Erza

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Je ne savais pas ce que je ressentais. Je me sentais à la fois légère et si lourde, apaisée et exténuée. La réalité semblait s'être refermée sur moi. Je n'était plus qu'une masse dans une bulle de rêve. Rien n'était réel et tout était faux. Rien ne m'était familier, j'étais comme endormie mais ma conscience semblait bien présente.

Je ne savais pas quand je m'étais endormie. M'étais-je même endormie ? Je ne savais plus. 

Un mouvement brusque retint mon attention, bien que je ne puisse pas identifier d'où il venait.

- Sors de là.

Cette voix. Je la reconnaissais. Elle m'était si familière, mais je ne parvenais pas à mettre un nom dessus. 

- Tu m'avais promis de t'en sortir, Erza. Tu m'avais promis de m'aimer. Tu te souviens ? Quand nous étions petits. Juste avant la révolte. Tu m'avais promis de t'en sortir, de venir me chercher, et de m'aimer.

La voix tremblait. 

- Tu n'as pas le droit de revenir sur ta promesse, sanglota la voix.

Je voulais, mais je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas faire le moindre geste. Tout me semblait impossible. 

- Résiste. 

Je résistais. De toutes mes forces.

- Tu peux le faire.

Mais rien ne se passa. Je ne pouvais pas le faire.

- Tu dois le faire.

Non. Je ne devais rien à personne. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas faire quelque chose pour une personne qui m'était inconnue. 

- Tu es obligée de réussir.

Je n'étais pas obligée de faire quoi que ce soit ! Personne n'avait le droit de m'ordonner quoi que ce soit.

Étonnamment, inconsciemment, ma détermination qui m'avait poussé à résister à la bulle qui m'oppressait s'était changée en colère pour la personne qui me parlait. 

- Non. Je ne ferai rien.

Je sentis la surprise de mon interlocuteur avant de même de me rendre compte de la mienne. J'avais parlé.

- Erza ?

- Je te reconnais... ai-je murmuré.

Je savais enfin à qui je parlais.

- Jellal...

Mais il ne me répondit pas. 


*


Toute la pression que j'avais accumulé avec ma solitude, avec ma bulle, s'était évaporée quand j'avais prononcé son nom... Jellal...

Seulement, il s'était évaporé, lui aussi, avec le reste. Il avait disparu. Je ne sentais plus sa présence. 

- Jellal...

Je réussissais enfin à parler, mais je n'en voyais plus l'intérêt, s'il n'y avait plus personne pour m'entendre. 

J'aurais voulu sangloter. Si seulement j'avais pu...

Alors, en son honneur, je tentais de résister. Si, au moins, je parvenais à me sortir de cet endroit, il ne m'aurait pas contact pour rien.

Je forçai, je contractai chacun de mes muscles, je résistai de toutes mes forces à la pression de la bulle. Je pouvais y arriver. Pour Jellal, pour chacun de mes amis, pour ma famille, je devais réussir. Je le devais. J'avais changé d'avis. Qu'ils me donnent un ordre, et j'irais jusqu'au bout du monde pour obéir.

Je me relèverai toujours [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant