𝒆́𝒑𝒊𝒔𝒐𝒅𝒆 𝟕. "this smile, again"

137 19 27
                                    

J'attire délicatement son visage jusqu'au mien, jusqu'à ce que nos lèvres ne soient séparés que de si peu de centimètre qu'on croirait presque déjà s'embrasser

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

J'attire délicatement son visage jusqu'au mien, jusqu'à ce que nos lèvres ne soient séparés que de si peu de centimètre qu'on croirait presque déjà s'embrasser. Drew sourit légèrement, je ne le vois pas, mais je le sais, puis ferme cet infime espace entre nous juste après avoir vu mon sourire. C'est baiser doux, et léger. Juste deux bouches l'une contre l'autre, ni plus ni moins. Mais c'est un baiser apaisant, parce que j'ai l'impression qu'il m'enlève tout. Ce baiser m'enlève les tremblements dus au froid, les pensées intrusives... Mes bras se resserrent légèrement autour de son cou, puis nous nous écartons, loin du cliché du manque d'air, et simplement les joues teintées de rouge, disons.

— T'es assez spéciale, me souffle alors Drew en souriant.

— Pardon ?

Il remet une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille, en souriant. Comme tout le temps.

— J'ai jamais embrassé une fille sur un coup de tête comme ça, je pensais que c'était une action réservée aux autres gars, moi.

— J'ai jamais fait ça non plus. T'es ma première fois, Drew.

— Quelle chance, mademoiselle, il s'écarte de moi pour mimer une révérence, puis me reprend dans ses bras en souriant. On devrait sortir de l'eau, déjà qu'on a rien pour se sécher... On va tomber malade, c'est sûr, rigole-t-il.

Je hoche simplement la tête, puis il s'écarte pour prendre Boby dans ses bras comme un bébé. Je l'entends lui parler, et je trouve ça adorable.

— Bah oui mon beau, maintenant que t'es tout mouillé, tu vas aller te rouler dans le sable... Mais eh, je te lave avant de dormir...

Je rigole légèrement, avant de me rendre compte que oui, il fait froid. Je grelotte si fort que mes dents claquent entre-elles. J'essore alors mon débardeur, bêtement. L'enlever ne serait pas plus simple ? Mon pull me réchaufferait plus rapidement. Je jette un rapide coup d'œil a Drew : il essaye d'empêcher son chien de se rouler sur le sable, en jouant avec lui. Je m'empresse d'enlever mon haut et enfile mon sweat. Lorsque je me retourne rapidement vers eux, comme pris en flagrant délit, ils tournent la tête. Oui oui, je parle bien de Drew et de son chien.

— Je vous ai vu hein ! M'écrié-je.

— Nous aussi, on t'a vu !

Comme pour appuyer ce que Drew vient de dire, Boby aboie. Je leurs souris, et je me rends compte, qu'actuellement ça fait des années que je n'ai pas souri de cette façon, et que surtout, visiblement, ces deux-là ont réussit à me faire sourire bien plus que tout le reste. Et ce que j'aimerais retenir, c'est que, même si ça parait logique, c'est qu'il ne m'a pas fait pleurer, et ça, ça me fait du bien. Je pensais ne plus avoir beaucoup de larmes, même si physiquement, c'est impossible.

— Eh vous ! Cri alors une voix rauque.

Drew et moi, nous retournons, mais évidemment, nous ne voyons pas grand-chose d'autre que la lumière d'une lampe torche.

— Oh merde, soupire alors Drew en attrapant ses vêtements, mon jean et mon chocolat chaud -sûrement froid, maintenant- que j'avais totalement oublié.

— Y a quoi ?

— Tu sais pas que rester sur une plage de nuit, c'est interdit ? Rigole-t-il nerveusement.

— Euh non ?

Il m'attrape le poignet et renifle, avant d'embrasser tendrement mon front et de dire : "tu cours vite ?"

— Pas vraiment, surtout pas sur du sable, dis-je nerveusement.

Je vois du coin de l'œil s'approcher de plus en plus de nous, et mon cœur bat si vite, que j'ai l'impression qu'il pourrait exploser, et mon cerveau s'embrouille.

— On devrait pas courir du coup ? Questionné-je doucement.

Automatiquement, Drew se réveille et me tire dans sa course, Boby derrière nous. Le sable nous fait rapidement perdre haleine, et les cris de garde de nuit s'estompent et sont surtout couverts par nos rires et les aboiements. Rapidement, nous nous retrouvons donc à moitié nus dans les rues du centre-ville. Les gens nous regardent absolument comme si nous étions de vrais timbrés, mais c'est le cas de toute façon. Je ne sais pas quelle heure il est, puisque je n'ai pas mon portable sur moi, mais je suppose qu'il n'est pas loin de deux heures, maintenant.

Essoufflés, nous nous arrêtons sur un petit parking vide, le sourire aux lèvres, le front humide.

— C'était chaud, souffle Drew.

C'est fou comme il sourit tout le temps, c'est vrai, il sourit encore.

Encore, et encore. Et au fond de moi, je sais qu'au plus profond de mon être, j'ai espoir de le revoir, ce sourire.

𝐎𝐍𝐄 𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓 𝐒𝐓𝐀𝐍𝐃 - mini sérieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant