« Le boulot est fait Alaïa. » dit la voix masculine à travers le combiné.
« C'est très bien Ismael. J'ai une autre requête à te demander. Un peu plus légère cette fois. J'ai besoin d'information sur une femme. Elle était à la société hier avec Lazzaro. Je peux simplement te la décrire et te donner l'accès aux caméras de surveillance.» dis-je à l'homme qui travaillait pour moi.
Il fut efficace. Plus rapide que ce que je pensais.
Elle s'appelait Carmen. Elle avait l'âge de Lazzaro. Ils avaient fréquenté la même école plus jeune puis elle avait vécu à Mexico un moment avant de revenir en Italie puis de repartir à nouveau. Une famille relativement aisée, des études d'architectures dans l'une des meilleures écoles du pays. Elle travaille aujourd'hui au côté de son père et de sa mère dans l'agence familiale. Une femme au passé lisse et au présent sans accroche.Je me levai de mon bureau et me rapprochai des fenêtres pour observer la vue. Je sentais mon cœur s'alourdir depuis quelques jours mais face aux Moretti je gardais la tête haut et peignais un sourire sur mes lèvres pour ne rien laisser transparaître.
J'avais l'impression de me retrouver au beau milieu d'une jungle et de devoir m'en sortir au milieu d'animaux sauvages qui sauteraient sur chaque occasion pour me dévorer.Je ne me sentais pas à ma place. Plus que jamais, je ressentis ce besoin de partir, de retrouver le familier. Ma mère me manquait profondément. C'était elle ma maison, mon vraie chez moi et puisqu'elle n'était plus là, je n'avais nulle par où aller. Ma propre maison ne me ferait pas me sentir à ma place.
Une larme roula le long de ma joue. Une larme que je m'empressais d'essuyer de peur qu'elle ne me trahisse car n'importe qui pouvait entrer à l'instant.
Je jetai un coup d'œil à l'emploi du temps de Lazzaro sur l'ordinateur. Il venait de terminer sa journée. J'attrapai rapidement ma veste sur le porte manteau et pris les escaliers lorsque les portes de l'ascenseur se refermèrent sur lui.
Je pris le volant à sa suite et le suivi discrètement à travers la ville. J'avais la gorge nouée. Je ne savais pas ce que je cherchais. Un sanglot s'échappa de ma gorge lorsque je le vis au loin rejoindre Carmen. Ils s'embrassèrent sur le trottoir. De rage, je donnais un coup à mon volant. J'eus l'impression que le monde s'effondrait un peu plus autour de moi. Je ne sus que faire. Je dus puiser en moi pour me maintenir dans l'habitacle.
J'avais l'impression d'étouffer une rage qui ne demandait qu'à exploser.À la maison, le visage rouge et les yeux gonflés par les larmes je descendis au sous-sol et me défoulais sur le sac de frappe autant que je le pouvais. Mes mains étaient douloureuses. Je ravalais les insultes qui me passaient par la tête.
Épuisée, je me postais devant cette porte accroupie contre le mur.
Avec surprise, ma combinaison fut la bonne cette fois. Après tant de recherches, tant d'essais...
Le lourd battant s'ouvrît sur une pièce sombre.
Le souffle court, je m'avançais dans la pièce dont la lumière s'alluma suite à mon mouvement.
Là, je trouvais ce que je ne m'attendais pas à trouver. Des photos de chez ma mère.« Non... » lâchai-je dans un souffle en ouvrant une enveloppe contenant la preuve que Lazzaro était lié à son meurtre. À quel point ? Je ne le savais pas encore.
La nausée me fit me plié vers le sol. Le peu que j'avais avalé depuis ce matin se déversa sur le sol.
Une crise de toux me secoua. Je me sentis misérable, plus bas que terre.
L'air me manquait presque.
Je ressentais une cage se former autour de moi et menacer de se refermer.Au bout de longue minute, comme une automate, je nettoyai le sol, replaçai ce que j'avais trouvé à leur place.
Après une douche qui dura plus d'une heure, le souffle tremblant, je m'allongeai sur mon lit face à la terrasse. Les portes étaient ouvertes et laissaient l'air frais s'infiltrer dans la pièce.
La patience était l'une des qualités que j'admirais le plus chez les autres... j'avais toujours cru en manquer et pourtant, ces derniers jours me prouvaient le contraire.« Finalement tu es plus forte que ce que tu ne le penses Alaïa » me murmurai-je à moi-même.
À côté de moi reposait les papiers que j'avais fait signer à mon très cher mari sans qu'il ne s'en rende compte. Il me léguait la société dans son entièreté. Un coup d'œil de l'équipe juridique de la société et j'étais foutue. J'avais donc bloqué son avocat à Berlin, un premier barrage qui me laissait un peu de leste pour un temps...
Je gagnais quelques jours, tout au plus une semaine.De l'autre côté de ma tête, se trouvait mon arme. Nettoyée, brillante sous la lumière.
Lorsque j'entendis la voiture dans l'allée sur les graviers, je rangeai le tout sous le matelas de ma chambre.
Je le vis à l'entrée, voir son visage me donna le sentiment qu'on m'étranglait.
Je peignais un sourire sur mes lèvres. Sourire qu'il me rendit. Il s'approcha de moi et posa ses lèvres sur les miennes.« Journée chargée ?
- Oui, je pensais ne pas finir ce soir. »
Il retira la veste de son costume tandis que je lui tournais le dos pour lui servir son café. Mes mains tremblaient.
C'est alors que je le sentis dans mon dos. Il se colla à moi, glissa ses mains sur mon ventre tandis que l'autre remontait sous ma robe.
Je me figeai.« Tu sens bon... » me souffla t'il contre mon cou.
Pourquoi est-ce qu'il faisait ça ? Pourquoi me toucher maintenant ? Je me sentais sale sous ses mains désormais.
Je me détachais de lui, allai poser ce que j'avais dans les mains sur la table.« Qu'est ce que t'as Alaïa ? »
Mince... il fronçait les sourcils. Je le rassurai avec un sourire, l'embrassai à mon tour pour ne rien laisser paraître. Je sentais ses muscles tendus sous mes mains. Sans attendre, il me retourna contre la table et remonta ma robe. Ma poitrine se soulevait et s'abaissait rapidement. Il me prit par les cheveux tandis que sa main se glissait contre la peau de ma poitrine. Il me caressa en me gardant contre lui.
Je le haïssais.
Tandis que dans ma tête, la colère s'envenimait et me faisait serrer les dents, au niveau de mon corps qui agissait comme s'il ne m'appartenait plus, il écarta ma culotte et pris possession de mon corps. Je le laissais faire, aller et venir en moi. Mon ventre s'électrisa sous ses gestes.
Il me bloqua contre la table pendant de longues minutes. Je me demandais s'il pensait à elle tout ce temps pendant qu'il me faisait l'amour, s'il pensait à tout le mal qu'il me ferait pour prendre son plaisir de mon corps.Il respirait contre mes cheveux, un gémissement rauque s'échappa de ses lèvres puis il me souleva et me posa sur la table, cette fois face à lui, avant de glisser son sexe contre l'entrée du mien. Avec surprise, je compris qu'il cherchait mon regard. Ses yeux sombres... quand il captura les miens, il s'enfonça en moi à nouveau sans me lâcher une seconde. Mon cœur battait la chamade.
Il me serrait si fort. Je sentais ses doigts dans ma chair et sa force s'immiscer dans mon intimité pour prendre possession de moi comme pour me déposséder du peu qu'il me restait.
Nos corps s'agitaient, réchauffées par les rayons du soleil couchant d'un début de soirée qui passaient à travers les baies vitrées.
Le tableau que nous formions aurait pu évoquer la passion et l'amour mais il ne traduisait en réalité que la trahison et la fin.
J'observais son visage, et lui le mien. Lorsque nous nous retrouvions ainsi, nous nous disions des paroles silencieuses auparavant. Aujourd'hui l'un et l'autre essayait de déchiffrer ce qu'il se passait, ce qu'il se disait au creux de l'autre.« Embrasses-moi Alaïa.»
Mon cœur se déchirait. Une larme se forma au coin de mon œil. Il le vit, il s'empara de mes lèvres presque avec violence. Après de longues minutes, alors que mon corps était emporté par une vague de je ne sais quoi, il jouit en moi, me garda contre lui de longue minute en me transportant sur le canapé. Les pensées sous silence, les émotions dans une boîte, j'écoutais son cœur battre sous mon oreille en étant allongée sur son torse.
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Qu'en pensez-vous ?
Alaïa se met un peu en mode survit et agit comme une automate à certains moments.Que pensez-vous qu'il va se passer ?
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La Promise (1er jet)
ActionAlaïa revient pour la première fois en Italie après l'avoir quitté avec sa mère depuis des années. Là-bas elle y retrouve des pans de son enfance, la famille de son père qui fait partie d'une des plus grande organisation criminelle d'Italie et fait...