𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 38  𝑈𝑛 𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑒 𝑑𝑜𝑖𝑡 𝑑'𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑟𝑟𝑖

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Quand Sakura se réveilla, c'était le noir complet. On lui avait déposé sur ses yeux un bandeau pour qu'elle ne puisse faire appel à sa vue. Mais elle n'était pas effrayée par la situation. Elle sentait l'énergie de Tsunade à ses côtés, miroitante de vert forêt, tirant sur le brun. Les couleurs prenaient vie et malgré son turban, elle arrivait à les distinguer avec une netteté folle. Sakura fronça les sourcils, perturbée par la teinte inhabituelle qui transperçait les pores de la peau de son ancienne préceptrice. Ses yeux améthystes lui picotaient sous son masque et avant de pouvoir réfléchir à retrouver leur nuance originelle, on le lui enleva.

La lumière vrilla ses iris, lui arrachant un éclat de douleur. Les mains attachées, elle était assise sur une chaise en métal. Une table de fer se trouvait devant elle et ses coudes reposaient dessus. De gros projecteurs embrasaient la salle, la forçant à fermer ses paupières. En les rouvrant, elle croisa le regard vert forêt de son ancienne préceptrice. Il n'y avait pas le moindre sourire sur son visage. Les traits imperturbables, elle semblait presque agacée.

Elle claqua sa langue contre son palais, les sourcils froncés. En remarquant comment Tsunade le toisait, Sakura comprit pourquoi elle éveillait autant d'animosité.

- Si tu pouvais éviter de te transformer, je t'en serais vraiment reconnaissante.

Son ton de voix était sarcastique, mais Sakura sut y discerner une certaine angoisse. En quelques secondes, ses pupilles reprirent leur teinte habituelle. Les épaules de la chef du village se détendirent imperceptiblement. Un sourire orna ses lèvres pulpeuses, mais la rose resta de marbre. Elle ne lui faisait plus confiance.

Des caméras encadraient la salle. Il y en avait au moins cinq différentes.

- Elles sont désactivées, si c'est ce qui t'inquiète.

Sakura ne fit pas de commentaire et continua d'observer les lieux. Elle se trouvait dans une pièce close, si petite qu'elle ne renfermait qu'un bureau et deux chaises. Le panneau opaque à sa droite n'éveilla pas le moindre sentiment de sécurité à la jeune femme. Elle était dans une salle de détention, prête à subir un interrogatoire. Rien d'effrayant en soit, mais les émotions de son ancienne préceptrice étaient si brumeuses contre sa peau, qu'une odeur désagréable s'en dégageait. Elle fronça les sourcils, impatiente.

Se triturant les doigts, Tsunade de son côté semblait chercher ses mots avec soin.

- Il fallait qu'on se parle. Seule à seule.

Sakura éclata de rire sous ses paroles. Si la chef cilla à l'intonation de son hilarité, elle tenta tant bien que mal de ne pas le montrer, mais trop tard, la jeune femme avait tout vu. Encore une fois, elle éveillait la peur. Et aujourd'hui, elle ne s'en souciait plus. Elle appréciait même. Alors, toute souriante, la jeune femme lui lança un clin d'œil, les yeux brillant d'une lueur dangereuse.

La chaise de son ancienne préceptrice craquela contre le sol, trahissant la terreur qu'elle pouvait ressentir à l'égard de la rose.

- Il y a trois gardes derrière cette foutue porte et six autres à l'arrière de cette baie vitrée opaque, acéra-t-elle d'une voix glaciale. Tu me prends vraiment pour une imbécile, Tsunade. Fais attention, tu me connais et tu sais à quel point je peux être dangereuse. Tu ne voudrais pas figurer dans mes ennemies, n'est-ce pas ?

Ses liens irradiaient d'une chaleur insupportable, lui brûlant les poignets, mais Sakura ne fit pas le moindre mouvement pour exprimer sa douleur. Elle laissa son pouvoir prendre lentement le dessus. Ses menottes tentaient de contenir ses capacités en vain. Un sourire orna ses lèvres. L'heure des réponses avait sonné et rien ne pourrait l'empêcher de découvrir le fin mot de l'histoire.

𝑳𝒂 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒂𝒈𝒏𝒆 𝒅'𝒖𝒏 𝑌𝒄𝒉𝒊𝒉𝒂 (𝑇𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑒́𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant