NDA - Fin et analyse

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Wow... c'est déjà fini T-T

J'ai beaucoup aimé écrire cette histoire, elle est très importante pour moi, et pas seulement parce qu'elle a été celle dont j'ai le plus travaillé l'écriture. Les thèmes abordés sont très difficiles, mais pour moi, il fallait en parler, tenter de comprendre pour ensuite montrer que non, rien n'était jamais perdu. Il n'y a jamais de bonnes raisons pour en finir, les deux protagonistes illustrent ça très bien : alors même qu'ils veulent en finir, ils ne comprennent pas pourquoi l'autre veut mourir, et ils essaient de le raisonner.

Sauf qu'on peut pas raisonner des sentiments, c'est stupide. C'est pour ça qu'à la place, ils décident de se donner une semaine supplémentaire. Et ils finissent par comprendre qu'un rien peut tout faire basculer. On peut toujours remonter, surtout quand on est arrivé au plus bas. C'est difficile, certes, mais il ne faut jamais rien lâcher. J'imagine bien que c'est difficile à entendre, à admettre, mais le fait est là : quand on veut, on peut. Il faut jamais perdre espoir, et comme nous l'a dit J-Hope : « gardez le sourire ». Croyez-moi, c'est la chose la plus précieuse que vous ayez <3


Petit mot, maintenant, concernant l'écriture de cette histoire (je me suis fait mon meilleur délire jpp, j'avais jamais autant enchaîné les figures de style que dans les deux premiers chapitres de cette histoire). ^^

Taehyung a une façon de parler très lyrique voire poétique. J'ai fait exprès de passer les moments de sa narration sur mon logiciel de correction pour supprimer toutes les répétitions et tous les verbes ternes (être, avoir et faire). Ça donne à son expression un côté littéraire, recherché, mais avant tout un côté lisse : il cherche à entrer dans un moule, à correspondre à des normes. En bref, il essaie de se fondre dans la masse. Ça reflète son caractère timide, il veut simplement suivre le mouvement et être heureux. Il ne cherche pas à se démarquer, il veut plaire aux autres, leur convenir.

La preuve ? Beaucoup de figures de style vont être citées ci-dessous. Or, les figures de style, elles affectent essentiellement la forme de la phrase. Taehyung narre l'histoire de la façon qu'on s'attend à voir l'histoire être narrée, cependant la beauté de ses mots reste trop surfacique. Il est dans le paraître.

Ainsi, sans compter les figures basiques comme la métaphore ou la comparaison, on peut relever dans les passages de son point de vue :

- des zeugmes (« La valise avec laquelle il voyageait était remplie de photos et de regrets », « C'était sa lampe et son destin qu'il tenait d'une poigne de fer »)

- des alexandrins blancs (« Une larme coula, une larme de verre », « Et la tombe avançait, et la mort approchait », « Alors le temps passait, mais son chagrin restait », « Plutôt que se maudire, il préférait mourir », « Les regards se croisèrent, ils gardaient le silence. / Rien ne se révélait dans leurs yeux ombragés. / Taehyung leva la tête aux cieux déchaînés :/ que lui fallait-il faire et que répondre à ça ?/ Il voulait dire non, quand ses lèvres s'ouvrirent », etc : j'en ai mis plein pour donner du rythme à ces passages... et on notera la diérèse sur « cieux » qui étend le mot de la même façon que le ciel déchaîné s'étend au-dessus de Taehyung)

- des chiasmes (« Elle paraissait lui taillader les joues, il haïssait la sensation qu'elle abandonnait »)

- une anaphore qui s'approche également de l'hypozeuxe (« Fermer les yeux pour oublier la fourmilière, fermer les yeux pour oublier l'abandon, fermer les yeux pour oublier le monde, fermer les yeux pour rencontrer l'éternité »)

- des anacoluthes (« Et l'éternité, si elle n'existait pas, le néant valait malgré tout mieux que ce qu'il vivait », « Or les ténèbres, si elles le terrifiaient, il ne pouvait pas s'empêcher d'y succomber »)

- une petite homéotéleute (« humiliation, abjection, abomination. Une condamnation »)

- des oxymores (« obscure lumière », « infernal paradis »)

- un polyptote (« Elle était une obscure lumière dans un monde illuminé d'un vain espoir »)

- une métonymie (« d'une main décidée à accomplir un ultime geste de désespoir »)

- des rythmes ternaires (« C'était si profond, si sombre, si inexplicable, pourtant si tangible, si clair, si évident »)

Je vous laisse le soin d'analyser ces passages et les raison qui ont amené ces figures en particulier. ;)

Yoongi, en revanche, a une manière très détachée d'évoquer son environnement. On ressent sa lassitude à travers toutes les asyndètes qui hachent ses phrases. De même, les mots qu'il utilise sont très simples (beaucoup de répétition, surtout des prénoms, et pas mal de mots vagues comme être, avoir, faire, dire, etc). Ils reflètent exactement ce qu'il pense, sans paillettes ni mensonges : Yoongi est dans l'immédiateté.

Son expression, il s'en fout, tout comme de l'avis des autres. Il est très marginal, sa façon de s'exprimer l'est aussi : très souvent on part d'un acte banal, vidé de toute émotion, et Yoongi se met à penser à tout et rien ; ça n'a aucun rapport. Il pense rarement à ce qu'il vit, il est toujours ailleurs. La narration le suit dans cet ailleurs. Tout est haché parce que Yoongi n'arrive pas à se concentrer sur une seule chose à la fois, il faut toujours qu'il se fasse plein de réflexions qui n'ont parfois pas de sens. Mais il est comme ça : il ressasse, il pense, et en vérité, si sa façon de parler peut tendre à prouver le contraire, il est le personnage qui réfléchit le plus. Les grandes phrases de Taehyung font de lui une marionnette de plus sur le petit théâtre du monde, Yoongi pour sa part s'en détache. Il préfère la lune.

En revanche, lorsqu'il part chercher Taehyung dans Tokyo, j'ai volontairement choisi de faire une phrase atrocement longue, une phrase qui compte près de 130 mots. Pourquoi ? C'est dit dans la phrase : il est à bout de souffle, épuisé, il s'époumone. Le fait d'écrire une phrase si longue donne, quand on la lit à voix haute, cette sensation de perdre peu à peu son souffle qu'un point permet de récupérer. Ici, il n'y a que des virgules. La situation est urgente pour Yoongi, il ne peut pas se permettre le moindre repos. Ainsi, alors qu'habituellement il parle de manière lente et hachée (des phrases très courtes), là sa panique se ressent jusque dans son expression, qui prouve qu'il ne peut pas ralentir l'allure. :3

On retrouve ce même effet avec la phrase de 200 mots qui traduit l'explosion de son amour et de sa crainte, lorsqu'il va chercher Taehyung dans la forêt. Il est paniqué, ses pensées s'emmêlent, et de nouveau il ne contrôle plus rien. La fin de cette phrase est même complètement dénuée de ponctuation, ce qui la rend pratiquement impossible à lire d'un seul trait. Vous vous essouffleriez à essayer.

Conclusion : ceci n'était pas une fanfic, c'était un cours de français. Bonne journée. XD

À la croisée des suicides [Taegi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant