Chapitre 13 : La pièce maîtresse et la proie

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Sebastian Moran ajustait son costard. Ses armes étaient en place. Il n'avait pas besoin de se répéter le plan de Lucifer, il le connaissait sur le bout des doigts. Il eut un sourire machiavélique. Son Lucifer avait mis en place un piège tellement parfait que la proie y tomberait la tête la première et en ressortirait les pieds devants.

Il sorti du bâtiment "purple" et monta dans une voiture de luxe. Chauffeur, il l'était en apparence, manipulateur, il l'était vraiment. La pièce maîtresse de Lucifer était parfaitement posée sur le plateau de jeu et le joueur avait bouffé plus de la moitié des pièces de l'adversaire mais il lui en avait laissé quelques uns, juste pour lui faire miroiter un possible échappatoire.

Il arriva à un hôtel de luxe, la proie se tenait devant les quelques marches qui séparait le monde de ceux qui dépensaient sans compter, du monde de ceux qui comptaient pour vivre. Sebastian sortit et se dirigea d'une démarche féline vers la proie.

- Bonsoir, Monsieur. Je suis votre chauffeur.

- Bonsoir Monsieur ?

- Mon nom n'a pas d'importance, vous le saurez bien assez tôt.

Il installa la proie et pris la direction du QG.

- Vous savez où je vais ?

- Évidement, il m'a envoyé vous chercher.

- Comment est-il ?

- Peu de gens peuvent se vanter d'avoir vu Lucifer en vrai.

- Lucifer ?

- Vous ne connaissez pas les Enfers ?

- Si. Bien sûr que si. Mais j'ai rendez-vous avec quelqu'un. Je ne vois pas le rapport avec les Enfers.

- Je vous emmène aux Enfers et vous avez décrocher un rendez-vous personnel avec Lucifer. J'espère pour vous qu'il est de bonne humeur.

- Ah je vois. Lucifer est une sorte de boss et je dois passer par lui avant d'aller voir mon fils ?

- Quel fils ?

La voiture arriva au sous-sol du bâtiment. Sebastian sorti et fit sortir la proie.

- Bienvenu aux Enfers. Suivez moi. On doit faire enregistrer votre âme.

- Enregistrer mon âme ?

- Bah oui, ça serait idiot de ne pas le faire. Sinon comment voulez-vous que nous mettions à jour nos archives ?

- Vos archives ?

- Vous croyez quoi ? Lucifer ne garde pas sur lui, tous les contrats qu'il a passé avec le commun des mortels. Les Enfers sont un empire parfaitement dirigé et ordonné. Je ne sais pas ce que vous avez lu mais ce sont des conneries.

Ils avaient pris l'ascenseur, qui s'ouvrit sur le rez-de-chaussée. Il y avait des hommes, des femmes et autres âmes damnées en tout genre. Tout ce petit monde était en costard ou tailleur, selon les préférences. Lucifer pouvait prendre soin de ses âmes. Sebastian arriva devant un petit bureau, collé à d'autres petits bureaux. C'étaient des bureaux de réception. L'accueil des âmes damnées se faisait par ces bureaux.

Sebastian tira l'une des chaises en plastique jaune et fit assoir la proie. Il s'installa sur l'autre et tapa sur la petite cloche qui pendait tranquillement sur l'une des parois qui séparait le bureau, des autres.

Une âme damnée au genre indéfinissable mais aux vêtements masculins arriva et fit un grand sourire à Sebastian, sans accorder un regard à la futur âme.

- C'est pour un enregistrement d'une nouvelle âme.

- Quelle section mon colonel ?

- Section sans retour.

- Sans retour, hum. Dossier noir. Je vais chercher ça . Un café ?

- Volontiers mon capitaine.

Trois minutes plus tard, le dit capitaine revint avec un dossier noir sous le bras et deux cafés.

- Voilà mon colonel, votre café. Bon, dites moi tout. J'imagine qu'il a rendez-vous avec Lucifer, si c'est la section sans retour ?

- Exact.

- Nom de famille ?

- Euh je dois répondre ?

- Nan, faire la danse du ventre.

- Capitaine ! Votre humour est toujours aussi mordant.

- Merci mon colonel. Bon il accouche son nom ou on y est jusqu'à demain ? J'ai pas tout mon temps. Il n'y a pas que vous que je dois enregistrer. Allez du nerf !

- Moriarty.

- Bah voilà. Bon le prénom.

- William.

- Âge ?

- 55 ans

- Sexe ?

- Masculin

- Genre ?

- Commença genre ?

- Bah votre genre. Vous êtes un homme, une femme, non-binaire, agenre, genderfuild, non déterminé, en questionnement, et j'en passe ?

- Je crois qu'on l'a perdu mon capitaine. Mettez homme.

- Oui. De toute façon s'il appartient à la section sans retour, ça n'a plus d'importance. Hum il manque une case. Ah ! La nationalité !

- C'est nouveau non ?

- Oui. Lucifer avaient envie de savoir, d'où venaient ses âmes damnées. Si elles sont intéressantes, il peut faire en sorte qu'elles ne soient pas trop perdues en faisant en sorte de les mettre dans un environnement qu'elles connaissent. Bon, mon loulou, tu me la donnes ta nationalité ?

- Anglais.

- De naissance ?

- Oui.

- Taille ?

- 1m72.

- Poids ? Quoique, hum soixante kilos tout mouillé. Couleur des yeux, noire. Cheveux : gris. On a un motif ?

- Confidentiel.

- Oh. Je vois. Mais oui, c'est évident.

- Qu'est-ce qui est évident ?

- Que j'aime les petits poneys. Trèves de plaisanteries, j'ai la dernière case à remplir. Il a le droit à un dernier souhait ?

- A voir avec Lucifer.

- Ok mais dit lui de me transmettre la réponse. Nan parce qu'après, c'est bibi qui galère avec la dame des archives. Elle râle dès qu'il manque un truc.

- Je lui dirai. Tu peux toujours lui faire monter ta requête de changement de personne aux archives. Tu sais bien qu'il t'écoute.

- J'avais oublier mon privilège. Bon bah tout est ok. Vous signez ?

La proie se pencha pour prendre le stylo et signer la feuille qui était devant lui.

Le piège venait de se refermer.

Lucifer et son amantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant