Chapitre 17 : Violette partie 1

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La forêt était dense, très dense. Des feuilles jaunes, rouges et marron, jonchaient le sol. Quelques sapins ici et là se gonflaient de fierté car ils avaient gardé leurs épines même en cette période. Ses pas craquaient sur les cadavres des feuilles. Il avançait depuis trois heures. Un nuage blanc sortait de ses lèvres bleuies par le froid agressif de l'automne. Ses doigts étaient blanchis et presque paralysés.

Il ne savait où est-ce qu'il se trouvait exactement. Était-ce la bonne forêt ? Il n'en était plus sûr. Depuis plus de deux mois, il a ratissé de long en large et même en diagonale, cinq grandes forêts. En fait cela faisait cinq mois qu'il était parti. Cinq mois à chercher un signe d'une tombe, d'un lieu mortuaire qui lui permettrait de retrouver Violette.

Il avait gardé sa robe de princesse violette et mauve. Il l'avait mise dans une garde boîte et tous les anniversaires que ce soit pour la naissance ou la mort, ça aussi, il n'en était plus vraiment certain, il relisait son roman préféré et regardait la robe. La tristesse avait fait place à la colère puis à la lassitude et l'incertitude. Bref, il n'était plus sûr de rien.

Il s'arrêta. Il était fatigué, lassé. Il voulait tout arrêter et partir. Où ? Là non plus il n'en savais rien. Et pourquoi partir ? Pourquoi ?

Son téléphone vibra et stoppa son tourbillon de pensées qui le bouffait depuis longtemps, trop longtemps. Un sms. Un sms d'Ambroise. Il le lu :

Bonjour ou bonsoir patron ( on ne sait plus si vous êtes encore sur le continent). Revenez patron. Je ne vous dirait pas que Darling se languit de vous mais Sebastian si. Il a encore perdu du poids. Il est passé à 61 kg. Mais il a encore finit en trois jours les gâteaux de Marie. Elle le surveille mais il ne parle plus. Il a les traits tirés et il ronge son frein. Par contre, il gère très bien les Enfers. Notre chiffre d'affaires à même augmenté. Je ne puis vous en dire plus car une nouvelle mission m'attend. Revenez patron.

Il effaça le message. Il tapa rapidement un message : "Ethan et John vous prenez la relève de la société jusqu'à mon retour. Je rentre dans une semaine". Il appuya sur "envoyé". Il tapa un autre message : "16 RedStreet. Ville : Sale. Au croisement". Le message partit pour le téléphone de Sebastian Moran.

Le lendemain, il se positionna au croisement et attendit. Un homme arriva au bout de trente minutes. Comment savaient-ils que c'était le moment pour se retrouver ? Je ne sais.

Jim Moriarty regarda son amant qui marchait vers lui. Une douce chaleur envahit son corps. Oui, Sebastian Moran lui avait manqué. Quand son amant arriva à son niveau, Jim vit qu'Ambroise n'avait rien n'exagéré dans son message. Mais il le trouvait toujours magnifique. Il rompit le maigre espace entre eux et l'embrassa puisque de toute façon il n'y avait personne aux alentours. La rue était vraiment déserte. Pas de maisons, rien. Mais c'était bien une rue.

Jim posa ses mains sur la taille de son amant et lui posa les siennes dans ses cheveux. Le feu de la passion n'était jamais mort. Ils ne se séparèrent qu'à bout de souffle, les lèvres rougies et les yeux noyés de larmes. Oui même pour Jim qui ne pleurait plus qu'une fois par an.

La suite ? Tout se continua et se termina dans un lit, trois rues plus loin dans une petite maison, louée par Jim.

- Jim ?

Sebastian ne put continuer. Il explosa en sanglots. Jim lui prit la main et la serra.

- Sebastian ? Tu voulais chercher avec moi ?

- Je. Oui.

- Tu peux comprendre que j'avais besoin de la retrouver seul ?

- Oui. Tu l'as retrouvée ?

- Non. Cinq forêts. Rien. Je ne suis plus sûr de rien. Est-elle vraiment morte ?

- Juste comment sais-tu qu'ils l'ont enterrée dans une forêt ?

- J'ai entendu une conversation. Ils avaient tout préparé, il ne manquait plus que le moment parfait pour qu'ils puissent passer à l'action.

- Si elle n'est pas morte ou est-elle ?

- Je ne sais pas.

- A-t-elle un signe distinctif ?

- Elle a les yeux vairons. Et elle avait une grande cicatrice dans le dos.

- Mais je connais quelqu'un qui a les yeux vairons. Qui ne se souvient plus de rien et qui cherche sa vie d'avant.

- Tu penses à ?

- Ambroise.

Lucifer et son amantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant