulu t'aider ! Si on m'avait dit que tu viendrais dans cette maison pour coucher avec mon mari, jamais je ne l'aurais cru.
– Fridney : madame, je vous assure que ce n'est pas ce que vous croyez. Je ne couche pas avec Monsieur.
– Rania : ferme-moi rapidement ta grosse gueule, pétasse !
– Malik : tu n'as pas à la traiter de pétasse, Rania.
– Rania : oh ! Je vois. Donc maintenant tu prends sa défense ? Tu prends la défense de ta maîtresse ?

Elle regarda son mari pendant un bon moment, puis s'étant tourné vers Fridney :

– Rania : fais tes affaires et dégage de ma maison, sale traînée !
– Malik : quoi ? Tu ne peux pas faire ça, Rania. Où veux-tu qu'elle aille dans cette nuit ?
– Rania : je m'en fous ! Tout ce que je veux, c'est qu'elle parte !
– Malik : elle n'ira nulle part !
– Rania : quoi ? Répète un peu ce que tu viens de dire, Malik.
– Malik : j'ai dit qu'elle n'ira nulle part !
– Rania : très bien, dans ce cas, c'est mois qui m'en vais.

Rania prit un petit sac dans lequel elle mit quelques uns de ses vêtements puis partit de la maison.
Fridney n'avait pas pu empêcher de laisser ses larmes couler.

– Malik : Fridney, tu n'as pas à pleurer. Elle est en partie responsable de ce qui est entrain d'arriver à notre couple. Qu'elle assume les conséquences de ses actes. A quoi elle s'attendait quand elle faisait des sorties en tout temps avec ses amies pour revenir à des heures tardives ?
– Fridney : tout ce que je voulais, c'était de trouver un travail et aider ma mère. Mais vous...vous venez de tout détruire !

Fridney courut pour aller se réfugier dans sa chambre.

***

Malik était sorti de sa chambre aux environs de cinq heures du matin. Il avait du mal à fermer les yeux de toute la nuit. Alors, il voulut voir Fridney et discuter calmement avec elle, car évidemment, il se sentait responsable de cette situation.
Arrivé devant la porte de Fridney, Malik respira profondément et toqua à la porte. Il n'avait pas eu de réponse.

– Malik : Fridney, s'il te plaît laisse-moi entrer ; il faut vraiment qu'on discute.

Toujours pas de réponse...

– Malik : Fridney, s'il te plaît...

Toujours pas de réponse...

– Malik : Fridney !

C'était toujours silence radio.

– Malik : écoute, euh, je vais rentrer maintenant, d'accord ?

Il saisit la poignée de la porte et la poussa doucement pour entrer. Mais à son grand étonnement, il n'y avait pas de traces de Fridney.

– Malik : Fridney !

Son cœur commença par battre rapidement. Il ouvrit alors le placard et vit qu'il n'y avait plus d'affaires de la jeune femme.
Il comprit alors que Fridney venait de quitter la maison...

***

Assise en face de Hana, Rania ne faisait qu'enchaîner des verres d'alcool.

– Hana : tu devrais aller doucement avec ça.
– Rania : laisse-moi me saouler s'il te plaît Hana. Tu comprends un peu ce que je vis ? Ce connard de Malik a osé me tromper avec cette villageoise !
– Hana : je te comprends ma chérie.
– Rania (en haussant le ton) : non, tu ne comprends rien du tout ! Tu imagines que c'est cette Fridney, cette chose qui s'avère être la maîtresse de mon mari ? Putain !
– Hana : je ne veux pas te vexer mais Rania s'il te plaît arrête de crier comme ça. Tout le monde n'a pas à entendre ce qui se passe dans ton foyer, quand-même !
– Rania : je m'en fous ! Que les gens entendent tout s'ils veulent !
– Hana : je sais que ça te fait mal mais s'il te plaît, essaie de te calmer.
– Rania : je suis désolée, je ne peux pas Hana. J'ai envie de déchiqueter cette connasse de Fridney !
– Hana : vraiment, je n'arrive toujours pas à croire que Fridney ait pu faire ça. Elle paraissait si innocente... Il ne faut vraiment pas juger les gens à leur apparence.

***
Le soleil était au zénith lorsque Fridney arriva dans son village.
Elle arriva à la maison. Maman Agnès et Jemima étaient occupées à apprêter les légumes.

– Maman Agnès (surprise) : Fridney ?
– Fridney : bonjour maman.
– Jemima (étonnée) : tu es déjà de retour ? Euh...je t'apporte de l'eau à boire.
– Maman Agnès : Fridney, que s'est-il passé ?
– Fridney : je pensais que je trouverai mon bonheur de l'autre côté mais je m'étais trompée, maman. On dirait que je ne fais que me tromper dans ma petite vie. Je suis misérable !
– Maman Agnès : arrête de dire des conneries pareilles.
– Jemima : tiens, bois un peu d'eau.

Elle reçut le gobelet des mains de son amie puis se désaltéra.

– Fridney : excusez-moi beaucoup, mais je veux être seule pendant un bon moment.

Maman Agnès et Jemima la regardèrent se diriger vers sa chambre à coucher avec une marche nonchalante.

Au bout du tunnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant