Chapitre 9 : Où se trouve Lucifer ?

80 9 174
                                    

Sebastian courrait dans la rue, il faisait nuit noire. Impossible de savoir où est-ce qu'il était parti. Il s'arrêta essoufflé, cela faisait quatre heures qu'il tournait dans la ville. Il était passé dans toutes les rues sombres et toutes les rues éclairées dans un périmètre de 20 km autour de l'habitation de Marie. Il était même allé au QG et on lui avait dit qu'il n'était pas là.

La pluie commença à tomber. Le lampadaire dans la rue faiblissait, il allait bientôt rendre l'âme. La question qui vient à l'esprit de Sebastian Moran était : Comment en est-on arrivé à cette situation ?

Quelques heures plutôt :

Sebastian était assis en face de Marie. Une tasse de thé dans la main droite et un petit biscuit dans la bouche. La main de Moriarty était posée sur sa cuisse et il n'essayait de ne pas y penser. Ils parlaient de différentes affaires importantes, notamment de l'arrivée d'un étranger venu dont on ne sait où et qui apparemment cherchait quelqu'un. Cet étranger se renseignait du côté obscure de la ville, ce qui voulait dire qu'il trempait dans des activités illégales.

Jim Moriarty qui avait fini de tisser sa toile dans tout Londres et qui avait différentes zones difformations en dehors de la ville, dans tout le Royaume-Unis et même en Ecosse, avait été mis au courant de l'arrivée de cet homme. Toute personne qui rentrait dans la partie sombre du Royaume-Unis, Moriarty en était immédiatement au courant. Vous ne pouviez pas faire comme si vous n'étiez qu'un simple touriste le jour et la nuit vous livrez à un quelconque trafic sans quelqu'un vous dénonce.

Même les plus gros trafiquants de drogues avaient passé un accord avec Moriarty. Il les laissaient faire leurs petites activités tranquillement mais en contrepartie, ils devaient l'informer de tout nouvel acheteur ou vendeur qui ne dépendait pas de leur gang et de ne pas venir se mêler de ses activités. Ceux qui avaient enfreint l'accord, étaient ressortis du QG les pieds devants.

Ils en étaient à parler de fait que Moriarty avait envoyer des gens rechercher des informations sur l'homme, quand son téléphone sonna. Il s'était levé en quatrième vitesse et s'était posté sur le perron de la maison de Marie.

Marie et Sebastian avaient continué à discuté mais quand Moriarty ne réapparu pas au bout d'une heure et demie de discussion, Moran avait commencé à s'inquiéter. La vieille dame avait tout tenté pour le calmer et lui dire qu'il avait sûrement beaucoup de choses à dire à son interlocuteur mais Moran était catégorique, quelque chose ne tournait pas rond.

Son inquiétude s'amplifia quand il vit que sur le perron, il n'y avait plus personne. Marie lui dit qu'elle le tenait au courant si jamais Lucifer revenait chez elle. Moran parti en courant et chercha pendant quatre longues heures son patron-amant.

Sebastian se posa contre un mur, son souffle était erratique. Un point de côté le lançait et il avait terriblement soiffe. Il avait épluché tous les lieux de rendez-vous de la société et des trafiquants. Aucune trace de son Lucifer.

Il entendit un bruit de pas. Un homme d'une cinquantaine d'années marchait dans sa direction. Sebastian le reconnu, c'était un trafiquant de drogues qui était l'un des plus fidèles envers son patron.

- Sebastian, que me vaut ta présence dans mon quartier ?

- Je cherche Lucifer.

Moran savait qu'il pouvait faire confiance à cet homme, il y avait quelque chose de paternel chez lui et qui rassurait Sebastian Moran.

- J'ai entendu que tu courrais dans toutes les rues de Londres mais je n'en connaissais pas la raison. Lucifer manque à l'appel. Etrange, très étrange. Le diable ne quitte jamais les Enfers sans emmener une âme damnée avec lui pour le suivre.

- J'étais avec lui. Il a eu un coup de fil, est parti et n'est pas revenu.

- C'est encore plus étrange.

- C'est en lien avec l'étranger qui a débarqué dans cette ville, il y a moins de trois semaines. J'en suis persuadé.

- Mais pourquoi ne t'a-t-il pas pris avec lui ? Tu es le meilleur de toute la société. Tu es son meilleur snipeur, tu es son bras-droit en terme d'exécution. Je ne vois pas pourquoi il t'a zappé.

- Et amant.

- Hein ?

- Je suis aussi son amant.

- Ah. Je vois.

- Un problème ?

- Non aucun mais cela pourrait expliquer quelque chose.

- Quoi ? Parce qu'il m'a déjà envoyer faire des missions où ma chance de survie aurait été faible si je n'avais pas fait l'armée avant.

- C'est pas la dangerosité dont je parle. Il n'a peut-être pas voulu te mêler à cela car c'est trop personnel. Quelque chose de son passé, qu'il ne voudrait pas ton montrer. Me regarde pas comme ça. Je ne fais que des suppositions. Je sais que tu l'as connu avant mais vous vous êtes séparés et vous avez vécu chacun de votre côté pendant 10 ans. Et tu m'as dit qu'il y a une règle qu'il avait mis en place durant votre jeunesse.

- Oui, celle du regard noir. Un regard noir=pas de question. J'ai jamais cherché à transgresser cette règle.

- Oui avec lui, il faut quand même tenir un minimum à la vie. Bon, je vais dire à mes hommes de rester vigilants et de garder les yeux ouverts. Essaye de passer chez lui ou chez vous, et dans ses bureaux secrets s'il en a. Si jamais j'ai du nouveau, je t'envoie un message ou un homme.

- Merci.

L'homme ne répondit pas, il avait déjà disparu.

Moran se remit à courir mais cette fois-ci il avait où est-ce qu'il allait.

Il débarqua dans l'appartement. Vide. Il fit le tour de toutes les pièces. Vide. Pas de Jim Moriarty en vu.

Il se laissa choir dans un fauteuil et se résolu à faire ce qu'il ne faisait presque jamais. Il essaya d'appeler Moriarty. Pourquoi ne l'avait-il pas fait avant ? Il n'avait pas vraiment la réponse, peur sans doute que cet appel rende encore plus compliqué la situation de son boss.

La tonalité s'enclencha. Un bip caractéristique se fit entendre, puis un deuxième suivit d'une longue série de bip. Puis quelqu'un décrocha.

Lucifer et son amantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant