Chapitre 5

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Bayonne le 3 septembre

La pièce tangue, ça doit faire plus d'une heure que je descendue et que je me suis mises à boire... La musique est forte mais elle me paraît être au ralenti, j'ai l'impression qu'elle infiltre mon corps et me guide dans mes mouvements, j'ai les yeux fermés et je danse. La douleur dans ma poitrine est un estompée, j'ai l'impression de respirer de mieux en mieux au fur et à mesure que j'avale de la vodka. J'ouvre les yeux, les gens dancent, j'ai l'impression que je vais m'écrouler et pourtant je suis encore debout, tout me paraît irréel. J'avale une nouvelle gorgée, j'ai mal à la tête, la pièce tourne, la musique est beaucoup trop forte, je tribuche. Comme à chaque fois que quelque chose ne va pas, j'ai envie de prendre la fuite, de courir, je veux être sobre et dans mon lit, je ne veux pas que mes parents soient morts, je veux me réveiller. Je suis entrain de courir, je suis sur une route pieds nu et je cours, je ne sais pas où. Je ne me suis même pas rendue compte que j'avais quitté la soirée, je ne sais pas où je suis. Je sens du sable sous mes pieds, l'odeur de la mer et l'air comme plus lourd, plus salé. Je tombe par terre.

J'ai froid au jambe, je sens de l'eau arriver dans le bas de mon dos, j'ouvre les yeux.

Où suis-je?

Je suis allongée sur une plage, le soleil commence à apparaître dans le ciel et les vagues arrivent jusqu'à moi.

Qu'est ce qu'il c'est passé?

Ma tête cogne, qu'est que je fais là? Petit à petit je me rappelle la soirée. J'ai d'abord bu, puis je me suis mise à dancer et comme à mon habitude je me suis enfuie. Je suis sur une place d'accord, mais qu'elle plage? Je n'ai bien sûr pas mon téléphone sur moi. Je n'en reviens toujours pas de l'attitude de Nathan, j'aurais dut remonter et le chasser de ma chambre, pourquoi ce n'est pas ce que j'ai fais d'ailleurs? Je me redresse et marche vers le ponton qui me fera quitter la plage, j'arrive sur une route que je reconnais, je ne suis pas loin de la maison, je peux même la voir d'ici, tant mieux. Je marche dans sa direction, j'arrive devant la porte et entre. Je les vois tous, Jules, Julia, Nathan, Léo, Pauline, puis deux garçon et une autres fille, ils sont tous assis sur le canapé, Julia est au téléphone l'air très inquiète. Léo m'aperçois le premier.
- Elle est là, dit il soulagé.
Tout les regards se tournent vers moi Julia accourt.
- Putain, Louise! Ça va pas! Tu nous a fait une de ces frousse on allait appeler mes parents et les flics putain!
Elle crit, ça augmente mon mal de crâne. Elle me prend dans ses bras.
- Je suis désolée, je me sentais pas bien et je sais pas ce qui m'a prit.
Jules se redresse l'air du fou furieux.
- T'aurais pas put rester dans ta putain de chambre histoire de pas gâcher la soirée non? Puis c'est quoi ce tripe de se barrer tout le temps putain?
Les larmes me brûlent les yeux, je suis fatiguée, lui aussi.
- Depuis que tu es là tout par en couille, remet toi un peu, y a pire.
- Jules arrête! Cri Julia.
Trop tard, il l'a dit je pleure maintenant, je sais qu'il regrette ça se voit sur visage. J'explose.
- Je suis descendu de ma putain de chambre parce que ton putain de pote est venu baiser dans la chambre et ma dégage par la même occasion. Ensuite tu étais toi même trop occuper à baiser pour lui dire de dégager donc je suis venue ici, tout le monde était bourré et j'en ai fait autant. Sauf que comme tu dis, je suis une putain de dépressive de merde alors je me suis barrée en courant tu vois. Tu as raison Jules, avoir ses parents qui crèvent en une soirée sans que tu es l'occasion de dire au revoir à ton père c'est pas grand chose. Alors je suis désolée d'être venue gâcher ta vie de merde, mais si ça peut te rassurer, j'aurais préféré crever avec eux.
Tout le monde me regarde l'air choqué et mal à l'aise. Jules ouvre la bouche puis la referme, une larme roule sur la joue de Julia. J'ai la gorge sèche et j'en ai marre, je n'aurais jamais dut dire ça, ne serais ce que pour moi, j'ai l'impression d'être la fille qui cherche à attirer la pitié des gens, tout ce que je ne veux pas. Je monte dans ma chambre, je sais que tous me regardent, Léo est sur mes talons avec Julia mais je ne me retourne pas. J'entre dans ma chambre, claque la porte au nez de Léo et me laisse glisser contre le bois. La douleur est revenue, elle est presque plus forte qu'avant ce que j'aurais crut impossible, je me sens lasse. Léo toque à la porte et Julia lui dit de me laisser seule, ils redescendent. J'entend alors les cris au rez-de-chaussée.
- T'es vraiment un pauvre type Jules, qu'est ce qui t'a prit de lui balancer ça, met toi trente seconde à sa place! Depuis qu'elle est là tu n'as jamais fait l'effort de lui parler, tu organises une soirée ici, où apparemment un de tes potes la vire de sa chambre, non mais dit moi que je rêve là? Hurle Julia.
- Je suis désolé, OK? Je me suis inquiète et j'avais trop bu, j'étais fatigué, j'aurais pas dut, dit Jules.
J'entend Julia monter dans sa chambre et claquer la porte. Les voix reprennent.
- J'avais trop bu mec, je suis désolé, dit Nathan.
- C'est toi le connard qui est monté dans sa putain de chambre? Hurle Jules.
- Je suis désolé mec, soupire Nathan. Je vais aller la voir.
- Non dégage, dégagez tous d'ailleurs.
Je met mes écouteurs, Florence + the machine - shake it out résonne dans mes oreilles, ça me calme, me berce, je ferme les yeux. Je sens que l'on tape sur la porte mais je ne veux pas ouvrir, je veux être seule. Les coups cessent et je m'endors par terre après plusieurs heures.

HantéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant