Au secours, il me faut un fiancé pour Noël !

Chapitre 9

Assise dans la remise, le plus loin possible de mes proches - mince j'ai vraiment l'air méchante à penser comme ça... bref - je sors une clope et un briquet de mes poches de blouson avant d'allumer le bâtonnet blanc qui va calmer mes nerfs.

— Alors, on fume en cachette ?

Je sursaute, mon crâne heurte un meuble et des babioles me tombent sur le coin du nez.

— Putain Joey ! Préviens quand tu débarques !

— Désolé, frangine, il ricane tout en palpant mon crâne afin de vérifier que je vais bien.

Joey me sourit tout en m'assurant que je n'ai rien, et s'installe sur une caisse retournée, en face de moi puis me pique ma cigarette de la bouche.

— Eh !

Je râle pour la forme, il s'en étonnerait sinon puis en prend une autre. Nous fumons un moment en silence, jusqu'à ce que Joey le brise.

— Comment vas-tu Margot ?

Je le regarde, perplexe. Mon frère n'est pas un grand bavard, du genre carrément asocial même. C'est un médecin brillant, mais il ne brille pas en société pour autant. Disons qu'il a la capacité émotionnelle d'un plat à tarte.

•••

— Un plat à tarte ?

— Quoi ? C'est pas ça l'expression, Lieutenant ? soupiré-je en levant les yeux au ciel.

Il hausse les épaules.

— Aucune idée, mais je pensais que c'était important de relever...

— Alors que vous pensez que mon histoire traîne en longueur ?

Sa moustache frémit et il lève les mains, en signe de reddition. Même le Lieutenant Sexy ricane, amusé par nos échanges.

•••

— Euh... oui. Et toi ?

— Je te connais, Margot. Il y a un truc pas net chez toi...

— Mon évier remplit de vaisselle ?

Il rit, mais son regard perçant me fait comprendre qu'il ne lâchera pas l'affaire.

— Qu'est-ce qui est pas net chez moi, d'après toi, ô grand manitou du bistouri ? soupiré-je avant de tirer une taffe sur ma cigarette.

— Hummm... au hasard, je dirais ton mec.

Je m'étouffe avec la fumée.

Est-ce que Joey a déjà cramé mon énorme mensonge ?

— N'importe quoi.

— Margot... je ne nie pas qu'il y a un truc entre vous, ça se voit. Bah oui, ajoute-t-il devant mon air perplexe, t'as vu comment Bryan te mate ? On dirait qu'il va te bouffer.

— Mmmh ça me dérangerait pas, cela dit...

— Degueu... t'es ma soeur !

J'explose de rire, peut-être qu'il va me laisser tranquille maintenant ?

— Bref...

Manifestement, j'avais un peu trop d'espoir.

— J'ai besoin d'aide.

Oh ? On va parler de lui maintenant ? Génial !
Je me cale contre le mur de la remise et écrase mon mégot, prête à écouter mon grand frère me raconter ses petits malheurs.

— T'es la seule qui ne me jugera pas, Margot...

Ok. Là, il commence à me faire flipper !

— Maman me met la pression pour que je trouve une gentille femme, que je lui fasse de beaux bébés comme Ella. D'ailleurs, entre nous, je déteste ce gosse.