humain

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Hermione ne l'avait pas vu depuis trois jours.

Elle n'avait même pas entendu le moindre mouvement dans sa chambre et, sans le fait que ses plats cuisinés avaient toujours disparu à son retour de la bibliothèque, elle aurait pu se demander s'il avait pas été dans son dortoir du tout. La sorcière avait envisagé de rentrer de nouveau dans sa chambre pour présenter une nouvelle série d'excuses, mais elle tempéra que ce serait probablement un pas dans la mauvaise direction. Il voulait manifestement de la vie privée et elle lui devait au moins ça après ce qu'elle avait fait.

Elle était encore si mortifiée par ses actions.

Elle n'avait jamais, jamais rien fait d'aussi terrible dans sa vie. Elle s'était enfermée dans sa chambre pas moins de quatre fois et s'était décomposée en sanglots sans retenue, serrant son cadre tremblant. La mort de Charity Burbage obscurcissait toujours son esprit, mais elle se retrouvait toujours à regarder fixement sa paume dans ces moments de fracture, à la recherche d'une cicatrice ou d'une marque.

Elle se frotta le front pendant que ses doigts écartaient une autre page. Les vents violents hurlant à l'extérieur du château l'avaient exilée dans le salon, cherchant un réconfort avec l'un de ses livres. Le vent était sa faiblesse. Elle pouvait s'asseoir avec plaisir face à un orage coloré ou écouter le rythme des pluies battantes, mais lorsque le vent ressemblait à un hurlement humain étranglé, il la pétrifiait.

Elle avait essayé les sortilèges de silence, comme elle l'avait fait toutes ses années précédentes à Poudlard, mais ils se disipaient toujours car sa concentration était avalée par un sommeil imminent. Les rugissements venteux la gardé éveillée, et elle revenait où elle était en contrôle, les livres.

Hermione avait rapidement abandonné l'idée de s'endormir trop près de sa fenêtre et était maintenant blottie dans le canapé du salon sans fenêtre; en lisant les poèmes de Lord Byron, un de ses plaisirs coupables. Elle resserra la couverture un peu plus serrée autour d'elle alors qu'elle passait à She Walks in Beauty, jetant un coup d'œil rapide à l'horloge et grimaçant lorsqu'elle réalisa qu'il était trois heures et demie.

Et ce satané vent ne donnait pas l'air de s'évanouir de si tôt.

Elle inspira bruyamment lorsqu'un petit clic se fit entendre et son regard sirupeux se perdit pour trouver Malfoy quittant lentement sa chambre. Il avait l'air ennuyé quand il la regarda, expulsant un souffle agité alors qu'il se dirigeait vers la cuisine, choisissant apparemment de l'ignorer complètement.

Elle réfléchit à deux fois avant de parler, mais les mots se dépêchèrent avant qu'elle ne puisse réfléchir à trois fois. "Est-ce que je t'ai réveillé ?" murmura-t-elle, ne sachant pas s'il l'avait entendue ou si il décidait simplement de ne pas reconnaître la question. Merlin savait pourquoi elle pensait que demander à nouveau était une bonne idée. "Ai-je-

"Non," gronda-t-il en se versant un verre d'eau, lui tournant le dos.

"Bien, alors pourquoi tu-

"J'avais soif", offrit-il, pivotant sur ses talons et retournant dans sa chambre.

«Malfoy, attends,» dit rapidement Hermione, se redressant et se demandant ce qu'elle avait l'intention de dire. Elle ne savait pas pourquoi il s'était arrêté près de sa porte, mais elle n'osait pas le remettre en question, de peur qu'il ne se souvienne de son désir constant de s'éloigner d'elle. "Puis-je te poser une question?"

Il soupira comme si elle interférait avec son emploi du temps inexistant. "Fait vite."

Elle hésita et se lécha les dents. "Es-tu toujours en colère pour ... eh bien ... pour l'autre jour-

Isolation (Français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant