Chapitre 3

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— Bon, vous pouvez passer au moment où vous avez kidnappé Mr Ivanovitch ? Lance le Lieutement Grognon en se calant contre le dossier de son siège.

Euh...

Je bafouille, je n'en suis pas encore à ce moment précis de mon récit. Il me presse et je déteste ça, on dirait ma mère qui me houspille sans arrêt pour savoir quand est-ce que je daignerai lui faire des petits enfants, moi qui ait une sainte horreur de ces montres baveux.

— Donc, dis-je après avoir reprit le cours de mon histoire dans ma tête, mon amie Mélody m'a proposé son frère comme accompagnateur pour...

— Je vous ai demandé de passer au moment où vous avez kidnappé un joueur de hockey, m'interromps le Lieutenant.

Ok, lui c'est officiel, je ne l'aime pas. Je me crispe, respire et finalement me résigne. Autant lui donner ce qu'il veut, surtout si cela me fait sortir au plus vite de cet endroit. C'est que j'ai vraiment faim, moi !

•••

Même si Mélody a supplié son frère Liam de m'accompagner, yeux de Chat Potté, brioche tout droit sortie du four, proposition d'argent, il a refusé. Arguant que j'étais dingue, que nous étions dingues et qu'il était hors de question qu'il se fourre dans un plan aussi merdique.

C'est de sa faute tout ça, finalement.

S'il avait accepté, je n'aurais pas kidnappé Bryan et j'aurai pas finis les fesses coincées dans une fenêtre en tentant de fuir la police.

Lui et ses principes n'ont qu'à aller se faire voir ! A la minute où je sors d'ici, je fonce chez ses parents, et je leurs racontent que la fois où quand nous étions gamines, Mélody et moi, on s'est faits punir pour avoir tondu le chat, c'était lui !

Un café dans une main, mon téléphone portable dans l'autre, je zigzague entre les passants, les touristes et les mômes qui hurlent à pleins poumons, et traverse la rue après avoir jeté un bref coup d'œil sur la chaussée.

Je dois rejoindre Tiffany et Maria pour le déjeuner, et comme d'habitude je suis en retard. La première m'a déjà appelée trois fois, et la deuxième m'a menacée de ne pas avoir droit de dessert si j'avais plus d'un quart d'heure de retard.
Oui, oui, la jeune maman m'a prise pour l'un de ses gosses et croit réellement qu'elle pourra me priver de dessert. Mais, je dois avoir que sa menace à fait mouche et c'est pour cela que je suis en train de trottiner dans la rue, les pieds en feu dans mes nouvelles baskets.

•••

— Sérieusement, Mademoiselle DeLacour, vous pensez réellement que l'état de vos pauvres pieds nous intéresse ? raille le Lieutenant Grognon.

Vous vous savoir toute l'histoire ou pas ? râlé-je en le défiant du regard.

Il soupire, échange un regard avec le Lieutenant Sexy qui sourit malicieusement, amusée par mon cas.

— Allez-y... reprenez.

•••

J'arrive au restaurant à bout de souffle, le sport et moi on est défini pas trop copains. Je repère les filles, déjà installées à l'intérieur près d'une baie vitrée qui donne sur la rue. Maria tapote son poignet pour montrer une montre imaginaire et je lève les yeux au ciel avant de pousser la porte d'entrée.

— C'est pas trop tôt ! râle Maria, sans même me saluer.

Bonjour déjà, et j'ai quatorze minutes de retard donc ne râle pas, et en prime j'ai le droit de prendre un dessert.

Au secours, il me faut un fiancé pour Noël !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant