𝑶𝒗𝒆𝒓𝒅𝒐𝒔𝒆 - 𝑺𝒂𝒏𝒛𝒖 𝒙 𝑹𝒆𝒂𝒅𝒆𝒓

╏ Chapitre 3 ╏

Je ne pouvais le nier, le bâtiment était immense et somptueux. Les ornements en marbre et les colonnes dorées évoquaient une grandeur passée, mais le silence qui y régnait maintenant était presque étouffant. Depuis un bon moment, je tournais en rond, cherchant désespérément Haruchiyo. Chercher quelqu'un qu'on connaissait à peine dans un endroit pareil, c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, voire pire.

Malgré tout, je gardais espoir de le croiser dans un des couloirs, qu'il vienne à moi, ou qu'une personne bienveillante l'informe de ma présence. Ouvrir des portes menant à rien, croiser les quelques personnes restantes, les saluer... Cette situation devenait épuisante. Les décorations opulentes semblaient soudain oppressantes, et chaque détour me donnait l'impression de m'enfoncer davantage dans un labyrinthe sans fin.

Je commençais à songer à partir. Je n'avais pas de temps à perdre, surtout maintenant. Les préparatifs pour l'ouverture du bar ce soir devaient commencer. De plus, un événement spécial avait été suggéré plus tôt par Lewis afin de clôturer et d'annoncer la fermeture provisoire de notre brasserie. Le sentiment d'urgence grandissait en moi, mais je ne pouvais pas abandonner si près du but.

Un responsable, alerté par l'un de mes nombreux soupirs, leva la tête de son ordinateur pour m'observer à chacun de mes passages. Je n'avais aucune idée de ce qu'il tapait sur son clavier, mais cela semblait important. Il se tenait à l'accueil et ne bougeait pas de son écran depuis notre arrivée. Qui aurait cru qu'une organisation aussi criminelle que celle-ci pouvait engager du monde extérieur en tant qu'employé.

— Vous ... cherchez quelqu'un en particulier ? demanda-t-il après m'avoir vue passer plusieurs fois.

Réticente à l'idée de demander de l'aide à quiconque, sa question me réjouissait intérieurement. Peut-être enfin une chance de mettre fin à cette quête interminable.

— Je pense... Je cherche Haruchiyo, Sanzu Haruchiyo. Vous voyez ? La vingtaine... Des cheveux roses bonbons, un air assez... dis-je en cherchant les mots justes pour décrire cet homme difficile à oublier.

Il sembla hésiter, se grattant l'arrière de la tête avant de se lever. Pourquoi ce comportement ? Peut-être ne pouvait-il pas m'aider, tout simplement. Mais alors, pourquoi ne pas le dire clairement ?

— Oui, je vois très bien... Me coupa-t-il. Seulement... Sanzu est souvent très occupé l'après-midi, mais pour vous, je pense qu'il fera une exception. Suivez-moi, dit-il en désignant l'ascenseur, m'invitant à entrer la première.

Il pressa ensuite la touche du cinquième étage, et les portes se fermèrent. L'ascenseur monta rapidement, et en quelques secondes à peine, la sonnette retentit, annonçant notre arrivée.

Le parquet rouge vif contrastait élégamment avec la tapisserie blanche. Le jeune homme en costume noir marchait devant moi d'un pas rapide, tandis que j'observais attentivement chaque détail de la décoration. De nombreuses portes arboraient des numéros gravés sur des plaques dorées ou argentées.

Au bout du couloir faiblement éclairé, une jeune femme d'une vingtaine d'années sortit précipitamment d'une chambre, les yeux rougis, les cheveux embrouillés... Elle était enroulée dans une couverture qui laissait peu de doute sur son état de nudité. Elle salua brièvement le réceptionniste, qui lui répondit par un simple signe de main, tandis qu'elle me jetait un regard noir comme pour m'interdire de continuer ma route.

— C'est ici, dit-il en désignant la chambre que la jeune femme venait de quitter.

— Vous êtes sûr ? Ça doit être la chambre de quelqu'un d'autre, répliquai-je, perplexe.