Jellal

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- Acnologia est là !

La panique courut d'un point à l'autre de la foule en un instant. Bouche bée, je regardai l'ombre menaçante fondre sur la ville et détruire des dizaines de maisons d'un seul mouvement de sa gigantesque queue. Le démon que nous étions venus anéantir était là, face à nous, et je restai immobile. Il fallait que je bouge, que je fasse quelque chose ! Mais j'étais comme paralysé.

Meldy m'attrapa doucement mais fermement le poignet et me tira en courant.

- Dépêche-toi ! me hurla-t-elle.

Me dépêcher ? La peur avait pris le dessus, je n'arrivais plus à réfléchir. Où que l'on aille, Acnologia nous rattraperait. Nous ne pouvions rien faire.

- Jellal ! 

Meldy se tint face à moi et me força à la regarder dans les yeux.

- Ne baisse pas les bras maintenant ! Ce n'est pas le moment de rêvasser ! Il faut que nous allions nous mettre à l'abri, en attendant d'avoir un plan !

Je hochai la tête, enfin réveillé grâce à ses mots. 

Elle me guida à travers les décombres de la rue où nous étions et m'amena jusqu'aux autres membres de notre guilde.

Erik avait plaqué ses mains sur ses oreilles et semblait retenir un hurlement de douleur à cause des milliers de pensées qui devaient surgir dans son esprit.

Sorano pleurait, dans les bras de Macbeth qui essayait de la rassurer du mieux qu'il le pouvait. Je n'avais jamais vu la magicienne dans cet état, mais je la comprenais amplement.

Richard priait la terre et le ciel, et Meldy tremblait de peur. 

Je tentai de me calmer. J'étais le maitre de ma guilde, le maitre de Crime Sorcière, je me devais de rassurer mes compagnons !

- Il faut que nous élaborions un plan, annonçai-je fermement. 

Les magiciens de Crime Sorcière levèrent tous le regard vers moi, acquiescèrent et un air déterminé prit place sur leur visage. 

- Il faudra qu'Ultia ouvre la faille temporelle pour que nous forcions Acnologia à y entrer. En attendant de trouver comment faire ceci, nous devons évacuer le plus rapidement possible les civils les plus faibles et détourner son attention de la ville. Il va falloir que nous exécutions un travail d'équipe, avec les mages du monde entier !

Un cri d'encouragement franchit les lèvres de mes compagnons et nous brandîmes le poing en chœur, prêts à affronter le roi des dragons.

A cette idée, mes pensées dérivèrent vers Erza. Nous avions le roi des dragons à affronter, mais pouvions-nous réellement réussir sans la reine des fées à nos côtés ?

Mes yeux se voilèrent et mon sourire se fana. Erik, cependant, me donna un petit coup dans l'épaule et me sourit. Alors, je lui souris en retour. Il avait raison. Je ne devais pas abandonner. Surtout pas maintenant.


*


Acnologia était là, face à moi. S'il était bel et bien, comme je le pensais, à l'origine de la... disparition d'Erza, ma rage en serait décuplée et je pourrais alors, d'une meilleure façon que je l'aurais pu autrement, tâcher d'en finir avec lui. Je savais bien qu'il était bien trop puissant pour moi, mais je pouvais au moins essayer. Rien ne m'en empêchait.

Je lançais toute ma magie, à pleine puissance, sur le dragon, et chacun de mes camarades firent de même. Un flot immense de sorts se déversa sur le roi des dragons, qui ne bougea pas. Il ne sourcilla pas. Il sembla même - presque - apprécier cette petite mascarade.

Alors, en un instant, il avala toute la magie qui arrivait sur lui. C'était comme si on lui avait versé un seau d'eau sur la tête : ça l'avait réveillé, rafraîchit et il s'en était maintenant repu. 

J'aurais pu baisser les bras. C'est vrai, c'était sûrement ce que j'aurais fait en temps normal. Après tout, la seule raison que j'avais de me battre était désormais disparue. Pourquoi me battre, dans ce cas là ?

Mais mes amis étaient là près, de moi, pour me rappeler qu'Erza n'était pas ma seule raison de vivre. Je les avais, eux, et c'était pour eux que je devais me battre, de toutes mes forces, dans l'espoir de vaincre le roi des dragons.

Sans la reine des fées...

Non ! Il ne fallait pas que je pense à elle ! Je devais penser plutôt à Meldy, Erik, Kagura, ou Miliana, qui étaient des personnes qui comptaient pour moi, bien que certaines d'entre elles me haïssent profondément. 

Alors, je continuais. Peu importait si Acnologia me vidait de toute ma magie, je devais continuer à me battre, pour protéger mes compagnons, mes camarades, mes proches.

C'était pour eux que je le faisais, alors pas question de baisser les bras ou d'abandonner !

Autour de moi, chacun se donnait au maximum de ses capacités, mais le roi des dragons était bien trop fort pour nous. Il fallait que je trouve un moyen pour nous débarrasser de lui. Un moyen de le guider jusqu'à Ultia. 

Alors que mes pensées s'assombrissaient, que je tentais en vain de trouver une solution, une grande explosion se fit entendre et résonna à des dizaines de kilomètres aux alentours.

Je levai le regard vers le ciel, que je n'arrivais même plus à apercevoir. Une deuxième ombre prit place dans le ciel et cacha le soleil. Une silhouette écarlate avait rejoint là-haut la silhouette noire comme la nuit. 

Je ne comprenais pas. Bien sûr, je reconnaissais cette nouvelle silhouette, mais je ne pouvais pas me résoudre à croire ce que je voyais. Croire mes propres yeux me semblait improbable, impossible.

Eileen Belserion était morte, et ce, pour toujours. Elle ne pouvait pas être de retour. Non. C'était forcément autre chose. Elle était morte ! Je refusais d'y croire. Les morts ne revenaient pas. Personne ne pouvait avoir la magie suffisante pour ressusciter les défunts.

Et pourtant, la plus grande concentration de magie du monde entier se tenait face à moi, dans le corps d'un dragon noir, tandis qu'un dragon rouge sang sûrement aussi puissant volait à ses côtés. 

Je sentis le désespoir m'envahir. Déjà, contrer Acnologia semblait impossible... mais comment détruire à la fois le roi et la reine des dragons ?!

Pourtant, soudain, j'aperçus quelque chose qui me redonna espoir. Dans tout le malheur qui m'accablait, une vision me redonna la vie. Une bouffée d'air entra subitement dans mon corps et j'eus l'impression de revivre. Des larmes coulèrent sur mes joues, mais je n'y prêtai pas attention. Car c'étaient des larmes de joie.

Elle était là. Une mèche rouge sang, écarlate, apparut dans mon champ de vision. Elle était de retour

La reine des fées était de retour.


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Je me relèverai toujours [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant