Singe

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Tubalcain était en enfer. 

Du moins, selon ses yeux, c'était le cas. Le chien noir était à ses trousses et ils entendaient les âmes se lamenter au plus profond de ses tympans. Les aboiements se rapprochaient de lui et il savait que c'était peine perdue de vouloir échapper aux molosses du Diable. Il devait sans doute être en train de marcher sur des centaines et des centaines de cadavres, l'enfer était fait de morts et de liquide pourpre collant dans lequel ses pieds s'enlisaient. 

_ Au secours ! Major ! Aidez-moi ! Lieutenant Blitz ! Capitaine ! Doc ! Où êtes-vous ?! Revenez me sauver s'il vous plait ! Je serais un bon soldat nazi je vous le promets !

L'écho lui fit parvenir ces paroles. Il en reconnu la voix qui les pleurait, celle du lieutenant Rip van Winkle. 

_ Elle est ici, se demanda-t-il.

Son nez s'écrasa, quelque chose de dur l'arrêta dans sa course frénétique, un mur qui ne devrait pas se trouver là. 

Mais où était-il en réalité ? 

L'enfer disparut. L'obscurité était là cependant ses yeux vampiriques lui permirent de distinguer les couloirs vides d'une maison silencieuse et sans fenêtres.

_ Mais.... Mais où suis-je ?

Le Dandy man regarda autour de lui, il ne reconnaissait pas les lieux, son esprit se rappelant juste avoir fui le chien noir dans l'estomac de Samiel depuis toujours. Et le voilà maintenant dans une vielle maison.

_ La fille, se rappela-t-il, où est-elle ?

Tubalcain toucha son visage, la brûlure n'était plus. 

Néanmoins, quelque chose de terrible résonna soudainement dans ses oreilles, quelque chose qui se trainait sur le sol.

_ Le chien...


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Zorin marchait. 

Hans aussi. 

Il la suivait depuis qu'elle avait quitté sa chambre. Avant de sortir, Zorin devait mettre son plan en place à l'abri de tous, cependant comment quand le loup-garou la suivait partout ? Sur le chemin qui menait au quartier de son bataillon, Zorin marchait prestement, mais inutilement puisque le lycanthrope continuait de la suivre quoiqu'il arrive. Après plusieurs minutes à réfléchir, Zorin finit par en avoir en assez de la situation et se retourna violemment vers lui :

_ Lâche-moi stupide chien !! Je t'ordonne de me lâcher tout de suite !! 

Hans ne réagit pas, n'affichant aucune expression comme à son habitude alors que l'allemande était en rage. Quand Zorin fit demi-tour, en crachant sa haine à travers les dents, elle n'entendit plus que ses pas. 

_ Saleté de cabot, siffla-t-elle.

Zorin se rappela des paroles de Rip, et celles ayant été émises par l'inconnu dans cette radio sortie de nulle pas, ne quittaient pas son esprit. Elle revoyait sa camarade l'implorer, à genoux sur son lit, pleurer son pardon à ce sujet. 

Zorin grogna.

_ C'est juste parce que je déteste mon chef Rip, sinon je n'aurais rien fait pour toi, se marmonna-t-elle. Je te sauve, je ne sauve pas les autres.

La soldate arriva là où ses hommes dormaient. 

_ Debout, hurla-t-elle en frappant avec son pied dans les cercueils entreposés dans la pièce. 

Huis Clos Ad Vitam (fanfiction crossover RE8/Millenium (Hellsing))Où les histoires vivent. Découvrez maintenant