Chapitre 7

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Ma douce grand-mère dont je porte le prénom me dévisage alors que j'attaque le velouté de potiron que ma soeur si parfaite à préparer, je la regarde à mon tour, ne clignant pas des yeux. Margot senior, est comme les animaux classés dangereux : vous battez des cils, bougez un peu trop vite et BAM ! Elle vous tombe dessus et vous vide de votre sang.

J'exagère à peine.

Un truc non identifié passe entre mes jambes, se faufile sous ma chaise et Bryan, peu habitué à ce chat de malheur fait un bond d'au moins cinq centimètres sur sa chaise.
J'ai à peine le temps de dire « ouf » que le vautour, alias Margot première génération lui tombe dessus :

— Alors Bryan, vous voulez des enfants ?

Je me crispe. C'est quoi cette manie de demander à toutes les personnes pourvue d'un penis s'ils veulent des enfants avec moi ? Parce que oui, ça va venir ça aussi.

— Avec Margot, je précise.

Qu'est-ce que j'avais dit ?

Elle ronronne presque, mais je ne suis pas dupe. Ses yeux sont perçants, prêts à lancer des éclairs en fonction de la réponse de mon faux fiancé.
J'enfonce mes ongles dans mes paumes, j'aimerai pouvoir boucher mes oreilles pour ne pas entendre la suite, genre les dix prochaines années, mais apparemment c'est impossible et Bryan réponds avec un petit sourire en coin que j'aimerai bien lui faire avaler.

— Oui, un jour. Mais, c'est une décision que Margot et moi devrons prendre à deux. Et... comme c'est elle qui les porteras, elle décidera.

Ok, il peut garder son joli petit sourire en coin.

Il sait s'y prendre, et pas qu'avec moi. Ma grand-mère se met à sourire et mince ! Cela doit faire un siècle que l'on a plus vu ses dents !

Suite à cet événement, je lance mon frère Joey sur le sujet de son boulot, c'est à dire, la médecine. C'est un grand chirurgien et, surtout l'un des plus jeunes du pays. Est-ce que j'ai déjà précisé que mon frère est un foutu génie ?

Le repas se poursuit sur ce sujet, agrémenté des remarques de ma frangine qui essaie d'attirer l'attention de tous le monde et en particulier de Bryan.
Celui-ci s'en sort très bien, plus que très bien même ! Pas une seule fois ses yeux ne bifurquent sur la poitrine que ma soeur exhibe, il se contente d'écouter mon frère, de poser des questions, en bref, il se comporte comme le parfait faux fiancé qu'il est.

•••

— Bon ! C'était une bonne soirée, on va aller se coucher...

Je lance cette phrase avec entrain sitôt le café avalé. C'était une véritable torture.
Parce qu'après mon génie de frère qui nous raconte en détail une opération bien sanglante, oui, en plein repas... c'est ma soeur qui a parlé. D'elle. De son chiard, puis d'elle encore.

Enfin, vous voyez le topo ?

•••

— Mademoiselle DeLacour... intervient le Lieutenant Grognon.

Mais quoi ?

— Vous êtes obligés de nous raconter tout ça ?

Il soupire, l'air blasé voire même au bout de sa vie.

Cette histoire est intéressante ! En plus, s'il veut avoir le fin mot de tout ça, il ferait mieux d'écouter attentivement au lieu de m'interrompre toutes les deux minutes.

— Oui.

— Mademoiselle...

— C'est important, insisté-je, butée.

Au secours, il me faut un fiancé pour Noël !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant