Chapitre 7 : « La dernière demeure »

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« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. » ; Jean D'Ormesson.

Les proches de Fatou Kiné auraient aimé que son suicide ne soit qu'un horrible cauchemar. Elles refusaient d'accepter la triste réalité : la mort d'une des leurs. C'était la première phase du deuil, à savoir le déni.

Kiné n'étant plus de ce monde, Mansour se devait d'être fort pour sa famille. Il pleurait en cachette car il voulait se montrer fort. Mansour s'occupa de toutes les démarches administratives relatives à la mort de Kiné. Il fut aidé par Abdoul, qui s'était porté volontaire.

Pendant ce temps, leur maison ne cessait de désemplir ; Que ce soient les membres de la famille, les voisins, amis de la famille, connaissances etc.

Maman Mata avait même téléphoné au patron de Fatou Kiné pour lui annoncer la mauvaise nouvelle, sans bien sûr en train dans les détails. Il promit de passer dès que possible.

Lorsque l'on perd un être cher, on ne réalise vraiment sa mort qu'après l'enterrement. On se rend compte qu'elle repose désormais, six pieds sous terre, avec seulement sept mètres de percale. L'enterrement fut si riche en émotions. Tout le monde était en larme. Les membres de la famille, Nabou, Christelle, Abdoul, les voisins. Elle était partie à la fleur de l'âge, elle qui avait tant de choses à accomplir. Ses proches ne comprendront sûrement jamais son choix. Fatou Kiné était consciente du fait que sa famille et ses amies étaient là pour elle et auraient toujours été pour elle, quoiqu'il arrive. Son entourage la connaissait mieux que quiconque et savaient pertinemment que Fatou Kiné était une fille de bonnes mœurs.

Aminata fit une promesse à sa sœur, celle de découvrir qui était à l'origine de tout cela. Ami la tenait pour responsable de la mort de sa sœur. C'est ainsi qu'elle décida d'en faire sa priorité. La police n'avait pas fait grand-chose mais elle était plus que déterminée à mener son enquête. Sa priorité : faire payer à cette personne, et ce, par tous les moyens.

Christelle, Nabou, Abdoul, Mansour et Aminata se tinrent tous par la main et rendirent un dernier hommage à Kiné. Maman Mata et mame Kiné se tinrent la main à leur tour.

Maman Mata était malheureuse et se sentait coupable. La perte de sa fille, lui rappela la douleur ressentie lors de la perte de son époux. Pourquoi les personnes qu'elle aimait tant la quittait sans cesse ? d'abord sa mère, ensuite son mari et maintenant sa fille.

Maman Mata

Perdre son enfant, c'est perdre une partie de soi !

Kiné est ma fille ainée. Je refuse d'utiliser le passé alors je me contenterai de dire qu'elle EST mon ainée. Celle qui m'a fait connaitre le bonheur d'être maman pour la toute première fois. Elle ne me refusait rien et a toujours tout fait pour que nous ne manquions de rien. Kiné ne voyait pratiquement plus ses amies car elle carburait au travail pour pouvoir toucher des commissions et régler les factures à temps et pouvoir faire face aux imprévus. Comment allons- nous faire sans elle ?

Mame Kiné

Elle veille désormais sur nous ! c'est dur, mais séchons nos larmes et prions fort pour elle. La seule chose dont elle a besoin, ce sont nos prières. Pour le reste, nous trouverons une solution ensemble, comme toujours.

Abdoul se rapprocha de maman Mata et mame Kiné afin de leur apporter son réconfort. Il avait vraiment été d'un grand support pour la famille.

Il s'était pris la tête quelques heures plus tôt avec Sofia. En effet, il avait dû annuler le dîner qu'elle avait organisée en l'honneur de leur anniversaire à cause du décès de Fatou Kiné.

Une rumeur mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant